Le chanteur congolais François Lulendo Matumona est né le 31 décembre 1958 en République Démocratique du Congo. Il est mort le 27 décembre 2021, au Cameroun, quatre jours avant son anniversaire. C’est toute la rumba congolaise qui est en deuil. La légende de rumba congolaise est arrivée au Cameroun pour un concert privé, il comptait retourner au Congo dès début janvier. L’artiste congolais Matumona Lulendo dit « Général Defao » est décédé lundi 27 décembre à l’hôpital Laquintinie de Douala au Cameroun où il devrait produire un concert privé. D’après Guy Moller, un ancien artiste du groupe musical Victoria Eleîson de King Kester Emeneya, le Général Defao était déjà mal en point en Côte d’Ivoire où ils ont produit un concert ensemble quelques semaines avant l’annonce de son décès. « Nous étions avec lui en Côte d’Ivoire où on avait honoré notre contrat. Mais avant ce concert, il avait un peu de malaise dû à la malaria. Nous tous, nous avons souffert de la grippe saisonnière. Après notre production, on se préparait tous à rentrer au pays avec d’autres artistes mais lui, il a signé un autre contrat pour aller prester au Cameroun. Et dès qu’il est arrivé au Cameroun, je causais avec lui par whatsap avant qu’il soit dans le coma. Il m’avait promis de rentrer au Congo le 4 janvier 2022., a-t-il témoigné. Selon plusieurs médias l’artiste est décédé des suites de la covid-19. Il devait avoir 63 ans le 31 décembre. Selon le quotidien Kinois La Référence Plus, il aurait été victime de complications médicales : le diabète mêlé à la covid-19. Juste avant sa prestation, il a été frappé d’un malaise et immédiatement évacué vers le centre médical Laquintinie. C’est un chanteur de talent qui a fait chanter l’Afrique entière, témoigne Tom Mpiana, un grand mécène, aujourd’hui inconsolable. Ce dernier rappelle quelques titres à succès que Defao a eu à interpréter tels que : Radio trottoir, Famille Kikuta, Parfait 1510, Copinage ou encore Amour solaire. Plusieurs mélomanes se souviendront encore longtemps du duo exécuté avec la chanteuse Mbilia Belle à l’initiative de feu Simaro Lutumba Ndomanueno. Le chanteur Montana Kamenga, ému, a très bien connu Defao. « Quand j’ai commencé à chanter, j’avais 17 ans. Il a beaucoup fait pour moi », confie-t-il, tout en fredonnant au passage une des chansons du défunt. « J’ai perdu mon papa, il était mon mentor », a rajouté Montana Kamenga. Le général Defao a commencé sa carrière musicale en 1976 dans des petits groupes des quartiers populaires de Kinshasa. Ses modèles se nomment à l’époque, Papa Wemba, Nyoka Longo, Gina Efonge et Evoloko Joker, donc quatre chanteurs du groupe Zaïko Langa-Langa des années 1970. Mais il tirait davantage d’inspiration auprès de Tabu Ley Rochereau. Cinq ans plus tard, Defao intégrait le Grand Zaïko Wawa, du guitariste Félix Manuaku Waku en 1981. Les Kinois découvraient alors un jeune chanteur élégant et bon danseur. De 1983 à 1991, il fait les beaux jours du groupe Choc Stars, aux côtés des plusieurs vedettes de la chanson congolaise comme : Bozi Boziana, Ben Nyamabo, Debaba, Carlyto, Nzaya Nzayadio et bien d’autres. Le général de la musique a également travaillé avec Koffi Olomidé, dans ses tous premiers albums. D’ailleurs dans les chœurs de la chanson « Kiki Ewing » de ce dernier, la voix du défunt y est. En plus Koffi Olomidé a repris son nom sur le disque. Ces derniers temps, il optait alors pour de fréquentes apparitions à la télévision, ce qui contribuerait à propulser sa popularité auprès de ses mélomanes. Avec Djo Poster, l’artiste avait créé en 1990, le groupe, « The Big Stars » comme pour s’assurer un objectif de devenir une grande star africaine, et il a réussi son pari. Patriote, l’artiste de l’ex-Zaïre n’a pas manqué de le mentionner dans ses chansons. Exemple, « Muana Mpo » dédiée au Franc congolais en 1997 et « Tokufa pona Congo ». Le général Defao a mis sa contribution citoyenne dans le Zaïre du Maréchal Mobutu. Le chanteur congolais s’était installé à Nairobi au Kenya pendant plusieurs décennies. Malgré son exil, il faisait la navette entre les États-Unis d’Amérique et l’Afrique, sa terre de prédilection. Rentré définitivement en République Démocratique du Congo, après 22 années passées à l’extérieur, l’artiste avait entamé une tournée dans quelques provinces congolaises afin de renouer avec ses fans. Tout récemment, il a enregistré, à Paris (France), une chanson avec Ferré Gola. Artiste-musicien certes, mais également « bon congolais des années 1980 ». François Lulendo Matumona a fait le beau temps de la SAPE (Société des Ambianceurs et des Personnes Élégantes). Lors de la dernière édition des Kundé qui s’est tenue le 26 novembre dernier, le général Defao était parmi les grandes stars invitées et qui ont presté au dîner de gala. Il a été récompensé par un Kundé d’honneur qu’il a reçu des mains du commissaire général des Kundé, Salfo Soré dit Jah Press. Décédé loin de son pays natal, le programme des obsèques de la légende de la rumba congolaise, sera connu ultérieurement.
Majoie Kisalasala