Aussi longtemps qu’ils ont le vent en poupe, qu’ils jouissent de la faveur de leurs mentors, les dirigeants congolais (tous grades et titres confondus) se portent comme des charmes. Et patatras ! Voilà que notre fringant ministre, directeur général ou n’importe lequel des citoyens ayant une part de la puissance publique, tombe pour une raison ou une autre dans la disgrâce, l’homme qui affichait une santé florissante, dépérit tout à coup, surtout s’il est privé de liberté et doit affronter les rigueurs de Makala, le cauchemar, l’enfer.
Du coup, l’homme souffre d’une maladie qui ne peut être soignée qu’en Europe, Afrique du Sud ou en Amérique. Comme si tous les malades partis dans ces parties du monde, certains d’entre eux ne revenaient pas les pieds devant, dans des cercueils plombés.
Pourquoi diantre, tous ces individus doivent-ils bénéficier des soins à l’étranger et pour des motifs indigestes ? Un voleur reste un voleur, quand bien même il porte le costume de ministre ou de directeur général. Un margoulin ne peut pas se transformer du jour au lendemain en honnête homme. Il continuera toujours à escroquer, à marauder, à chaparder, à dérober, à soustraire, etc. Parce qu’il a cela dans son sang vicié, corrompu.
Et qu’un zigoto de ce genre se mette à hurler partout qu’il est en danger de mort faute de soins à l’extérieur du pays et que de surcroît on le croie, n’est-ce pas donner des chèques en blanc à tous ces affameurs des veuves et des orphelins, à tous ces accapareurs des deniers publics.
Il existe quand même de bons hôpitaux au pays, des médecins compétents. Créer une maladie opportune pour se faire soigner à l’extérieur du pays est pratiquement devenu le hobby des malfaiteurs congolais en costume trois pièces. Il faut y mettre le holà. Tant qu’à se faire soigner, le malfaiteur doit l’être dans une institution sanitaire locale où il bénéficie de la surveillance judiciaire. Fi donc des prétextes pour se dérober aux poursuites de la justice.
Kalume Ben Atar