Prolifération de stations-service à Kinshasa

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La distribution du carburant dans une station service le 30 octobre 2013 à Kinshasa. Radio Okapi/Ph. John Bompengo

Didier Budimbu et Pius Muabilu s’engagent pour mettre de l’ordre

En vue de lutter contre leur prolifération à Kinshasa, le gouvernement lance, dès cette semaine, le début de contrôle de conformité des stations-service. Des équipes des ministères des Hydrocarbures et de l’urbanisme et habitat seront sur le terrain pour fermer celles qui ne répondent pas aux normes.

« Le secteur des Hydrocarbures est régi par la loi de 2015 et le décret de 2016 et dans cette loi et décret tout est clair. Nous voyons tout ce qui est en train d’être fait, c’est vraiment une façon de détruire que ça soit la ville que ça soit le pays d’une certaine façon. Nous avons discuté avec le ministre d’État, ministre de l’Urbanisme et Habitat avec nos équipes, nous sommes en train de mettre des équipes déjà sur le terrain à partir de la semaine prochaine, les stations qui ne répondent pas aux normes, j’avertis, elles seront déjà fermées en lien avec la loi. On ne fera rien qui sera en dehors de la loi, ces stations-là seront fermées », a dit Didier Budimbu, ministre des Hydrocarbures, à l’issue d’une réunion conjointe avec son collègue de l’urbanisme et habitat vendredi 22 juillet dernier.

À l’en croire, en dehors des stations-services non en règles, des dépôts clandestins des produits pétroliers sont également visés par cette démarche. Il a indiqué que le gouvernement a décidé de prendre ses responsabilités.

« À part ça même les dépôts clandestins avec l’urbanisme nous allons voir ce problème. Ce sont les dépôts qui n’ont pas lieu d’être dans la ville de Kinshasa ou dans les zones habitées. Ils devront être délocalisés ou seront fermés et comme le ministre d’État vient de le dire, on ne va pas appliquer la loi avec complaisance, il y en aura ceux qui vont crier certes mais on va s’assumer, il y a des stations qui fonctionnent mais n’ont aucun permis, il y a des stations construites à côté des habitations et nous ne pouvons plus continuer à supporter ça et accepter ça car demain s’il y a mort d’hommes tout le monde va se retourner contre le gouvernement donc là nous allons prendre nos responsabilités et on sera sur le terrain », a-t-il ajouté.

De son côté, le ministre d’État, ministre de l’urbanisme et habitat Pius Mwabilu a laissé entendre qu’en dehors du contrôle sur la conformité, un regard sera également porté sur des autorisations de construction délivrées. À l’en croire, le souci du gouvernement est de mettre fin définitivement à l’anarchie qui s’est installée dans la construction ou l’érection des stations-services.

« Nous devons tenir maintenant les taureaux par les cornes, nous ne pouvons plus accepter que les gens continuent à se comporter de cette manière-là, Nul n’est censé ignorer la loi, il y a les lois, les règles qui existent et il y a un certain nombre de préalables qui existent avant de construire les stations-services mais la manière dont ça pousse et dans la ville de Kinshasa et à l’intérieur du pays, la situation devient de plus en plus inquiétante », a fait savoir Pius Mwabilu dans son intervention.

Et de poursuivre : « Nous n’allons pas nous arrêter au contrôle, on va continuer jusqu’au contrôle des experts qui y travaillent. Aujourd’hui vous voyez, essayez de visiter la Tshangu, Mont Amba ;essayez de visiter Lukunga, c’est une catastrophe, les gens construisent, s’installent sur les emprises publiques et ça ne peut plus continuer, nous ne pouvons pas continuer à pleurer, multiplier Matadi Kibala mille fois. Les lois de la République existent ».

Dans sa communication lors de la 62e réunion du conseil des ministres tenue le vendredi 15 juillet dernier, le président de la République, Félix Tshisekedi, avait déploré le phénomène croissant de construction des stations-services qui s’observe dans la ville de Kinshasa et qui gagne progressivement l’intérieur du pays. D’après Félix Tshisekedi, l’implantation de ces stations-services se fait au mépris des risques que peuvent engendrer ces infrastructures sur l’environnement et la sécurité de la population, particulièrement dans les quartiers populaires et résidentiels.

Par conséquent, avait-il instruit, « face à cette menace qui pèse sur la sécurité de nos compatriotes et dans le but de prévenir des situations désastreuses, les ministres des Hydrocarbures et les autres membres du gouvernement concernés  par cette question sont chargés de présenter dans le prochain Conseil des ministres, un état des lieux ainsi que des propositions et mesures afin de s’assurer que les opérateurs économiques évoluant dans ce secteur respectent les normes établies ».

J-P Ebonga

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