Denis Kadima séduit déjà les cœurs incrédules ?
Ça n’a pas été facile pour arriver à accepter Denis Kadima à la tête de la Commission électorale nationale indépendante, Ceni en sigle. Le processus de la désignation du président de la Centrale électorale en République démocratique du Congo avait fragmenté la plateforme Confessions religieuses, responsables du choix du numéro un de cette institution d’appui à la démocratie.
« On ne peut pas douter de ses compétences (…) », avait reconnu Abbé Donatien N’shole, porte-parole de la Commission épiscopale nationale du Congo (Cenco). Ce alors que l’église catholique et celle protestante étaient contre le choix de Denis Kadima. « Candidat du chef », c’est comme ça que ce dernier était surnommé.
Vu comme un candidat « préfabriqué » par l’actuel président de la République, pour satisfaire ses fins politiques, Denis Kadima avait néanmoins pu bénéficier du soutien inconditionnel des églises du Réveil, de l’armée du Salut ainsi que de celle musulmane. Ce bloc « pro-Kadima » ne jurait que sur son choix ou vraiment rien. Au finish, le tandem Catholique-Protestant a pu lâcher prise à la grande satisfaction du pôle : Reveil-Salutiste-musulman. Le second, alors majoritaire, a fini par convaincre le Parlement, qui avalisera Denis Kadima, et plus tard au président de la République de l’entériner. En vrai, sans preuve probante prouvant les affinités entre Kadima et Tshisekedi, il ne fallait qu’à ces institutions de l’Etat d’approuver le choix du plus grand nombre.
De toute évidence,les églises catholique et protestante jouent un rôle important dans le processus électoral en RDC. Ce, malgré qu’elles n’ont pas réussi à faire gagner leur ticket, Cyrille Ebokoto. Selon quelques bouches indiscrètes, celles-ci s’apprêtent à former plus d’observateurs électoraux cette fois-ci afin de renforcer la surveillance électorale en 2023.
Kadima convaincant ?
Dénis Kadima veut prouver à la face du monde entier que certaines personnes s’étaient trompées au sujet de son sérieux et de sa probité morale. Celui-ci revêtant d’une renommée internationale, tient à préserver sa bonne réputation, en organisant des élections dignes de nom.
« Notre nouvelle vision consiste à organiser des élections en toute transparence, inclusivité, impartialité, crédibilité, intégrité et respect des lois, pour un Congo meilleur à travers les valeurs de redevabilité et d’équité », a garanti Denis Kadima, lors d’une matinée scientifique à l’Université de Kinshasa.
Il n’y a pas que les églises catholiques et protestantes qui s’opposaient à la désignation de l’homme à la tête de la Ceni, l’opposition politique également le redoute. Outre l’argument de la « partialité » avancé par les premières citées, les opposants au pouvoir en place voient à Kadima un acteur majeur pour faciliter le glissement à Félix Tshisekedi.
A propos du respect du délai constitutionnel pour les élections de 2023, Dénis Kadima reste intransigeant : « sur ce plan ça ne changera pas (…) nous sommes toujours dans la logique des élections dans le délai constitutionnel ». Le président de la Ceni a tout de même pris soin de souligner : « même s’il y a des retards, nous essayons toujours de les combler en multipliant l’effort, en augmentant le nombre de gens ».
Sur le terrain, la Ceni multiplie des actions de terrain. Malgré que cette institution évolue jusqu’à présent avec le financement interne uniquement, Denis Kadima passe à la vitesse de croisière. La cartographie et le traitement des offres des fournisseurs en Kits électoraux, sont des opérations en cours.
Il est également prévu pour cette année 2022, au cas où le gouvernement respecterait le plan du décaissement de toutes les mensualités, la révision du fichier électoral suivi de l’identification et l’enrôlement des nouveaux électeurs.
Qu’on se le dise, à ce jour, on sent de moins à moins des contestations de la part des anti-Kadima. Le président de la Ceni, Dénis Kadima se montre très convaincant. Pour ce, l’on peut se demander si ses détracteursne seraient pas en train de seraviser à son sujet.
Enock Nseka