Au regard de la situation tendue et incertaine causée par la psychose des calamités naturelles, les nations du monde sont à la recherche des solutions pour protéger les populations contre ce facteur de vulnérabilité. C’est le cas de la République Démocratique du Congo qui n’a pas tardé à prendre des mesures pour sécuriser les sinistrées victimes des inondations à travers la Ville Province de Kinshasa. Plusieurs appels à la prévention sont lancés par les autorités administratives et politiques qui craignent dans les jours à venir des inondations si des mesures de prévention et de protection promulguées ne sont pas appliquées. Aussi, étant donné le degré élevé de vulnérabilité de certaines catégories de personnes sinistrées, tels que les ménages à faible revenus, il y a urgence de prendre des mesures spéciales pour leur protection.
Les assistants sociaux, experts dans la mobilisation communautaire et du travail social dans les groupes sont très sollicités pour des interventions d’urgence et préparer en conséquence pour prévenir des éventuels risques et dangers que peuvent courir la population concernée pendant cette période de crise.
A u sein de la Coordination des sites d’accueil des sinistrés, ces acteurs, parmi tant d’autres prestataires ont joué un role primordial dans l’accompagnement de ces survivants ayant connu des traumatismes de types dives.
C’est ici l’occasion de mettre en exergue le travail social qui du reste est encore méconnu du public qui l’assimile en actes de charité.
Bien que nombreux ont déjà bénéficié de l’accompagnement psychosocial de la part des travailleurs sociaux, il faut noter que lessinistres survenus à la suite des pluies qui ont endeuillé la Ville de Kinshasa ont permis pour la toute première fois un déploiement des Assistants Sociaux et des Travailleurs Para sociaux dans les différents sites . Ceux ont fait montre de leur expertise grâce à la formation reçue à l’Institut National des Travailleurs Sociaux et à l’encadrement des hauts responsables du Ministère des Affaires sociales afin d’atténuer les vulnérabilités des ménages sinistrés.
La mission de l’assistant social dans pareil cas est d’assurer la qualité de l’aide apportée aux sinistrés, d’identifier les besoins et de soutenir l’équipe de la Coordination dans ses missions.
Cependant, pendant leur déploiement sur différents sites ,les Assistants sociaux n’agissent pas en électron libre. Ils sont encadrés par les superviseurs pour chaque site.
Leur rôle consiste à organiser des briefings et recadrages à l’intention de l’équipe d’intervention avant leur déploiement auprès des sinistrés pour définir les responsabilités de chacun dans son périmètre d’intervention ; L’assistant social organise de façon permanente les activités d’Accompagnement psychosocial tant des sinistrés que des prestataires pour les amener à la résilience;
Un échange d’information permanent dans un système préalablement défini avec la hiérarchie , le Coordonnateur du site et son équipe pour des plaidoyers sur l’amélioration des conditions de prise en charge des sinistrés et autres besoins exprimés doit être mis en place pour partager les informations et garantir un climat de confiance à tous les niveaux dans la recherche et maintien d’une cohésion sociale entre la coordination, les prestataires et les sinistrés. L’Assistant social organise des séances récréatives et ludiques surtout avec les enfants afin de lutter contre la monotonie qui est un facteur de déséquilibre moral et mental ;Le Suivi des activités des Assistants Sociaux et Para-Travailleurs Sociaux sur le site est indispensable pour veiller à la qualité des prestations.
Les enfants sont plus vulnérables aux risques et dangers qui sont permanents dans cet environnement. Les conditions et leur mode de vie ne leur permettent pas de vivre dans les conditions sanitaires appropriées. Ils sont souvent victimes des épidémies ou autres maladies infectieuses qui mettent leur vie en péril. Il peut être aussi un agent vecteur des maladies ou infections par ses divers mouvements et contacts surtout dans les grands espaces. Dans le cadre de la protection de l’enfant, spécialement la prévention , le CEPEF a tenu une réunion d’urgence pour évaluer des dispositives existantes avec quelques structures et explorer des pistes et des recommandations dans un but de prévenir la contamination massive .
Divers plaidoyers pour les questions liées à la scolarisation ou accès à aux autres besoins de base des enfants sinistrés sont menés grace aux des rapports synthèses.
Dans sa mission dans le site des sinistrés, la méthode utilisée reste celle de l’observation directe, rencontres et entretiens à travers des groupes de parole et exploitation des rapports journaliers. D’une part, un contact permanent maintenu avec les Travailleurs Sociaux que l’assistant social suit de manière journalière par l’observation directe et exploitation de leurs rapports journaliers. D’autre part, la collaboration avec toutes les autres catégories des travailleurs sociaux commis à cette tache dans la Coordination pour la gestion de certains dossiers qui nécessite l’implication de celle-ci notamment les questions diverses concernant les sinistrés. Il s’agit par exemple des doléances liées à la scolarisation des sinistrés finalistes, conditions d’hébergements, conflits récurrents entre sinistrés, etc…
En sa qualité d’organisation leader en matière des droits de l’enfant, le CEPEF s’est appliquée à trouver des solutions pour mettre à l’abri les enfants en situation de rue dont le site, le Stade des Martyrs, a hébergé les sinistrés. Les recommandations suivantes constituent ce que le CEPEF considère comme étant les mesures les plus importantes à prendre.
En matière de gestion du site des sinistrés, la mise en place un horaire de crise afin d’éviter les entrées quotidiennes qui peuvent être nuisibles aux enfants. Les visites de moindre importance doivent être interdites. Les sorties des enfants doivent être surveillées ou réduites pour des besoins vitaux .Le centre doit réaménager son espace afin d’organiser des activités ludiques qui peuvent égayer les enfants afin de lutter contre la monotonie. L’approvisionnement par des denrées alimentaires non périssables est recommandé
En qui concerne le Contact avec l’extérieur, un système de communication doit être mis en place pour une communication avec l’extérieur, un contact permanent doit être établi avec les structures qui peuvent assurer les soins de santé de premier secours
Le travail tenant compte du contexte et selon les ressources des bénéficiaires est soumis à un éventuel enrichissement des partenaires intéressés ou une adaptation selon les réalités de terrain.
Zagor MUKOKO SANDA
Expert en travail social