Retombées de la guerre russo-ukrainienne en RDC

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Un avenir plus que sombre,  prédit Jean-Claude Masangu Mulongo

A Kinshasa comme partout en RDC, les prix de denrées de première nécessité et de consommation courante s’enflamment au jour le jour. Indifféremment, cette situation touche tous les produits : locaux et importés. Et surtout ces derniers, la RD  dépendant notamment de l’importation pour les produits comme la volaille, le poisson, le blé, la viande, le maïs, le riz, etc, en provenance des pays étrangers dont l’Ukraine en guerre contre son puissant voisin russe.

Le 7 avril dernier, devant la Société civile du Congo, Jean-Claude Masangu Mulongo, ancien gouverneur de la Banque centrale du Congo a fait une analyse pertinente,  solidement étayée et en relation avec les conséquences de la crise russo-ukrainienne sur tous les secteurs de la vie du Congolais.  La vérité et l’honnêteté intellectuelle obligent à reconnaître que la crise économique de la RDC n’a pas commencé avec la situation en Ukraine, mais bien avant. Toutefois, celle-ci risque de s’aggraver fortement avec la guerre russo-ukrainienne.

Les produits traditionnels exportés par la RDC (minerais)  comme le cuivre, le cobalt ou l’or ont connu une hausse tangible fin 2020 jusqu’à mars 2022. Le cuivre et le cobalt sont en hausse respectivement de 5,8% (la tonne passant de 9.605 à 10.165 USD et de 66.556 à 84.437 USD). L’once d’or est passée de 1.811 à 1.921 USDN soit une hausse de 6 ?1%.

Cependant, on ne peut se satisfaire de cette hausse des prix de nos minerais, car elle est largement contrebalancée par celle des produits agricoles importés comme le blé, le maïs et maïs. L’indice Chicago indique respectivement pour ces denrées une hausse de 42,5%, 20 ?1%, 6, 8% par rapport à 2021.

L’ancien argentier national Masangu, qui a géré l’institution bancaire nationale pendant plus de quinze ans, et qui maîtrise son sujet, prédit les conséquences suivantes pour la RDC :

-Une forte pression sur le budget, les finances de l’Etat et les réserves de change de la Banque Centrale du Congo

-Une augmentation du prix de l’essence à la pompe. D’ailleurs, la pénurie observée actuellement à Kinshasa est lé prélude à cette augmentation, attendue par les pétroliers. Dans la projection de Masangu, l’essence passera à 3.700 FC dans les semaines qui viennent.

Soit une hausse de 8,5%.

-Evidemment, la hausse du prix de l’essence entrainera inévitablement celle du prix de transport en commun (taxis, taxis-bus, motos-taxis) et celui du transport des marchandises provenant de l’intérieur.

–           L’inflation va passer de 5,28% (fin 2021) à 7.95% fin 2022. Masangu n’exclut pas un scénario catastrophe. Dans ce cas, le pays connaîtra une inflation de l’ordre de 15.78% surtout si les prix de carburant à la pompe et ceux des denrées alimentaires sur le marché international augmentaient de 50%.

-Baisse du pouvoir d’achat

-Dépréciation du franc congolais par rapport au dollar. Dans un scénario pessimiste, un dollar passera à 2.350 franc congolais.

-Des remous sociaux pourraient survenir.

Comme on peut le constater, l’avenir du Congolais et de sa situation socioéconomique augure d’un avenir très sombre. Qui va encore plus aggraver sa situation de miséreux. Près de 90 % des Congolais vivent sous le seuil de la pauvreté avec moins de deux dollars par jour, près de 70 % d’enfants sont en situation de famine, plus de la moitié de la jeunesse active est au chômage. Les agents et fonctionnaires, les policiers , les militaires sont mal payés, en dessous du smig, les travailleurs des Libanais, Chinois, Libanais…sont exploités. Il ne reste que les détourneurs des deniers publics, les députés, sénateurs, les généraux (police et armée) et ministres pour sortir la tête de l’eau. A coup sûr, si la crise russo-ukrainienne persiste ( son dénouement n’est pas pour bientôt), le baril socioéconomique congolais risque d’exploser à tout moment.  

Kalume Ben Atar

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