Rumeur de coup d’état: Félix Tshisekedi appelé à balayer sa cour

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Au regard des rumeurs du coup d’État qui circulent depuis samedi 5 février dernier dans la capitale Kinshasa, « la situation est sous contrôle » a rassuré ce lundi 7 février 2022, le n°1 de la police/Kinshasa, le commissaire divisionnaire adjoint, Sylvano Kasongo.
« Tout est calme. Il n’y a aucun problème. La police a été déployée partout à travers tous les points chauds pour que les gens vaquent librement à leurs occupations. Il ne faut pas vous fier à ceux qui parlent pour faire peur aux gens. Nous faisons confiance en nos institutions », a-t-il poursuivi.
Néanmoins, « si quelqu’un veut troubler l’ordre public, il sera arrêté ».
A noter que, depuis le week-end dernier, il y a une présence inhabituelle des éléments de la police dans plusieurs artères de la ville de Kinshasa. Ce qui crée, d’ailleurs, un climat de panique dans le chef de la population.
Le Chef de l’Etat a regagné Kinshasa samedi 5 février vers minuit après avoir écourté son séjour à Addis-Abeba où il est arrivé vendredi 4 février tard dans la soirée. Il a passé, à cette occasion, le bâton de commandement de cette organisation panafricaine au Sénégalais Macky Sall la tête de l’Union africaine. Et pour cause : l’interpellation du Conseiller spécial du chef de l’Etat en matière de sécurité, François Beya.
En effet, la guerre d’intérêts et d’influence qui ne fait pas bon ménage autour du président de la République, met aux prises les différents collaborateurs issus de plusieurs souches tribales avant de parler de la diaspora qui a rejoint le premier cercle des conseillers. Des frustrations à la base d’une certaine animosité qui met le système en danger. Félix Tshisekedi, le patron de tous, est le seul à remettre de l’ordre dans la cour. C’est ainsi qu’il se chuchote dans les salons huppés de la capitale, une purge en profondeur à la première institution de la République.
REVELATIONS
Entre-temps, François Beya, le Conseiller spécial du chef de l’Etat en matière de sécurité a passé sa deuxième nuit dans le cachot de l’Agence Nationale de Renseignements (ANR) où il est arrêté. L’activiste des droits de l’homme, Me Georges Kapiamba, de l’Association congolaise pour l’accès à la justice (ACAJ) est entré en contact avec le numéro 1 du Conseil national de la sécurité dans la soirée de samedi a confirmé que cette interpellation est en relation avec des activités qui amènent à le suspecter d’actions contraires à sa position de conseiller spécial du Président de la République en matière de sécurité nationale. De ce fait, « il a été notifié d’être soupçonné d’avoir participé à des réunions mettant en cause la sécurité de l’État ».
Me Georges Kapiamba a, dans la foulée, fait savoir que son épouse, son frère et son médecin sont autorisés à lui rendre visite. « Le Chef de l’ANR nous a promis que ses droits fondamentaux seront respectés ».
LE PARCOURS DE FRANCOIS BEYA
Monsieur sécurité de Tshisekedi est issu des renseignements dans lesquels il a fait toute sa carrière. Sous l’ère Mobutu, François Beya a été à côté de Seti Yale, conseiller à la sécurité du président Mobutu Sese Seko. Ce dernier l’a recruté pour être à ses côtés. François Beya a, par la suite, gravi les échelons au sein de l’ANR jadis, Centre national de documentation puis du Conseil national de sécurité (CNS). Il a dirigé le cabinet d’Honoré Ngbanda avant la chute de ce dernier en 1997.
Beya a été au Shin Beth en Israël où il a appris le contre-espionnage israélien. Il a multiplié les formations et développé son réseau en Europe et aux États-Unis. Sa dernière formation remonte entre 2009 et 2011 en Virginie dans la National Defense University des USA.
A l’arrivée de Laurent-Désiré Kabila, il est allé en exil en Europe. A Kinshasa, sa résidence de Binza a été attaquée et occupée par des soldats de la rébellion sous Mzee. Il revient au pays peu de temps après. Il devient directeur de cabinet de l’administrateur général de l’ANR, Didier Kazadi Nyembo.
A l’avènement de « 1+4 » après le Dialogue intercongolais de Sun City, François Beya a été directeur général adjoint de la Direction de Migration (DGM) et il a été reconduit par Joseph Kabila en 2006 après son élection avant d’en prendre les rênes. Il demeure aux côtés de Kabila jusqu’à l’accession au pouvoir de Félix Tshisekedi en janvier 2019.
Ce conseiller spécial du chef de l’État, Félix Tshisekedi, a joué un rôle essentiel dans la mise en place de l’Union Sacrée de la Nation. D’après Jeune Afrique, François Beya a été sur tous les fronts pour permettre à Félix Tshisekedi de reprendre le pouvoir qu’il partageait avec son prédécesseur. De la nomination des juges à la Cour Constitutionnelle et à la restructuration de l’armée, c’est lui, François Beya. Il est également en contact avec plusieurs personnalités politiques de premier plan dont Joseph Kabila, Moïse Katumbi et Jean-Pierre Bemba.
DES ENNEMIS
François Beya a des ennemis à l’UDPS et au FCC. Il entretient des relations délicates avec Jean-Marc Kabund-A-Kabund. Certains de ses détracteurs l’accusent d’avoir joué un rôle dans la mise à l’écart de ses anciens collègues des services dont Kalev Mutond et John Numbi aujourd’hui en cavale.
À en croire le magazine Jeune Afrique, Beya dispose de solides contacts à Bangui, notamment celui du président Touadéra. Ce dernier l’a, d’ailleurs, décoré de l’Ordre national du Mérite Centrafricain en décembre 2019. François Beya aurait, apprend-on, fait office de médiateur de l’ombre, début 2020, entre Faustin-Archange Touadéra et son prédécesseur, François Bozizé, aujourd’hui dans le maquis.
J-P D

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