Plus de 20 ans après, le phénomène Kuluna a encore la peau dure à Kinshasa

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Après plus de deux décennies, le phénomène « Kuluna » continue à défrayer la chronique en faisant plusieurs victimes chaque année à Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo (RDC). Les différentes opérations menées par les autorités n’arrivent pas à mettre définitivement un terme à ce phénomène social. Après la chute du Maréchal Mobutu en 1997, le phénomène a pris beaucoup d’ampleur dans les années 2000. Où l’on a constaté les gangs des jeunes criminels qui ont commencé à sévir pratiquement dans plusieurs quartiers et communes de la ville province de Kinshasa, capitale de toutes les institutions du pays.

Ces jeunes garçons ou hommes dont l’âge varie entre 13 à 30 ans s’attaquent à des personnes qui ne viennent pas de leurs quartiers ou de leurs communes. Pendant les moments des troubles politiques, ils n’hésitent pas de prêter volontiers leurs services à des individus voire des partis politiques comme des mercenaires. Ils opèrent avec des armes blanches (couteaux, machettes, pelles et plusieurs objets tranchants) au vu et au su de tout le monde. Ce qui a valu l’exaspération de la population face à un nombre élevé des victimes et des parents qui s’expriment dans les lignes qui suivent.

 

Témoignages

 

Makabu K. Blanchy : « Nous venons de vivre un événement hors du commun qui continue à marquer nos enfants. Le mardi 16 octobre 2024, au début des après-midi, alors qu’ils rentraient de l’école accompagnés de leur chauffeur, nos sept enfants encore trop jeunes ont été témoins d’une violente confrontation entre deux gangs armés des machettes, dans le quartier Yolo-Sud, commune de Kalamu. L’événement s’est déroulé à proximité de notre domicile situé sur l’avenue Wahanga dans le même quartier. Durant cette confrontation, l’un des membres d’un gang a tranché la main d’un autre à la machette sous yeux de nos enfants. Le chauffeur pris de panique, a pris la poudre d’escampette et on ne l’a pris retrouvé au courant de la journée. Tandis que les enfants, terrifiés, se sont réfugiés sous les sièges du véhicule. L’affrontement s’est poursuivi près de leur itinéraire habituel. Et cette scène particulièrement violente les a plongés dans un état de choc et des cauchemars en permanence.

JRK. Charlie : Pour sa part, « depuis cet événement, nos enfants vivent dans une peur constante. Le simple bruit d’une dispute dans le quartier ou dans la rue les pousse à se cacher sous les lits à l’intérieur de leur chambre, par crainte d’une nouvelle attaque

Quant à Cyrille Mubiala du Centre Hospitalier de Kikimi des Sœurs des Pauvres de Bergame,-il a été victime d’une attaque des Kuluna le 18 septembre 2024 vers 18h 30 juste à quelques mètres du saut de mouton de l’arrêt de bus communément appelé Bitabe «Malgré mon statut de médecin, Ils m’ont attaqué par le dos, ils étaient plus de six armés des machettes. Ils m’ont abattu sauvagement et ils m’ont abandonné après avoir tout ravi ( mon sac contenant un peu d’argent pour la famille, mon téléphone et certains documents de travail) . On m’a conduit à l’Hôpital Roi Baudoin dans un état d’inconscience pour une prise en charge. J’ai failli mourir après une forte hémorragie qui a duré près de deux heures. Il appartient aux autorités de prendre des solutions qui s’imposent afin d’arrêter ce fléau. Malgré plusieurs plusieurs opérations menées par la police dont celle dénommée  » opération Likofi » accompagnée parfois d’assassinats ciblés de membres des gangs, ce phénomène a encore la peau dure. Beaucoup reste à faire.

J.P.D

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