VACCIN CONTRE LE PALUDISME

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L’OMS recommande son déploiement chez les enfants

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) vient de recommander le déploiement du premier vaccin anti paludisme. Lequel vaccin a été testé dans trois pays africains dont le Ghana, le Kenya et le Malawi dans le cadre du Programme de vaccination antipaludique, et a fait preuve d’efficacité durant son essai. Selon les experts, ce vaccin pourra être utilisé pour tous les enfants dès l’âge de 5 mois avec 4 doses officielles. Rappelons que le vaccin antipaludique RTS, S/ASO1, a été développé depuis 2001 par GSK en partenariat avec PATH, et testé au. Depuis le début de ce programme pilote en 2019, environ 500.000 enfants ont reçu une première dose de vaccin antipaludique. Ainsi, au total 2,3 millions des doses ont été administrées à ces enfants.

Après un avis favorable de deux groupes d’experts indépendants, l’OMS a décidé de valider l’utilisation du tout premier vaccin anti paludéen, l’annonce a été faite en début du mois d’octobre   à Genève. Le Directeur Général de l’OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus se dit très heureux et a salué cette avancée pour la science, pour la santé des enfants vivant en Afrique subsaharienne et dans les zones à risques et pour le contrôle de la malaria.  » C’est un jour historique ! Le vaccin est sûr et réduit de 30% les cas graves, a-t-il ajouté. Il pourra être utilisé dès 5 mois avec quatre doses dans les régions à propagation moyenne ou élevée de la pathologie, surtout en Afrique « , a-t-il souligné.

 » C’est un moment très excitant » dans la lutte contre la malaria. Près de 2,5 millions de doses ont été administrées depuis deux ans dans les trois pays africains et plus de 800.000 enfants ont reçu au moins une d’entre elles. Le vaccin empêche quatre cas sur dix auprès des moins de deux ans« , a affirmé le directeur du programme mondial contre la malaria à l’OMS, Pedro Alonso.

Le patron de l’OMS a toutefois insisté que comme pour la pandémie, le vaccin ne constitue pas à lui seul la solution. Les autres instruments devront être maintenus afin d’éradiquer totalement la malaria. L’on estime par ailleurs qu’avant un déploiement massif dudit vaccin, la prochaine étape sera celle du financement.

Notons que le présent vaccin contre le paludisme a été développé par le géant pharmaceutique britannique GlaxoSmithKline et l’ONG Path. Ce dernier affirme avoir mené de recherches pendant plus de 30 ans pour enfin aboutir au présent résultat. Le groupe pharmaceutique s’est également engagé à fournir jusqu’à 15 millions de doses par an jusqu’en 2028, conformément aux recommandations et au financement pour une utilisation plus large.

  » La Belgique, où se trouve le siège mondial de GSK Vaccines, joue un rôle particulièrement important car le vaccin a été recherché, développé et est produit, emballé et expédié depuis notre pays. De plus, la technologie des adjuvants, utilisée dans le vaccin pour stimuler la réponse immunitaire, est une découverte belge développée par GSK à Rixensart « , avance la filiale belge de GSK.

UN TRANSFERT DE PRODUCTION DU VACCIN  EN  L’AFRIQUE

Pour rappel, la société pharmaceutique britannique GlaxoSmithKline (GSK) avait   signé au début de cette année, avec la compagnie indienne Bharat Biotech (BBIL) un accord de transfert de production concernant son vaccin contre le paludisme afin d’en élargir la diffusion en Afrique. Selon le, médecin-chef du département des vaccins de GSK, Thomas Breuer, cet accord devrait permettre de transférer sans solution de continuité la fabrication de la partie protéique du vaccin antipaludique de GSK à BBIL, ce qui contribuera à renforcer la lutte contre cette maladie qui reste le premier tueur d’enfants et de mères enceintes en Afrique.

 » Considérant qu’un enfant meurt du paludisme toutes les deux minutes, garantir l’avenir à long terme du seul vaccin disponible en travaillant de concert avec un des leaders établis du marché comme Bharat Biotech est vital pour poursuivre la lutte contre cette maladie dévastatrice « , a déclaré cet expert.

Il sied de préciser que cet accord de transfert de production fait partie d’une initiative soutenue par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dans le but d’améliorer à long terme l’accès de la population aux vaccins antipaludiques dans les pays africains les plus touchés.

Ainsi, les termes de l’accord stipulent que le GSK transférera à son partenaire la fabrication de la partie antigène RTS,S du vaccin, et facilitera également  l’octroi à BBIL d’une licence sur tous les droits afférents.

409 000 DECES EN 2019 ET LE COVID-19 MENACE LA LUTTE CONTRE LE PALUDISME EN AFRIQUE

Le paludisme a tué plus de 409 000 personnes dans le monde en 2019, avec plus de 90% des décès enregistrés par l’Afrique. Dans un nouveau rapport, l’OMS a indiqué que l’attention mondiale centrée sur la pandémie de covid-19 a entraîné une perturbation du processus de lutte contre le paludisme.  » La Covid-19 menace de faire encore dérailler nos efforts pour vaincre le paludisme « , a alerté l’Organisation. L’OMS a également annoncé, en novembre dernier, que dans la région subsaharienne, le nombre de décès dus au paludisme pourrait dépasser largement celui de la pandémie de covid-19, si les efforts ne sont pas redéployés à travers les pays.

D’après l’institution, les perturbations dans l’accès aux traitements contre le paludisme pourraient entraîner jusqu’à 100 000 décès en plus par rapport au nombre de morts déjà enregistré chaque année sur le continent. Ainsi, même si l’Afrique a réussi à réduire de 44% la mortalité due à la malaria en l’espace de 20 ans (de 680 000 décès par an à 384 000), le déficit de financement risque de considérablement saper les efforts réalisés jusque-là, c’est ce qu’estiment les experts.

 » Il est très probable que la surmortalité due au paludisme soit plus importante que la mortalité directe due à la covid-19 « , a ainsi averti, au début de l’année, Pedro Alsonso, directeur du programme mondial de lutte contre le paludisme de l’OMS.

L’on se souviendra que dès le début de la pandémie, de nombreuses voix s’étaient déjà élevées pour appeler les dirigeants à ne pas sacrifier les acquis en matière de réduction de plusieurs pathologies graves sur l’autel de la lutte contre le coronavirus. D’ailleurs, au mois de mai de l’année passée, l’OMS avait déjà prévenu que le nombre de décès causés par le paludisme sur le continent africain pourrait doubler cette année pour atteindre 769 000, un chiffre jamais enregistré depuis 20 ans. Ce pessimisme a été motivé notamment par l’interruption de la fabrication d’antipaludiques dans les principaux pays de production de ces médicaments, comme l’Inde.

 » Nous avons remarqué une baisse de fréquentation dans les structures de santé dans lesquelles nous travaillons, cette baisse pourrait essentiellement être liée à la peur de la pandémie. (…) Il est vrai que la Covid est une urgence mondiale alors il faut s’investir dans la lutte contre cette pandémie mais il faut continuer à lutter contre les autres maladies… « , a eu à souligner un spécialiste.

Pour rappel, d’après les statistiques, chaque année, le paludisme touche 210 millions de personnes, et 430 000 en meurent.

Tuka Kiese Kia Kanda Jaspin

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