Justice: Tout savoir sur les griefs retenus contre Salomon Kalonda

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Les temps ne sont pas cléments pour Salomon Kalonda Idi, conseiller spécial de Moïse Katumbi Chapwe. Il a comparu hier devant la cour militaire. Que reproche-t-on à ce membre du sérail de l’ancien gouverneur du Katanga ? La collaboration avec des responsables des services de sécurité rwandais, la tentative d’une agression militaire contre la RDC.

Le ministère public accuse Kalonda d’avoir été en collusion avec des hauts responsables rwandais, liés au président Paul Kagame, et qui animent les hostilités en République démocratique du Congo, sous couvert du M23. Lors d’une précédente audience, l’auditeur militaire, chargé de l’affaire, avait fait état des contacts présumés du prévenu Kalonda avec le major Ngezi Fred du M23, le général de brigade Patrick Karuretwa, conseiller du président Kagame, ainsi que de plusieurs autres figures militaires rwandaises.

Curieusement, l’infraction pour laquelle il avait été interpellé, celle de détention illégale d’armes de guerre, a été oubliée et on ne la lui impute plus. Le conseil des défenseurs de Salomon Idi Kalonda conteste avec vigueur toutes ces allégations contre leur client. Ils rappellent que son état de santé a obligé ses tortionnaires à le transférer récemment dans un centre médical pour y recevoir des soins. Il critique en plus le fait que l’affaire a été gérée jusqu’ici de manière cavalière. Il va plus loin en contestant non seulement les accusations portées contre leur client, mais aussi la légalité de sa détention. Pour rappel, Kalonda avait été interpellé à l’aéroport international de N’djili à Kinshasa. Il aurait été trouvé en possession d’un revolver.

Depuis, une personnalité de l’opposition avait reconnu que l’arme en question appartenait à un de ses gardes du corps qui l’avait perdu par mégarde. Sans doute est-ce pour cette raison que ce grief n’a plus été retenu par l’accusation à la Cour militaire.
Incompétence de la cour militaire
Au procès de ce lundi, les avocats du prévenu ont soulevé un déclinatoire de compétence, et ont sollicité simplement demandé l’annulation des procès-verbaux de l’auditorat militaire pour cause de certaines irrégularités. Pour la simple raison que leur client étant un civil, il ne peut pas être traduit devant une juridiction militaire, qui plus est,

« Notre client n’ayant pas la qualité de militaire ou d’assimilé, ne peut donc pas être traduit par dévers vous : c’est la première précision. La deuxième, comment un civil pourrait être justiciable de la Cour militaire ? Parce que même les militaires, n’importe quel militaire n’est pas justiciable de la Cour militaire, à plus forte raison un civil de son état. Vous allez donc décliner votre compétence parce que vous êtes sur pied de la compétence personnelle. Il plaira donc à la Cour de recevoir le mémoire ici développé et de se déclarer incompétente matériellement (…) Si par impossible, la Cour se déclarait compétente, elle annulera néanmoins tous les procès établis pour violation des mentions substantielles et violation de la loi », a soutenu un avocat du prévenu devant la Haute cour.

L’affaire a été renvoyée pour le lundi 25 septembre.
Kalume Ben Atar

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