La bataille entre les trois prétendants au perchoir de l’Assemblée nationale a tellement duré au point que tout le monde commence à accuser l’Union sacrée pour la nation de bloquer les institutions de la République à cause des querelles intestines de ses membres. Près de quatre mois après les élections, l’Assemblée nationale n’a toujours pas les membres de son bureau définitif. Pendant ce temps, le gouvernement va sortir, mais comment l’installer sans bureau définitif ?
A la base de ce retard, trois membres du présidium de l’USN à savoir Mboso, Kamerhe et Bahati qui se disputent le poste de Président de la chambre basse du Parlement. Puisque personne d’entre les trois ne compte céder pour l’autre, une décision importante a été prise par cette plateforme politique, certaines sources affirment même que l’ordre aurait été donné par le Président de la République pour départager ces trois caciques. Il s’agit donc d’organiser les primaires au sein de l’Union sacrée pour plébisciter l’unique candidat devant prétendre à ce fauteuil. Ces primaires, à en croire certains médias, devraient avoir lieu ce mardi 23 avril au Palais du peuple et ne concernera que les membres de l’USN.
En réalité, celui qui sera plébiscité aura indirectement déjà gagné cette élection puisque la majorité parlementaire revient à plus de 85% à l’Union sacrée, à moins qu’il y ait des cas de refus de désistement avec les deux autres candidats (qui ne seront pas choisis), comme ça été le cas à l’Assemblée provinciale de Kinshasa où Jésus Noel Sheke et Amous Mbokoso, deux membres de l’USN, qui ont refusé de retirer leurs candidatures au profit de Levi Mbuta, candidat désigné par cette plateforme politique. Malgré l’élection de ce dernier à la tête de l’APK, il faut souligner que Levi Mbuta n’a obtenu que 23 voix contre 20 pour Jésus Noel Sheke. Ce qui témoigne bel et bien qu’un retournement de situation peut toujours être possible si jamais les deux entre Mboso, Kamerhe ou Bahati ne veulent pas se soumettre aux résultats des primaires.
KAMERHE AVANTAGEUX
Deuxième force politique au sein de l’Union sacrée pour la nation avec son regroupement AA-UNC qui compte 37 députés nationaux, Vital Kamerhe part bien favori de ces primaires, si l’on tient d’abord compte des forces individuelles de trois prétendants. Et après, tout se passera au niveau de l’ensemble des voix des autres partis et regroupements membres de l’USN. Déjà président de la chambre basse du Parlement sous Kabila, Kamerhe compte revenir aux affaires après avoir occupé les postes de directeur de cabinet du Président de la République et du VPM en charge de l’Economie, dans le gouvernement Sama Lukonde II.
MBOSO ET SON EXPERIENCE ?
De son côté, Mboso Nkodia mise sur son expérience à la tête de l’Assemblée nationale. Devenu président de cette institution, lors de la récente législature, à la suite de l’éclatement du Front commun pour le Congo de Kabila, Christophe Mboso sera d’abord président du bureau d’âge de l’Assemblée nationale pour devenir par après président du bureau définitif à l’issue de l’élection qui l’a vu candidat unique à ce poste. Aujourd’hui, le patriarche dirige de nouveau l’hémicycle comme président du bureau d’âge et envisage de se succéder à lui-même du haut de ses quatre-vingt années. L’expérience va-t-elle pencher en faveur du vieux Mboso ?
BAHATI, UNE SURPRISE ?
Un autre candidat de taille est Modeste Bahati Lukwebo, président du regroupement AFDC-A, malheureusement relayé à la troisième position après s’être vu amputé de neuf députés nationaux par la Cour Constitutionnelle, à l’issue des contentieux des législations nationales. Lui, aussi, souhaite faire son revirement à la tête de l’Assemblée nationale, ce après avoir dirigé le Senat, succédant à Alexis Tambwe Mwamba dans les mêmes conditions que Mboso. Il a été plusieurs fois ministres sous l’époque de Kabila. Aujourd’hui, il s’est lancé à la course pour gérer la deuxième institution du pays.
Joseph E. Nseka