Bras de fer opposition-pouvoir: le meeting de Matata Ponyo, avorté à Kenge (Kwango
La situation politique en RDC entre le pouvoir et l’opposition devient de plus en plus tendue. Ces deux classes politiques ne se lâchent pas d’une semelle. Pour le pouvoir, l’opposition veut déstabiliser le pays en créant « des foyers des tensions à Kinshasa et au Katanga ». En revanche, l’opposition accuse le pouvoir de préparer, par le biais de la Ceni, une « fraude électorale ».
Qui dit vrai entre les deux? Se demandent les observateurs politiques nationaux. Cependant, la réalité témoigne d’un bras de fer engagé entre les deux parties. Loin de terminer pour le moment.
Après la tentative manquée d’un sit-in devant le siège de la Ceni, l’opposition continuer de pousser le pouvoir à l’erreur. Ce vendredi 26 mai 2023, Matata Ponyo a été interdit de tenir son meeting à Kenge dans la province du Kwango, sur ordre des autorités provinciales. Alors que les militants et sympathisants de son parti, LGD, étaient présents en lieu du meeting, les éléments de la Police ont refusé l’accès à l’ancien Premier ministre, Matata Ponyo. En même temps, le gestionnaire de la salle du Cinquantenaire, lieu du meeting, a sorti le public, faisant savoir qu’il aurait reçu « l’ordre du gouverneur de province« .
En réponse à cet événement, Adelar Nkisi, porte-parole du gouvernorat du Kwango, explique que le refus du meeting se justifierait par la situation sécuritaire dégradante dans cette province, laquelle provoquée par l’activisme de la milice Mobondo. » il ne faut pas venir rallumer le feu là où il y en a déjà assez », conseille-t-il.
Il poursuit que cette décision des autorités provinciales viserait aussi la protection de l’ancien Premier ministre de la colère de la population du Kwango qui, dit-il, reprocherait à Matata la mauvaise gestion de plusieurs projets destinés à cette entité.
MATATA PARLE DE LA « DICTATURE »
Indigné par le refus de son meeting à Kenge (Kwango), Matata Ponyo parle d’un acte de la « dictature » par le pouvoir en place.
« Encore une fois c’est la preuve de la dictature dans laquelle nous vivons aujourd’hui. On nous a refusé de pouvoir être reçu par la population. On nous a refusé d’avoir un meeting dans une salle de la ville, et encore une fois, on vient de nous refuser d’avoir un meeting dans une salle d’une paroisse. La dictature, aujourd’hui elle a étendu son territoire jusque dans les églises, même les réunions au sein des salles se trouvant dans les concessions religieuses sont frappées par une dictature inimaginable« , déplore Matata Ponyo, président du parti LGD.
Il y a également quelques jours un autre leader de l’opposition, Moïse Katumbi s’était vu refuser l’accès au Congo Central, juste après leur marche du 20 mai à Kinshasa. Les élections de décembre se dessinent déjà. Mais jusqu’où irait ce bras de fer?
Joseno Nseka