Pénurie de carburant

0
94

Haro sur les spéculateurs

Selon le gouvernement, la situation en approvisionnement du carburant dans les différentes stations-services sera rétablie le 14 septembre prochain avec la réception du stock commandé. Qui arrive dans un navire. Lequel, et de quelle quantité, on ne le dit pas . Secret d’Etat? Peut-être bien. Mais en attendant, le secteur du transport à Kinshasa connaît une véritable surchauffe. Les pompistes, comme toujours en pareil cas, profitent de cette pénurie, ou pour employer la terminologie gouvernementale « baisse de stocks » pour s’adonner à la spéculation. Ils préfèrent pour des raisons de lucre, vendre le carburant aux « kadhafi », leurs complices, qui revendent le litre à 6 ou 7.000 francs congolais, quitte à partager les bénéfices, autrement dit le surplus. Les chauffeurs des taxis et taxis bus ne sont pas en reste. Pour eux, c’est également une aubaine. Ainsi, ces derniers jours, le prix du transport a doublé, voire triplé et même quadruplé sur certains tronçons. Dans cette affaire de pénurie, délibérément entretenue, ce sont les usagers qui paient le prix fort.

Pourtant, dès le mercredi 7 septembre dernier, le gouvernement avait pris certaines mesures de contingentement pour éviter la rupture des stocks jusqu’au rétablissement de la situation dans les stations-service. Ainsi, avait-il été décidé une espèce de rationnement: les jeeps ayant droit à 30 litres et les voitures à 20. Entre-temps, le prix du carburant n’a pas changé d’un iota. D’où vient alors cette hausse vertigineuse du prix du transport en commun dans la ville de Kinshasa?

Un taximan, indigné, n’hésite pas à dénoncer la mauvaise foi des vendeurs à la pompe. Ceux-ci, déclare-t-il, vendent aux « kadhafi » plutôt que de respecter le quota décrété par le gouvernement. Pour la bonne raison que ces « kadhafi » leur servent pratiquement de sous-traitants.

Les vraies solutions à apporter

Si l’exécutif national a rajouté 100 bus Transco aux 160 déjà opérationnels, cependant sur le terrain, rien ne semble avoir changé. En matière de difficultés de transport en commun pour les usagers de ce mode de mobilité.

Pour vraiment juguler le problème de l’approvisionnement en carburant à Kinshasa qui consomme en temps normal et quotidiennement 1.100 mètres cubes, des mesures plus appropriées s’imposent.

La première d’entre celles-ci et qui est impérative: l’Etat congolais doit rembourser les 400 millions et quelques miettes qu’il doit aux sociétés pétrolières en termes de subventions. Et ne pas se limiter à déclarer sans l’exécuter, qu’il ajoute 1700 FC par litre pour éviter la hausse du prix de carburant.

La seconde et plus réaliste: l’Etat doit supprimer ce système de subvention et fixer le prix réel du carburant à la pompe. De cette manière, ces deux mesures combinées, apporteront une solution durable à la pénurie du carburant et à la souffrance des usagers, les principales victimes.

Kalume Ben Atar

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici