Au cours de son briefing de presse, jeudi 22 février dernier, le Président de la République, Félix Tshisekedi a promis de s’impliquer personnellement sur le dossier du journaliste congolais Stanis Bujakera Tshiamala qui est à la prison centrale de Makala depuis le mois de septembre 2023. La justice reproche au correspondant du média français Jeune Afrique d’avoir livré une fausse information avec un document falsifié attribué à tort au service de Renseignements concernant l’assassinat du député national Chérubin Okende. Il est aussi poursuivi pour » propagation des faux bruits, falsification des sceaux de l’Etat, ainsi que transmission des messages erronés et contraires à la loi ».
Déjà interrogé en décembre dernier sur l’incarcération de Stanis Bujakera, le Chef de l’Etat Félix Tshisekedi avait fait savoir qu’il ne se mêlait pas des dossiers qui sont à la justice au nom de la séparation du pouvoir. Cependant, la même question a été reposée, hier jeudi, et cette fois-ci, le Premier citoyen, tout en decriant les faiblesses de l’appareil judiciaire congolais, promet de faire une exception pour le journaliste congolais. « Pas plus tard qu’aujourd’hui, j’ai posé encore ce problème. Comme je l’ai dit tout à l’heure, notre justice me donne beaucoup de soucis (…) elle est malade même dans le traitement des dossiers. Je crois qu’il [Stanis,ndlr] est victime un peu de ça« , a dit le Président Tshisekedi qui decriait déjà dans une récente interview le fonctionnement de l’appareil judiciaire.
Le chef de l’Etat pense que Stanis Bujakera serait peut-être victime de la « tergiversation » des juges, et pour cela, il décide de s’impliquer personnellement sur ce dossier. « A cause de leur tergiversation, peut-être que ce jeune homme est entrain de moisir (en prison). J’ai décidé de fourrer mon nez au moins pour une fois dans cette justice pour en savoir un peu plus dès demain. Et, je prendrai la décision qu’il faudra prendre« , a promis le Président de la République, tout en soulignant le côté exceptionnel de sa décision : « croyez-moi, je n’aime pas le faire. Je n’ai jamais appelé un juge. J’insiste simplement pour qu’ils disent le droit comme il se doit. J’ai besoin d’une justice correcte et efficace« .
Après près de six mois du procès, le dossier Stanis Bujakera pourra connaître son issue à la suite de l’implication du Chef de l’Etat. Depuis son arrestation, plusieurs journalistes du pays ou étrangers n’arrêtent pas de plaider pour sa libération. Peut-être pour bientôt!
Joseph E. NSEKA