Suppression du RAM pour les téléphones 2G

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Entre un combat inachevé et une première victoire

Le vendredi 22 octobre dernier, le Conseil des ministres avait tablé sur la question du Registre des Appareils Mobiles (RAM) laquelle a fait l’actualité les semaines dernières. De cette traditionnelle rencontre du gouvernement, il est sorti la décision de supprimer la paie de ladite rémunération par les utilisateurs des téléphones mobiles de la deuxième génération dont le nombre est estimé à 75%. Cela en  attendant que le Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde explore en profondeur cette question.

Dans le camp des mouvements citoyens qui ont mené des combats contre l’instauration du RAM et son mode de prélèvement des unités téléphoniques, la décision de supprimer le RAM uniquement pour les téléphones 2G est une mesure à moitié. « une demie-mesure et une vaine tentative de briser la mobilisation de notre peuple contre ce vol en bande organisée sous couvert de l’Etat », a dénoncé le mouvement citoyen Lucha (Lutte pour le changement).

Dans son communiqué de presse du 23 octobre, la Lucha se dit ne pas changer sa position initiale, celle d’obtenir la suppression totale et immédiate du RAM, le remboursement de tous crédits « indument prélevés » ainsi que l’établissement de toutes les responsabilités dans la mise en place dudit registre et aussi bien de l’utilisation des fonds générés que des données. En outre, le mouvement citoyen appelle à l’implication directe du président de la République et du Premier ministre en vue d’y parvenir.

 Le député Claude Misare, l’auteur de la question orale avec débat adressée au ministre des PTNTIC, a quant à lui salué la décision du gouvernement de supprimer d’abord le RAM avec les téléphones 2G, en espérant une suppression totale avec les téléphones 3G et 4G.

 « Nous saluons la décision du gouvernement supprimant la taxe pour les téléphones 2G, cependant il faut souligner que nous ne sommes pas totalement satisfaits parce que cette catégorie de téléphone est utilisé par un nombre très insignifiant de la population congolaise, ce sont des téléphones qui ne sont plus dans le marché aujourd’hui et donc ce que nous , on attendait, c’est la suppression totale de la taxe RAM pour les téléphones 2G, 3G et 4G parce que si vous faites une petite enquête, vous allez constater que le téléphone utilisé par la majorité de la population, c’est le 3G et le 4G même si le gouvernement a dit que c’est 75% de la population qui utilise les téléphones 2G », a-t-il laissé entendre.

S’agissant de son initiative sur la motion de défiance contre le ministre des PTNTIC, Kibassa Maliba, l’élu du Sud-Kivu décide de faire une trêve, et se penche prioritairement sur la mise sur pied d’une commission d’enquête parlementaire pour savoir la traçabilité des fonds déjà récoltés.

« Nous avons suivi le gouvernement qui a dit qu’en attendant qu’une étude minutieuse soit faite par rapport à cette taxe, nous supprimons d’abord le 2G, nous donnons le temps au gouvernement, mais il y a aussi une recommandation que nous avons donné, la mise en place d’une commission d’enquête pour enquêter sur les fonds prélevés dans nos téléphones, le compte dans lequel ces fonds étaient logés, qu’est-ce que le gouvernement avait fait avec ces fonds, nous donnons un peu de temps au gouvernement pour voir ce qui va se passer après, parce que nous, ce que nous attendons, c’est la suppression totale de cette taxe », a fait savoir Claude Misare.

Il sied de rappeler que la question sur le paiement du RAM n’avait pas fait l’unanimité même auprès de certains membres de l’Union Sacrée de la Nation. Les plus extrémistes d’entre ceux qui s’y opposaient, ont qualifié cette taxe « de l’escroquerie ». Le ministre de PTNTIC, choqué par ce qualificatif, s’était remis entre les mains du gouvernement pour le dénouement de cette affaire. Pour l’instant, ce n’est que partie remise.

Enock Nseka

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