Mise à nu pour son soutien actif aux terroristes du M23

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Kigali complique et fonce sa réputation

Le gouvernement de Kigali a fait son choix : vendre aux apories de l’histoire la réputation de son pays pour s’attirer les faveurs et les financements occidentaux. En échange, il jouit du soutien indéfectible des puissances occidentales qui ferment les yeux devant la dictature qui règne au Rwanda, les brimades, arrestations, jugements, assassinats commandités des opposants à l’extérieur, positionnement des proches du régime dans les grandes institutions internationales… Tel est le lot macabre de bénéfices que gagne le régime de Paul Kagame en échange de sa sous-traitance des intérêts occidentaux dans la région des Grands lacs.

De un, le récent rapport des experts de l’ONU prouvant l’implication de Kigali dans les opérations des terroristes du M23 en est une démonstration patente, malgré ses dénégations. De deux, sa présence aux négociations de Nairobi avec la RDC prouve à suffisance qu’il a accepté de porter le chapeau des crimes commis par les insurgés du M23.

HAUTE TECHNOLOGIE

En effet, à l’heure où les grandes puissances du monde courent derrière les ressources minières rares pour la haute technologie, la région des Grands lacs passe pour leur première cible. Dans la pratique, elles ont le choix entre exploiter les minerais de la région en temps de paix ou maintenir la région dans l’instabilité et continuer à instrumentaliser les groupes armés pour se servir à vil prix des minerais du Congo en échange des armes, des visas, des villas pour les chefs des groupes rebelles.

Mais, dans la réalité, c’est la deuxième option qui est de mise jusqu’à ce jour avec une centaine de groupes armés très actifs basés sur des fondements politiques (FDLR, M23, LRA, ADF) ou ethniques (Mai Mai, Codeco…). Tout, sauf des motivations liées à la stabilité et au développement de la région. En effet, ceux qui osent mettre le pied dans cette fourmilière finissent toujours par tomber sous le charme de l’argent facile avec les exploitations artisanales de minerais à la portée de quiconque prend les armes et manipule la peur dans la communauté.

APPARATCHIKS

Mais, au détour, ce sont premièrement les apparatchiks de différents Etats qui s’enrichissent rapidement avec la vente des armes, des informations stratégiques. On peut le constater avec la floraison de nouveaux immeubles dans des villes où l’Etat ne parvient même pas à construire des logements à loyer modéré comme feu le président Dos Santos l’a fait en Angola. Pas de routes, pas d’écoles, pas d’universités, pas de laboratoires de recherche, pas d’industries ;  mais juste des signes extravagants d’un enrichissement personnel de quelques dirigeants ou apparentés accrochés aux mamelles du pouvoir.

La deuxième catégorie des bénéficiaires est composée des Etats de la région transformés en points de transit des minerais du sang qui sont transportés à pied, par camions ou par petits porteurs pour atterrir à Kigali, Kampala ou Bujumbura avant d’être acheminés auprès de véritables parrains et bénéficiaires de l’instabilité qu’entretiennent  les sociétés multinationales. Ces firmes que même les Etats Unis ne parviennent pas à fermer à cause de leur implication dans ce commerce de la mort.

PUZZLE

Par conséquent, pour dénouer la situation à l’Est de la RDC , il faut mettre dans le même panier la contribution des gouverneurs, des ethnies, des groupes armés, des multinationales, des organisations internationales. Un gouvernement seul, quel que soit sa bonne volonté et ses efforts, ne peut arriver à régler cet imbroglio qui a pris une ampleur incommensurable avec le mouvement des populations, la cannibalisation des industries, la multiplication de groupes armés locaux et internationaux, la désorganisation des structures publiques (armée, police, postes,  administration).

L’absence de ces structures fait le lit des groupes armés qui exploitent impunément les minerais et les exportent via les pays des Grands lacs.

Ce, au prix des violences faites aux femmes et aux autres catégories sensibles de la population. Sans compter le taux élevé d’analphabétisation, de chômage, de mortalité scolaire… Autant de faits sociaux qui constituent des bombes à retardement et qu’exploitent les Etats limitrophes et les multinationales pour instrumentaliser les jeunes et les convertir en forces négatives.

PARAMETRES

Comme on le voit, la dernière crise déclenchée par les attaques du M23 soutenu par le Rwanda démontre qu’on est encore loin de la sortie et qu’il faut tenir compte de tous ces paramètres pour espérer bâtir des lendemains paisibles dans la région des Grands Lacs.     J-P Ebonga

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