Petite brouille entre l’IGF et le ministère du Portefeuille

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Adèle Kayinda décidée à livrer les détourneurs à la justice

Contairement à ce que l’on pensait, le climat n’est pas  tendu entre la ministre duPortefeuille, Adèle Kayinda, et l’Inspecteur en chef de l’Inspection générale des finances (IGF), Jules Alingete.Cela après une correspondance fuitée dans les réseaux sociaux dans laquelle Jules Alingete aurait, semble-t-il,  prévenu la ministre du Portefeuille d’agir afin d’éviter la consécration de l’impunité.

Après une mission de contrôle à la Regideso, SCTP, Cobil SA et Sonahydroc SA., l’Inspection générale des Finances aurait constaté plusieurs actes de mauvaise gestion. Et Jules Alingete attendait du ministre ayant le Portefeuille dans ses attributions, des sanctions à l’égard des gestionnaires de ses entreprises de l’Etat. Qui d’ailleurs en voudrait à Alingete d’épingler la mauvaise gestion de la Snel ou de la Regideso que tous les Kinois connaissent ? Et qui encore des Kinois en particulier et des Congolais en général, n’approuverait pas qu’Alingete, le seul homme incorruptible de ce pays, d’écrire à une vice-Première ministre, tout encore députée nationale, et n’ayant pas la maitrise des affaires de l’Etat, pour lui rppeler qu l’impunité est une des antivaleurs qui mène ce pays au gouffre ? 

« J’ai l’honneur de rappeler à votre Autorité les dossiers ci-après vous transmis par l’Inspection Générale des Finances pour dispositions à prendre au vu de la gravité des faits constatés : – Observations définitives sur la gestion calamiteuse de la REGIDESO SA ; – Dossier contrat nº 46F036/D SCTP SA (Ex-ONATRA) – Société IMD portant sur les irrégularités et la surfacturation des profilés métalliques ; – Observations définitives sur la gestion de la société COBIL SA ; – Rapport de contrôle de gestion de SONAHYDROC SA », indiquait la correspondance de Jules Alingete du 31 janvier dernier.

L’inspecteur général de l’IGF précisait que ces dossiers qui attendent les dispositions du Portefeuille font état de l’ampleur et de la gravité des actes de mauvaise gestion par les mandataires publics de ces entreprises susmentionnées.

Face à ce qu’elle qualifie des accusations, la ministre Adèle Kayinda n’a pas hésité d’affronter à son tour Jules Alingete après qu’elle a été au cœur des critiques des internautes. Elle a convoqué une réunion mixte jeudi 10 février 2022 au ministère du Portefeuille au cours de laquelle elle a confronté Alingete devant ses collègues ainsi que la presse.

Au cours de cette réunion, la ministre a voulu s’enquérir sans froid aux yeux des accusations faites par Jules Alingete. Ce qui est assurément faux, car Alingete faisait seulement savoir qu’il avait déposé des dossiers et s’étonnait de leur non –suivi. On sait ce qui se passe dans les ministères quand certains subaltenres s’assoeint sur des dossiers alors que des ministres n’en savent rien. Adèle Kayinda n’a pas à monter sur ses grands chevaux. Elle risque d’en tomber et plus vite qu’il ne faut pas pour l’écrire. Alingete n’a certes pas des leçons à donner à un ministre de tutelle, mais celui-ci aussi, doit savoir qu’il est sujet aux aléas des remaniements et autres restructurations gouvernementales.

L’un, Alingete et l’autre, la minitre Kayinda, se sont évidemment rendus compte de la complémentarité de leur action sur la lutte contre les        antivaleurs, ce qui explique sans doute le communiqué conjoint signé à l’issue de leur rencontre de clarification du samedi 12 février 2022 par Placide Mutabunga Rugina, Directeur de Cabinet de Madame la Ministre : « Le ministère du Portefeuillen’est lié ni de loin ni de près dans les détournements observés dans le chef des mandataires publics. »

Par la suite, ce même communiqué renchérit pour dire que « tout mandataire qui fait preuve de mégestion et que le détournement est avéré et certifié par les inspecteurs des finances doit être déféré devant les instances judiciaires compétentes sur le plan pénal et être suspendu sur le plan administratif pour faciliter les enquêtes pré-juridictionnelles. Dès que la juridiction saisie établit les faits, l’incriminé doit restituer les fonds détournés, purger sa peine et perdre son mandat.»

Sans citer nommément des ministres, Alingete a, dans un tweet, écrit : «Les complices des mandataires de la SCTP (ex-Onatra) dans la surfacturation de 5 millions USD du dossier IMD sont dans des cabinets ministériels. C’est une prédation en bande organisée ».

Alingete a, par ailleurs, déploré « une exploitation mensongère du Service de la Presse du ministère du Portefeuille à l’issue de la séance de travail Portefeuille-IGF ce jeudi 10 Février 2022. L’IGF ne reconnaît aucune maladresse et n’a jamais été recadrée ».

Et pour taire tout débat : « Je refuse de faire des débats avec des autorités manifestement corrompues qui entravent la lutte contre l’impunité déclenchée par le Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi ».

Ce n’est pas la première fois qu’il y ait altercation entre Alingete et les membres du gouvernement. En août dernier, l’on a aussi observé un tollé entre l’IGF et le ministre de l’EPST, Tony Mwaba, au sujet des modes de paiement des agents commis à la surveillance des EXETAT. Dans tous les cas, Alingete est soutenu par tous les Congolais qui en ont marre des détourneurs en cravate. Peut-être seraient-ils mieux à leur place à Kaniama Kasese pour un recyclage civil comme le fit Mao Tse Toung avec ses cadres corrompus.

Micha Kisalasala Mawete

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