Ndanu : Les habitants réclament la construction de la digue et des caniveaux

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Dans un mémorandum adressé au gouverneur de la ville de Kinshasa le 11 juillet, via le bourgmestre de la commune de Limete, les habitants du quartier Ndanu ont formulé plusieurs recommandations et attentes pour le développement de leur milieu.

Ils ont demandé le dragage de la rivière N’djili avant le retour des pluies, la construction d’une digue de 3 km et ses voies secondaires, ainsi que celle de caniveaux et de collecteurs à l’intérieur du quartier. Ils ont également exigé l’indemnisation des dommages causés par l’Entreprise Aaron SEFU « EAS » pour l’abandon des travaux. « Construire sans achever, c’est détruire », ont-ils déclaré.

« Nous, les habitants du quartier Ndanu, victimes des inondations récurrentes, dont les plus meurtrières ont eu lieu le 5 avril 2025, causant des pertes en vies humaines et des dégâts matériels restés sans réparation jusqu’à ce jour, réunis en date du 11 juillet 2025 », peut-on lire dans cette correspondance.

Selon ces habitants, ils se sentent délaissés et oubliés, réduits à mendier, sans domicile, pleurant sur leur triste sort. C’est pourquoi ils ont décidé de sortir de leur silence pour revendiquer leurs droits, étant donné que ce quartier est l’un des quatorze de la commune de Limete, avec une population de plus de 50 000 habitants.

Entouré en grande partie par la rivière Ndjili, ce quartier est inondé à chaque période de pluie, causant de nombreux dégâts dus au débordement de la rivière, résultant du délabrement avancé de la digue, de l’ensablement et du manque de collecteurs et de caniveaux pour conduire les eaux vers l’exutoire.

Il convient de signaler que ces inondations sont récurrentes en raison de constructions anarchiques, de l’insalubrité liée à l’absence de décharges publiques pour les déchets ménagers et solides, de l’absence d’un réseau d’assainissement (caniveaux, collecteurs) et de la dégradation du sol. « Ces problèmes provoquent des effets négatifs, surtout chez les femmes et les enfants, entraînant la fermeture d’activités économiques, la perturbation des activités scolaires, cultuelles et de circulation », ont souligné les signataires du document.

La source a informé que l’urbanisation et le développement du quartier Ndanu se caractérisent notamment par une croissance démographique sur un petit espace, entraînant l’imperméabilisation du sol et, par conséquent, l’augmentation des eaux de ruissellement urbain.

Parfois, l’occupation incontrôlée et l’empiètement sur les lits majeurs des rivières locales, comme c’est le cas dans la vallée de la rivière Ndjili, sont à l’origine de ces drames, ont déploré les habitants.

« Il faut noter que la récurrence des inondations- au moins sept épisodes pour les seuls mois d’avril, mai et juin 2025-est due à l’inachèvement de la digue en construction. L’Entreprise Aaron Sefu « EAS » a laissé des ouvertures béantes par lesquelles toutes les eaux se déversent dans la cité, après avoir cassé volontairement la digue en terre battue », rapporte la lettre.

Pourtant, l’ancien Gouverneur de la ville province de Kinshasa, Gentiny Ngobila, avait lancé le 19 septembre 2023 un projet d’assainissement et de résilience dénommé TO PETOLA, financé à hauteur de 15 millions d’euros par l’Agence Française de Développement (AFD). Les travaux de voirie et de la digue devaient commencer au début de la saison sèche.

Les habitants de Ndanu s’attendent à ce que le même gouverneur revienne le 9 février 2024 pour lancer les travaux de construction de la digue, accompagnée d’une route secondaire asphaltée longeant la rivière Ndjili, intégrant les avenues Mwepu, Colonel Mputu, Mvuranka et Conservateur, projet financé à hauteur de 86 millions de dollars américains par la Banque Mondiale. Les travaux sont exécutés par l’Entreprise Aaron Sefu « EAS », qui a déstabilisé le lit de la rivière Ndjili.

Non à la délocalisation

Dans cette correspondance, la population du quartier s’est opposée à la délocalisation du quartier, réagissant  à une vidéo de l’actuel ministre provincial des Infrastructures, qui a confirmé qu’il avait trouvé un projet de construction de trois kilomètres. Il a déclaré officiellement que le quartier Ndanu est une zone inondable et qu’il ne faut pas y construire, appelant à la délocalisation.

« Ce qui précède prouve une mauvaise foi manifeste. On ne peut pas trouver sur la table un projet de bonheur laissé par le prédécesseur et tenter de le remplacer par un projet de malheur, la délocalisation », ont-ils conclu.

TS

 

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