La ministre de l’Éducation nationale et Nouvelle citoyenneté, Raïssa Malu, a dans une note publiée mardi 13 août 2024, annoncé de nouvelles mesures pour redresser le secteur de l’éducation en République démocratique du Congo. Parmi ces décisions, l’interdiction d’exiger tout acompte sur les frais scolaires pendant l’inscription. La ministre de tutelle a aussi obligé le paiement de tous les frais scolaires en francs congolais et non en devises étrangères dans tous les établissements scolaires publics et privés.
D’après les chefs de certains établissements évoluant dans ce secteur, les mesures prises par l’actuelle ministre handicapent le bon fonctionnement des écoles qui dépendent d’elles-mêmes pour assurer l’éducation des enfants congolais.
Ces derniers ont de prime abord souligné les difficultés auxquelles ils font face et les conséquences sur l’économie de leurs écoles, en rapport avec l’interdiction de la vente des fournitures scolaires dont les uniformes, les journaux de classe et autres objets classiques.« Par rapport aux fournitures scolaires, nous laissons cela aux vendeurs du marché, ce sont eux qui sont habilités à vendre. Mais ces objets scolaires en l’occurrence les pull-overs, les uniformes de l’école avec écusson et autres constituaient l’identité d’une école », a déclaré un responsable d’une école privée de place qui a requis l’anonymat.
SECURITE DES ECOLIERS
Outre cet aspect, ce directeur affirme que les objets fournis par l’école mettent les élèves en sécurité. En cas de maladie ou d’accident, l’élève sera aisément reconnu. D’autre part, cela aide à lutter contre les actes de l’école buissonnière commis par les apprenants ces derniers jours.
« Pas seulement les cas des accidents, mais aussi pour la délinquance juvénile et l’école buissonnière. Ces derniers temps, les enfants passent le temps dans des salles de jeux en se livrant aux jeux vidéos, tout en oubliant le chemin de l’école. Et si l’enfant a des signes d’une école, il peut être appréhendé et acheminé dans cette école-là », a-t-il poursuivi.
MONNAIE LOCALE
Concernant la décision de la ministre Raïssa Malu instruisant toutes les écoles de percevoir les frais scolaires en monnaie locale, des directeurs des écoles privées de Lubumbashi accueillent cet ordre avec beaucoup d’inquiétudes. Pour eux, le gouvernement doit redresser le secteur de l’économie du pays. Car, les enseignants vont être payés en francs congolais aussi longtemps que sur le marché tout se négocie en dollars.
Il sied de rappeler que les dispositions actuelles prises dans le domaine de l’éducation nationale résultent des plaintes des parents d’élèves sur le taux de change actuel. Il revient à l’État congolais de stabiliser le taux sur le marché, cela tout en poursuivant la campagne de dedollarisation entamée par le gouvernement il y a peu.
J-P Ebonga