France : l’opposition se lève déjà contre le nouveau gouvernement
Selon Mélenchon et Le Pen, ce remaniement souligne l’isolement d’Emmanuel Macron. Alors que l’Elysée a dévoilé ce lundi matin par voie de communiqué, la composition du nouveau gouvernement français, les partis d’opposition en critiquent déjà la composition. Trente-et-un ministres et dix secrétaires d’Etat sont nommés (ou reconduits). Les noms des nouveaux ministres et secrétaires d’Etat qui vont composer le nouveau gouvernement ont été dévoilés ce lundi 4 juillet. Un remaniement ministériel qui intervient après la défaite de plusieurs ministres lors des élections législatives. Voici les ministres, secrétaires d’Etat et leur fonction : Olivier Véran nommé porte-parole du gouvernement.
Le médecin François Braun a été nommé ministre de la Santé et de la Prévention. Christophe Béchu a été nommé ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires. Clément Beaune nommé ministre délégué chargé des Transports. Olivier Klein, le maire de Clichy-sous-Bois, va faire son entrée au gouvernement en tant que ministre délégué du Logement et à la ville. Marlène Schiappa nommée secrétaire d’Etat chargée de l’Economie sociale et solidaire de la Vie associative. Olivia Grégoire devient ministre déléguée aux PME, au commerce, à l’artisanat et au tourisme. Selon BFMTV, Franck Riester deviendrait ministre délégué chargé des Relations avec le parlement. Caroline Cayeux nommée ministre déléguée aux Collectivités locales. Jean-Noël Barrot pourrait devenir ministre délégué au numérique, selon BFMTV. Geneviève Darrieusec nommée ministre de la Santé et des Solidarités. Jean-François Carenco nommé ministre des Outre-mers en remplacement de Yael Braun-Pivet, élue depuis présidente de l’Assemblée Nationale. Jean-Christophe Combe nommé ministre chargé des Solidarités et des personnes handicapées, en remplacement de Damien Abad, visé par une enquête pour tentative de viols.
Laurence Boone nommée secrétaire d’Etat en charge de l’Europe. Dominique Faure devient secrétaire d’Etat chargée de la ruralité auprès du ministère de la transition Écologique et de la Cohésion des territoires. Patricia Mirallés nommée secrétaire d’Etat chargée des Anciens combattants et de la Mémoire auprès du ministre des Armées Sébastien Lecornu. Dans la droite ligne de son positionnement depuis la réélection d’Emmanuel Macron, la présidente du Rassemblement National à l’Assemblée Nationale, Marine Le Pen, a rapidement fustigé la composition du nouveau gouvernement.
« Ceux qui ont échoué sont tous reconduits. Le Président de la République ignore ainsi une nouvelle fois le verdict des urnes et la volonté des français d’une autre politique », a-t-elle écrit sur ses réseaux sociaux. S’agissant de l’attribution du portefeuille des Outre-mers, au ministre de l’intérieur Gérald Darmanin, l’ancienne candidate à l’élection présidentielle, estime que cette décision du chef de l’Etat a été prise « sûrement pour punir les compatriotes ultramarins d’avoir « mal voté ». Cette décision est lourde de sens et sera évidemment très mal ressentie outre-mer », a-t-elle pointé. Gérald Darmanin est maintenu à ses fonctions de ministre de l’intérieur tout en récupérant les Outre-mer et les collectivités territoriales.
Le locataire de la place Beauvau sort d’autant plus renforcé de ce remaniement qu’il est désormais l’une des rares personnalités très politiques dans un gouvernement principalement composé de techniciens. L’ancien maire de Tourcoing se paie même le luxe d’avoir désormais trois membres du gouvernement placés sous sa tutelle : les ministres délégués Jean-François Carenco, Caroline Cayeux et la secrétaire d’Etat Sonia Backés.
L’attribution de nouvelles fonctions à Gérald Darmanin a également l’avantage de répondre à des impératifs de ressources humaines, le ministère des Outre-mers étant vacant depuis le départ de Yael Braun-Pivet pour la présidence de l’Assemblée Nationale. La composition du gouvernement fait, par ailleurs, l’objet de vives critiques quant à la question de la parité. Si sur le papier, l’Exécutif est composé de ving-et-un hommes et vingt-et-une femmes (Elisabeth Borne comprise), beaucoup d’observateurs ont noté que dans les faits, les postes de ministres les plus hauts placés dans l’ordre protocolaire, ont été attribués à une majorité d’hommes. « Malaise au gouvernement.
La parité selon Emmanuel Macron c’est onze hommes pour seize ministres et neuf femmes pour dix secrétaires d’Etat », a déploré la députée Nupes (nouvelle union populaire écologique et sociale), Farida Amrani sur Twitter. Les femmes représentent en effet seulement 31% des postes de ministres, 40% des ministres déléguées mais 90% des secrétaires d’Etat (en bas de l’ordre protocolaire).
La députée Nupes Ségolène Amiot a, elle aussi, pointé cette inégalité en matière de parité. « Avez-vous remarqué que ministre c’est une fonction d’hommes (2/3), mais secrétaire d’Etat une fonction de femmes (8/9) ? », s’est interrogée sur son compte Twitter. Mais ce qui est réconfortant, pour la première fois une femme préside l’Assemblée Nationale : « Yael Braun-Pivet ». Cela montre qu’Emmanuel Macron fait également confiance aux femmes.
Dans un tweet très critique envers le nouveau gouvernement, Jean-Luc Mélenchon s’est indigné de ce remaniement dénonçant le début d’un « gouvernement de faits ». Battu aux élections, maintenu par la seule faveur du prince. Pas de vote de confiance pour les députés ? « Macron va dissoudre le peuple qui les a élus ? », a-t-il partagé. En dépit des critiques et après le séisme des élections législatives qui ont mis Emmanuel Macron en difficulté, le gouvernement doit désormais plancher sur sa nouvelle feuille de route. Le premier conseil des ministres après ce remaniement, se tiendra le lundi 4 juillet à 16 heures, autour d’Emmanuel Macron. A noter qu’Elisabeth Borne doit prononcer son discours de politique générale au parlement.
Majoie Kisalasala