Prévention des résurgences d’Ebola en RDC

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Un chercheur trouve des nouvelles études

De nouvelles études chez les survivants de la maladie à virus Ebola (MVE) s’avèrent nécessaires en République démocratique du Congo (RDC) afin de prévenir des cas de rechutes pouvant être des facteurs potentiels d’émergence, a préconisé le Dr Antoine Nkuba Ndaye, dans une déclaration faite dimanche à l’ACP.

Cette recommandation est l’un des résultats de la thèse en maladies émergentes soutenue publiquement le 15 décembre 2022 à l’université de Montpellier en France par le Dr Antoine Nkuba Ndaye.

« Ces travaux réalisés dans le cadre des études sur les émergences montrent, d’une part, l’importance de la sérologie dans la compréhension de l’évolution des maladies émergentes nouvellement identifiées ou anciennement connues, et d’autre part l’importance de continuer des études chez des survivants de la Maladie à Virus Ebola», a dit le chercheur Antoine Nkuba.

Dans sa thèse intitulée « Les virus émergents en République démocratique du Congo : caractérisation de la réponse immunitaire humorale contre Ebola et le SARS-CoV-2 », l’auteur a démontré que des personnes déchargées après deux tests RT-PCR (Tests qui permettent de détecter des virus) pourraient être des patients Ebola ayant présenté une forme pauci-symptomatique et qui se sont présentés après la phase virémique. Le Dr Nkuba a également démontré que la production des anticorps anti-Ebola chez des personnes traitées avec des molécules anti-Ebola semble être tardive et les taux d’anticorps déclinent très rapidement au fil du temps.

Il a aussi prouvé qu’il a rapporté une très grande diffusion du SARS-CoV-2 (agent causal de la maladie à coronavirus 2019) à Kinshasa après la première vague de la pandémie, contrairement aux rapports officiels sur le nombre de cas confirmés de Covid-19 en RDC.

Le chercheur Nkuba a fait savoir que la fréquence des épidémies de  Maladie à Virus Ebola, de plus en plus élevée depuis 2017, a comme conséquence l’augmentation du nombre de survivants connus et traités par des molécules spécifiques et d’autres non identifiés par des équipes de riposte dans un contexte d’émergence de nouveaux virus, tel que le SARS-CoV-2.

Cette thèse a été réalisée sous la direction du professeur Martine Peeters, directrice de la recherche à l’Institut de recherche pour le développement en France, sous la codirection du professeur Steve Ahuka de l’université de Kinshasa et chef du département de virologie à l’INRB (Institut National de Recherche Biomédicale) de Kinshasa. Après la défense de la thèse, la présidente du jury, Mme Nathalie Chazal, professeur à l’université de Montpellier, a conféré à l’auteur le grade de docteur de cette université avec la mention « très grande distinction ».

Les maladies émergentes sont les maladies infectieuses connues ou nouvelles, dont l’incidence et la portée géographique augmente très rapidement. On peut citer les cas de la Maladie à virus Ebola, du VIH/Sida et de la fièvre jaune. Par ailleurs, il faut aussi savoir que  la sérologie est la détection des anticorps produits par l’être humain et dirigés contre les structures des virus ou des autres microbes.

QUI EST LE DR ANTOINE NKUBA NDAYE ?

Antoine Nkuba Ndaye est médecin et chercheur à l’Institut National de Recherche Biomédicale (INRB) et au Département de Biologie Médicale des Cliniques Universitaires de Kinshasa (CUK). Il a obtenu son diplôme de docteur en médecine à l’université de Kinshasa en 2012 et a commencé une carrière académique au Département de Biologie Médicale des CUK en mars 2015. En 2019, il obtient le diplôme de Master en santé publique à Yonsei University en Corée du Sud et obtient par la suite le diplôme de spécialiste en microbiologie à l’université de Kinshasa en 2021. Il est impliqué dans la surveillance des maladies infectieuses, particulièrement les maladies virales telles que la Maladie à Virus Ebola, la fièvre jaune et la Covid-19. Il a contribué à l’enquête et à la déclaration de l’épidémie de fièvre jaune en 2016. En 2019, il a participé à la réponse à l’épidémie de Chikungunya en collaboration avec l’équipe de recherche sur les épidémies de l’IMT (Institut de médecine tropicale)/Belgique. Il a également travaillé comme épidémiologiste pour CDC Afrique au cours de la 10ème épidémie d’Ebola en RDC à l’Est de la RDC, précisément dans les provinces du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et de l’Ituri.

Il est actuellement en charge des analyses sérologiques dans le cadre des études réalisées au laboratoire des maladies émergentes de l’INRB. Il est également en post doctorat à l’Institut de Recherche pour le Développement. Il est auteur et co-auteur d’une dizaine d’articles scientifiques publiés. 

Micha Kisalasala

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