Projet du dialogue national inclusif La guerre entre les leaders traditionnels et la CENCO-ECC prend des allures inquiétantes

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Des tensions sont visibles entre les dirigeants traditionnels de la RDC et les groupes religieux affiliés à la CENCO et à l’ECC, concernant les projets du dialogue national en cours. Les chefs traditionnels s’impliquent et demandent avec force à être reconnus dans la sphère politique et sociale du pays, comme l’indique l’article 207 de la Constitution.

Lors d’une rencontre ce samedi 19 juillet au stade des Martyrs, ces personnalités traditionnelles ont organisé une conférence de presse vigoureuse, au cours de laquelle ils ont critiqué l’attitude de l’Abbé Donatien N’shole, secrétaire général de la CENCO, qu’ils soupçonnent de se comporter comme un usurpateur.

« Le pouvoir coutumier ne découle pas des associations. Il est issu de l’histoire, enraciné dans nos lignées familiales. C’est nous qui possédons la terre, et non les églises. »

Cette affirmation catégorique émane de Sa Majesté LembaLemba, président des chefs coutumiers, qui a également été interrogé sur les possibilités de dialoguer avec les institutions religieuses. Sa réponse fut claire : « Nous n’excluons pas le dialogue. Toutefois, cela doit se faire dans le respect des rôles. Les ancêtres ne dialoguent pas en se mettant à genoux devant leurs descendants. Que N’shole retourne à sa place, celle d’un jeune. Nous, nous sommes les protecteurs de la terre. »

Les chefs coutumiers ont déposé une plainte contre la CENCO et l’ECC auprès du parquet général près la Cour de cassation, les accusant de méprendre la Constitution et de s’immiscer de manière illégale dans les affaires coutumières.

« Aucune organisation religieuse, quelle que soit son organisation, ne peut revendiquer un pouvoir qui ne lui a pas été conféré par la loi. Les actes de la CENCO constituent une atteinte sérieuse à l’ordre constitutionnel. »

Les chefs traditionnels soutiennent leurs revendications en se basant sur l’article 207 de la Constitution de la RDC, qui déclare : « Les autorités coutumières sont reconnues. Leur mission est de préserver les valeurs traditionnelles positives, d’assurer la cohésion de la communauté, la paix sociale ainsi que l’unité nationale, tout en respectant la Constitution. »

Selon leur interprétation, cet article valide leur rôle crucial dans tout processus de résolution de conflits, de dialogue et d’organisation des territoires. Ils condamnent donc toute approche visant à les écarter ou à les remplacer.

En critiquant les actions unilatérales des groupes religieux, les chefs coutumiers ont réitéré leur intention d’être actifs dans le processus de paix, à condition que leur autorité soit respectée : « Nous avons notre programme. Nous sommes désireux de participer à la cohésion nationale, mais pas d’être écartés dans notre propre nation. »

Ils demandent ainsi à l’État, au Parlement, à la société civile, et surtout à la justice, de veiller à l’application stricte de la loi fondamentale, sans biais ni confusion dans les rôles.

En conclusion, Sa Majesté LembaLemba a prononcé cette déclaration percutante : « Il appartient aux Églises de nous transmettre le message de l’Évangile, sans intervenir dans notre gouvernance. Donnez à César ce qui lui revient, et aux chefs traditionnels ce que la loi leur accorde ».

Un message explicite, une demande affirmée. Le dialogue est commencé, et c’est maintenant aux organismes concernés de répondre.

JP Ebonga

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