Pour avoir augmenté le prix de course

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Un receveur du transport en commun lynché par les usagers sur le tronçon ex-24 novembre 

Le problème de la fluctuation des prix de transport inquiète les usagers dans la ville de Kinshasa. Les transporteurs n’ont qu’un seul argument : « le taux de change ne fait que grimper, donc tous les biens de consommation aussi augmentent ». Mais, comme dit un dicton « tous les jours ne sont pas dimanche », le jeudi  23 février dernier a été un mauvais pour un receveur (collecteur d’argent dans un transport en commun), qui a tenté d’augmenter sans vergogne le prix de la course ex 24 novembre-UPN à 2500 FC.

Menacé puis tabassé par les usagers, le receveur n’a eu la vie sauve qu’après avoir réussi à  s’échapper des mains de ses bourreaux. Quelques secondes ont suffi à ces usagers pour infliger une frappe monumentale à cet individu homme véreux et profiteur. Le chauffeur du bus concerné, quant à lui, avait pris la poudre d’escampette aussitôt commencées les revendications des clients.

 Sur les réseaux sociaux où la séquence de vidéo (du receveur battu, ndlr) est devenue virale, les avis sont partagés. «Bravo, prenons-nous en charge », répètent certains internautes, qui ont félicité cet acte de représailles perpétré contre ce receveur véreux. Par contre, d’autres internautes ont condamné ce comportement de violence manifesté par la population à l’endroit de la victime.

Un mouvement de révolte en gestation ?

Depuis le lynchage de ce receveur, plusieurs usagers de transport en commun ont décidé de changer leurs attitudes face aux conducteurs qui se plaisent à majorer les prix des courses comme bon leur semble. Dans les arrêts de bus, des contestations de plus en plus incisives commencent   à être repérées auprès des clients. « Nous allons commencer à vous tabasser si vous n’arrêtez pas de hausser vos tarifications », lançait un usager à un receveur sur l’arrêt de bus Sainte Thérèse à Ndjili..

Jusqu’où avec ce laxisme ?

La population kinoise ne cesse pas de se demander jusqu’où les autorités provinciales du transport vont-elles laisser les transporteurs fixer les prix des courses en violation de la tarification de l’Hôtel de ville de Kinshasa. « Ubi societas, ibi  jus », dit un adage latin qui veut dire que le droit est indispensable à l’organisation sociétale. Si l’on part de cet adage, il y a lieu d’affirmer que plusieurs maux dont souffre la ville de Kinshasa proviennent souvent par le fait que les lois et les décisions établies par les autorités étatiques ne sont pas respectées. La cause se résume en un mot « laxisme ».

Avec l’arrivée de l’opération « Coup de poing » lancée par le gouverneur de Kinshasa , il a été dévoilé combien la capitale a besoin d’être assainie, et sa population éduquée à la citoyenneté. Conséquence : si  l’autorité urbaine se penchait un peu sur le problème de la tarification des prix des courses pour mettre un terme à la spéculation régnant sur ce secteur, les choses prendraient un autre cours.

Enock Nseka

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