Installation du nouveau bureau de la CENI

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Bemba joue le Ponce Pilate !

« Déçu » aussi par Tshisekedi, Jean-Pierre Bemba cache ses griffes et joue sa carte.

En République Démocratique du Congo, la question de la mise en place du nouveau bureau de la centrale électorale continue de diviser l’opinion.

L’entente s’est sérieusement détériorée au sein de la coalition gouvernementale où rien ne va plus. Le plein des pouvoirs de Tshisekedi et le souci d’avoir le contrôle des Institutions d’appui à la démocratie le mettent contre tous ses alliés de circonstance même si certains ne l’expriment pas jusqu’ici de façon claire.

Après Moïse Katumbi, le FCC, Lamuka et certains alliés et soutiens extérieurs, Jean-Pierre Bemba est également déçu par Tshiseked, à cause de ses méthodes de gestion, frisant la dictature au grand jour après la volonté sous des feux d’artifice de déboulonner le système de la Kabilie.

Bien informé et réaliste, Jean-Pierre Bemba a joué l’anticipation, sachant que son ancien allié au sein de la plateforme Lamuka arrivait à Kinshasa pour des consultations avant de donner la position de son parti sur la situation de l’heure. C’est vrai que Moïse Katumbi a foulé le sol kinois le vendredi dernier, mais il a trouvé un décor planté par Jean-Pierre Bemba, qui a choisi le camp présidentiel plutôt que de se retrouver entre les bras de Martin Fayulu et de ses alliés du FCC, de Nouvel Elan et du CLC.

Il a clairement pris ses distances vis-à-vis de Moïse Katumbi à qui les proches du Chef de l’Etat reprochent sa boulimie à la fonction présidentielle. Une ambition qu’ils considèrent comme une obsession à arracher par tous les moyens le fauteuil présidentiel.

REALISME POLITIQUE

On appelle cela du réalisme en politique où seuls les intérêts comptent en fonction des enjeux de l’heure ou à venir. Très actif sur la scène congolaise, le MLC a choisi de conserver les acquis de sa nouvelle alliance plutôt que de se jeter dans un nouveau panier à crabes  sans fibre idéologique connue où il aura difficile à tirer son épingle du jeu. Solennellement, il s’est prononcé en faveur du bureau de la Ceni et a avancé un certain nombre de garde-fous pour que les élections, dont il garde des mauvais souvenirs de 2006, atteignent, cette fois-ci, leurs objectifs, principalement dans le renouvellement de la classe politique.

Sauf que dans la pratique, sa prise de position a coupé l’herbe sous les pieds des Katumbistes qui s‘attendaient au soutien du MLC pour conforter leur démarche vis-à-vis de la constitution du nouveau bureau de la Ceni. Coupé de ce soutien, Moïse Katumbi devra batailler dur pour convaincre ses ministres et députés de le suivre sur le chemin de la croix. Un épisode qui est considéré dans le microcosme kinois comme un remake de ce qu’il a difficilement vécu en 2015 sous le régime du président Joseph Kabila.

CHEMIN DE LA CROIX

Bemba parti, Moïse Katumbi arrivera-t-il à convaincre ses proches sur une rupture synonyme de chemin de la croix pour des dirigeants d’institutions qui apprennent à nouveau à consommer les bienfaits du pouvoir. Vont-ils abandonner les voitures officielles, les voyages, les commissions, les honneurs militaires, les membres de leurs familles casés dans les cabinets ?

Sous les tropiques, on le sait, la politique rime avec tous ces privilèges et non avec une idéologie qui n’est connue que de leurs concepteurs. Sinon les Lumumbistes ne courraient pas dans les bras de Mobutu, ni les Tshisekedistes purs et durs dans les allées de Kabila. Ensemble pour la République va-t-il  réiventer la roue ?

J-P Ebonga

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