Négligence dans le choix des suppléants: la députation devient une affaire familiale?

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Les candidats à la députation dans un BRTC à Kinshasa

Si on analyse bien les candidatures déposées pour la députation nationale, l’on se rendre vite compte la majorité des postulants ont placés leurs membres des familles au poste de suppléants. Quand le papa est candidat, sa fille ou son fils devient naturellement son successeur, soit c’est son frère ou sa sœur biologique qui prend ce statut.

Est-ce sur base des compétences que ces suppléants sont-ils choisis? Dans la plupart de cas, la réponse est négative. C’est plutôt question de securiser son siège contre « l’étranger ». Ces candidats agissent en vrais calculateurs et conservateurs des intérêts personnels au lieu de cogiter sur les défis auxquels ses électeurs font face.

Cette libéralité accordée aux candidats de mettre n’importe qui comme suppléants contribue à la fragilisation du Parlement congolais. Le pouvoir législatif a pour mission de contrôler le pouvoir executif, mais comment le faire correctement avec des suppléants qui débarquent dans la politique comme des cheveux dans la soupe?

En 2021, un représentant national avait proposé de refuser le poste de suppléant aux membres des familles des candidats, mais on dirait que l’idée n’a pas plus à ses collègues qui font passer les intérêts privés devant toutes choses. Cela, sans se soucier du rôle important que joue un parlementaire: voter et surveiller l’application des lois, contrôler l’exécutif, plaider en faveur de la population…

Et pour tromper la vigilance des citoyens moins avisés, ces élus et leurs « suppléants familiaux » se transforment à des acteurs humanitaires, donateurs, etc, oubliant leur vrai rôle en tant que parlementaire.

Devant cette banalisation de la députation nationale, de nombreux observateurs se demandent si le Parlement ne serait pas en train de perdre sa valeur de deuxième institution du pays. Si l’on pense vraiment avoir un Etat fort et prospère, il faudra penser appliquer le principe de « l’homme qu’il faut à la place qu’il faut » et non celui de « ma famille avant tout ».

Joseno Nseka

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