Gims et Dadju, élevés au rang d’ambassadeurs culturels du pays de la rumba !

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Le dimanche 30 janvier, le chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi avait reçu à la cité de l’Union Africaine, deux chanteurs français d’origine congolaise : Gandhi Djuna, connu sous le nom de Gims et son frère Dadju Djuna. Félix Tshisekedi a fait de ces deux frères, ambassadeurs de la rumba congolaise, récemment inscrite au patrimoine culturel immatériel de l’humanité à l’UNESCO. Ils ont été nommés dans le but de faire rayonner l’image de la République Démocratique du Congo au niveau international. Gims et Dadju ont reçu des passeports diplomatiques afin de mieux représenter la République Démocratique du Congo partout dans le monde. Les deux artistes ont par ailleurs exprimé leur volonté de s’investir dans la mise en place d’infrastructures culturelles en République Démocratique du Congo. « Il n’est pas normal qu’à Kinshasa et Lubumbashi, deux grandes villes francophones, qu’il manque ce genre d’infrastructures culturelles (…) Grâce à nos connexions, nous pensons amener à Kinshasa plusieurs artistes de grande renommée au pays », a ajouté le natif de Kinshasa. Les deux artistes ont également fait part au Chef de l’état d’un autre projet, d’organiser un festival annuel de musique dans le pays. « Nous sommes heureux de rencontrer un président de la République qui partage la même vision que nous », a conclu Dadju, le cadet de la fratrie. Maître Gims a enfin profité de cette rencontre avec Félix Tshisekedi, afin de rendre hommage à l’artiste Defao, décédé le 27 décembre dernier au Cameroun. L’illustre disparu l’avait porté dans l’avion qui l’a amené de Kinshasa à Paris en 1988. Cette nomination intervient alors que certains mélomanes de la rumba congolaise n’ont pas apprécié les propos tenus par Gims au cours d’une interview accordée, le 23 janvier dernier, au journal du dimanche. En effet, au cours de cet entretien, le natif de Kinshasa n’a pas caché son admiration pour la nationalité française, qui lui a été refusée en 2018, après l’introduction de sa demande. « Je suis un drapeau français à moi tout seul. Quand je voyage au Qatar, aux Etats-Unis (…) Je me présente comme un artiste français. Pas congolais. J’ai rencontré des élèves américains qui apprennent le français en étudiant mes chansons », a-t-il confié au journaliste. « Je referai une demande de nationalité. Je suis quelqu’un de très patient, pas du genre à baisser les bras », a martelé le chanteur de « Bella », pour qui, « n’est pas être français, c’est l’un de mes plus grands regrets. Tous mes souvenirs sont en France… ». Des propos qui ont suscité l’indignation chez la plupart de congolais. C’est une décision largement contestée par les mélomanes congolais. L’un d’eux, étonné et a su montrer son indignation : « On ne comprend pas cette décision de faire de deux frères les ambassadeurs d’un art qu’ils ne pratiquent pas. Dadju est français si je ne me trompe pas et Gims n’arrête pas de réclamer la nationalité française. En quoi sont-ils congolais ? Gims se présente comme un artiste français, il n’en a rien à faire d’un passeport congolais même si c’est un passeport diplomatique. Les deux ne pratiquent pas  la rumba à ce que je sache ! Comment sauront-ils la défendre ? Dans une interview accordée à 7SUR7.CD, le lundi 31 janvier 2022, le chanteur Jean-Jacques Kibinda Pembele dit « Karmapa », estime que le choix porté sur ces deux artistes est un manque de considération vis-à-vis des mélomanes et des musiciens congolais. D’après celui qu’on surnomme le « Karma Love », Maître Gims et Dadju ne font pas de la rumba et ne méritent pas d’être ambassadeurs de cette musique. « Je ne sais pas ce qui a motivé le président afin de décorer nos frères, les ambassadeurs de la rumba congolaise. D’abord Djadju n’est pas congolais. C’est ce que le président devrait savoir. Est-ce que vraiment ils jouent de la rumba ? Il y a des musiciens qui méritent plus et qui sont installés au Congo et le président devrait penser à eux aussi. Mais bon, c’est une décision du chef de l’Etat, on ne peut pas commenter ! Je dis tout simplement, on a pris acte. On a vu ce que le président a fait (…) Nous demandons aux autorités de nous considérer quand même, c’est comme s’il ne fait pas attention à nous », a déclaré Jean-Jacques Kibinda Pembele. Ce grand artiste, natif de la commune de Matete, dans la partie Est de la ville de Kinshasa, pense que c’est par manque des structures sérieuses que les musiciens congolais ne triomphent pas à travers le monde. « Les musiciens congolais souffrent de beaucoup de choses. Il y a déjà ce manque de considération (…) Si aujourd’hui on écoute Gims et Dadju c’est peut-être parce qu’ils sont installés en France. Ils se considèrent déjà comme français et les structures en France, je pense que ça les aide à s’épanouir. Quant à nous autres, nous n’avons aucune aide et on nous considère pas, a-t-il conclu. Même sur la toile les réactions sont aussi mitigées, la décision prise par le président de la République ne rencontre pas l’assentiment de plusieurs internautes. La majorité des internautes semblent mécontents à la prise de cette décision. Selon la Présidence, Gims et Dadju vont « s’investir dans la création, à Kinshasa, des studios d’enregistrement aux standards internationaux et d’un grand festival musical annuel ». A la presse, Gims a d’ailleurs déclaré : « Nous avons une carte à jouer en tant qu’ambassadeurs de la rumba congolaise, au moment où notre pays et sa musique sont immortalisés par l’UNESCO ». Le 1er janvier 2022, en effet, l’artiste congolais appelait les musulmans à ne pas fêter la nouvelle année. Une sortie qui a déclenché une vive polémique en France comme à l’international. « Cette vidéo, je la regrette totalement (…) Je ne voulais pas blesser les gens. La foi, ça relève de l’intime », a-t-il reconnu. Pour rappel, Gims et Dadju sont tous fils de Djuna Djanana, l’un de sept patrons de Langa-Langa Stars et ancien membre de Viva La Musica. Gims est congolais et Dadju est français. Ce dernier est né en France, l’aîné est né à Kinshasa, il est parti en France à l’âge de deux ans. Nous espérons que les deux artistes d’origine congolaise ne cracheront pas sur le passeport diplomatique congolais.
Majoie Kisalasala

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