Viva la rumba congolaise !

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Ça y est la rumba congolaise entre au patrimoine culturel immatériel de l’humanité ! l’UNESCO a annoncé ce mardi, l’admission sur sa liste de cette musique phare de deux rives du fleuve Congo. La rumba congolaise a été officiellement inscrite, mardi 14 décembre, au patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’UNESCO. Elle rejoint sa cousine cubaine, qui avait connu cette distinction en 2016. C’est une nouvelle étape dans l’histoire déjà très riche de cette musique, qui a traversé siècles et frontières tout en se modernisant. Au paradis des ambianceurs de deux rives du fleuve Congo, les Grand Kallé, Wendo Kolosoy, Tabu Ley, Papa Wemba, Franklin Boukaka et autres Pamelo Mounka sont heureux. La rumba congolaise fait officiellement partie, depuis mardi 14 décembre, du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. L’UNESCO, réunie cette semaine pour étudier une soixantaine de candidatures, a annoncé sur Twitter que la rumba congolaise, dossier présenté par le Congo Kinshasa et le Congo Brazzaville, était admise sur sa liste. Elle y rejoint sa cousine cubaine, inscrite en 2016. Et pour l’Afrique centrale, les polyphonies pygmées de Centrafrique (2003) ou les tambours du Burundi (2014). « Cette richesse venue du Congo et exportée dans le monde entier constitue un des éléments de notre fierté », avait tweeté le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement de République Démocratique du Congo, Patrick Muyaya, dès jeudi dernier, alors qu’une conférence de presse était organisée pour commenter l’événement, avec quelques jours d’avance. « Il est de notre devoir à tous de promouvoir la #rumba », ajoutait-il. A Kinshasa et Brazzaville, les spécialistes situent les origines de la rumba dans l’ancien Royaume Kongo, où l’on pratiquait une danse appelée Nkumba, qui signifie « nombril », parce qu’elle faisait danser homme et femme nombril contre nombril. Avec la traite négrière, les africains ont emmené dans les Amériques, leur culture et leur musique. Ils ont fabriqué leurs instruments, rudimentaires au début, plus sophistiqués ensuite, pour donner naissance au jazz au nord, à la rumba au sud. Avant que cette musique soit ramenée en Afrique par les commerçants, avec disques et guitares. La rumba dans sa version moderne a une centaine d’années. C’est une musique des villes et des bars, de rencontre des cultures et de nostalgie, « de résistance et de résilience », de « partage du plaisir également », avec son mode de vie et ses codes vestimentaires (la sape), expliquait récemment à l’AFP le professeur André Yoka Lye, directeur à Kinshasa de l’Institut national des Arts (Ina). Pour lui, la rumba est « tentaculaire, présente dans tous les domaines de la vie nationale ». Elle est marquée par l’histoire politique des deux Congo, avant et après l’indépendance. Elle a connu des hauts et des bas, ses stars font parfois polémique voire scandale, ses réseaux de production et de distribution sont critiqués pour manquer de rigueur. Mais elle vit et se renouvelle, assure-t-on dans les deux capitales congolaises, où on compte sur cette inscription au patrimoine mondial afin de lui donner une notoriété nouvelle, y compris auprès des congolais eux-mêmes. « Nous sommes le pays de la rumba, qu’est-ce que nous en faisons ? », s’interrogeait le ministre de la Communication de RDC. Cette décision de l’UNESCO est une consécration que les congolais des deux côtés  du fleuve attendaient depuis des années. Les deux capitales avaient mis de côté tous les litiges qui les opposent afin de défendre cette candidature commune depuis de longs mois. Il faut savoir que la rumba congolaise a un impact qui dépasse le seul cadre musical : elle est au cœur même de la vie congolaise, que ce soit en République Démocratique du Congo (Kinshasa) ou en République du Congo (Brazzaville). Au moment des chants religieux, dans les différentes soirées, même lors de la fête nationale… À toutes les occasions, elle résonne dans les deux capitales. Autant dire que cette décision de l’UNESCO, va être fêtée dans les rues de Kinshasa et Brazzaville. Impossible par ailleurs de déconnecter la rumba des danses qui l’accompagnent et qui se renouvellent de façon régulière, ni de son volet vestimentaire. La rumba figurera désormais au patrimoine mondial immatériel de l’humanité auprès d’autres musiques, comme le reggae ou le tango.

Majoie Kisalasala

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