Quel but politique caché derrière l’allocution d’Emmanuel Macron ?

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Quatre mois après son allocution du 12 juillet, et à six mois de l’élection présidentielle, Emmanuel Macron a donné à nouveau rendez-vous aux français ce mardi 9 novembre, à 20 heures, depuis l’Elysée. Pour Emmanuel Macron, ce moment de prise de la parole va lui permettre de redevenir sur le devant de la scène médiatique, à quelques mois de la présidentielle. Il veut sortir d’une période où sa parole a été recouverte par une autre actualité politique, celle d’Eric Zemmour, et maintenant par celle de la primaire de la droite. Il a saisi donc la petite recrudescence de l’épidémie pour essayer de rémobiliser sur la vaccination, bien sûr, mais aussi pour parler de son action, des réformes qu’il veut continuer de mettre en place (le contrat d’engagement pour les jeunes, la relance France 2030). Et puis, il veut se placer à côté des français, se montrer attentif à leur vie, cultiver sa proximité avec Monsieur et Madame Toutlemonde. C’est un fait, la tonalité de ses discours a changé. C’est de moins en moins le président absolu, celui qu’on a surnommé Jupiter, et de plus en plus un président accessible (attention, pas normal…), qui se filme en T-shirt, se montre lorsqu’il est malade ou joue au foot sans chi-chi. Dans ce travail de conversion de l’image d’Emmanuel Macron, le plus spectaculaire s’est produit mercredi 3 novembre dernier, quand il a rendu hommage à la chancelière Angela Merkel. Tout en humilité en gratitude, en reconnaissance, comme un élève devant un maître. Nous l’avons vu parler sur la covid-19 , avec l’humanité, la proximité qu’il veut reconquérir auprès des français. L’opposition s’est agacée de voir Emmanuel Macron s’offrir une tribune à quelques mois des élections et considère que la situation sanitaire en France ne justifie pas une telle allocution. Le président a annoncé des mesures afin de doper le rappel vaccinal face au rebond de l’épidémie et a évoqué la fin de son quinquennat, qui devrait faire l’impasse sur la réforme des retraites. Une nouvelle condition pour le pass sanitaire. A partir du 15 décembre, « les personnes atteintes de comorbidités devront justifier d’une dose de rappel pour continuer à bénéficier du pass sanitaire, a annoncé le chef de l’Etat. Une stratégie vaccinale élargie. Face à la recrudescence du nombre de cas, Emmanuel Macron entend inclure une nouvelle cible à la stratégie française en matière de doses de rappel. « Une campagne de rappel sera lancée courant décembre » pour les 50-64 ans, a affirmé le chef de l’Etat. Il a souligné que « 83% des personnes en réanimation ont plus de 50 ans ». Un appel à la responsabilité des français non vaccinés. Le président de la République a lancé « un appel à l’esprit de responsabilité des six millions d’entre vous qui n’ont encore reçu aucune dose de vaccin ». La réforme des retraites remises à plus tard. Face à la dégradation de la situation sanitaire et à l’opposition des partenaires sociaux, le président a estimé que « les conditions ne sont pas réunies pour relancer aujourd’hui ce chantier ». Des nouveaux réacteurs  : « Nous allons, pour la première fois depuis des décennies, relancer la construction de réacteurs nucléaires dans notre pays », a déclaré Emmanuel Macron, un moyen selon lui de « garantir l’indépendance énergétique de la France et d’atteindre en 2050 la neutralité carbone ». En octobre, il avait annoncé le développement de « petits réacteurs modulaires », sans préciser si ceux-ci étaient destinés à la France ou à l’exportation. Emmanuel Macron est décidément l’homme des lobbies. Quoi qu’il en coûte pour le climat, il s’allie avec la Pologne du charbon. Quoi qu’il en coûte pour les françaises et les français, il est l’agent du nucléaire, une électricité deux fois plus chère que celle des ENR.

Majoie Kisalasala

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