Voilà des pratiques qu’on a décriées haut et fort, il y a quelques mois, et qui finissent
malheureusement par se produire. Plusieurs députés nationaux ou provinciaux sont encore élus sénateurs ou
gouverneurs. Parmi eux les cas flagrants ou encore le record de la boulimie du
pouvoir sont : Fifi Masuka Saini
et Jacques Kyabula Katwe qui viennent d’accomplir un jackpot en se faisant élire, en outre de leur statut de députés
provinciaux (aussi députée nationale pour Fifi Masuka), gouverneurs et sénateurs
respectivement pour le compte des provinces de Lualaba et du Haut-Katanga.
Ce n’est pas interdit, certes, mais la bible même le dit clairement : « tout est permis, mais tout n’est pas utile » , 1Corinthiens 10, 23. Où vont-t-ils siéger finalement ces omniprésents politiques ? C’est la seule
question à laquelle eux-mêmes pourront répondre, mais ils ne répondront jamais à la question de savoir : où est la part des petits électeurs dans tout ça?
Même si la Constitution (qu’eux-mêmes députés ont le pouvoir de modifier certaines dispositions à leur taille, goût et avantage) ne l’interdit pas, vaut-il vraiment la peine d’accumuler quatre ou trois fonctions pour une seule personne ? Les électeurs votent pour eux les candidats pour asseoir au Parlement et aux Assemblées et non pour leurs suppléants dont la plupart n’obtiendraient même pas 500 voix s’ils se présentaient aux élections législatives ou provinciales (sauf par le miracle congolais).
Qu’en est-il de toutes les promesses qu’ils font au pauvre peuple, électeur, qui ne fait que gober naïvement tout ce qu’on leur dit comme des paroles de l’évangile ? La notion de la redevabilité aux électeurs ne leur dit-elle rien ?
Ce n’est pas fini. Certains élus déjà double brassards (députés nationaux et provinciaux) ont encore des yeux rivés sur le prochain gouvernement de Judith Suminwa, pendant que le peuple revendique même la réduction et le renouvellement des institutions de l’Etat. Et ceux qui seront nommés, par grâce, nommés ministres abandonneront leurs postes aux fameux » suppléants » , sans penser une seconde au peuple. Pourtant, c’est eux qui crié partout et à longueur des journées : « Votez-moi, et je serai votre porte-parole à l’Assemblée… » .
«
Il faut qu’on se le dise clairement et sans honte, nombreux sont de la famille politique du pouvoir à savoir : l’Union sacrée pour la nation. Ils affirment soutenir la vision du chef de l’Etat. Cependant, plusieurs Congolais se demandent si accumuler plusieurs fonctions pour devenir « omniprésent
politique » fait réellement partie de la vision du président de la République. En revanche, ces compatriotes déçus pensent que la pratique de double ou triple brassards appartient sans nul doute au lot de ce que le président Tshisekedi avait qualifié des « erreurs du passé » à corriger pour le bien du peuple. Car, cette accumulation des fonctions n’aide pas à construire des institutions fortes. On espère vraiment que cela va cesser…
Joseno Label
