L’ancien premier vice-président de l’Assemblée nationale, ancien également secrétaire général de l’Udps, vit sans doute ses derniers moments forts en politique. Il est dans des sales draps. Vraiment très sales. En effet, après ses propos outrageants et calomnieux tenus au cours d’un point de presse en sa résidence de Kingabwa, commune de Limete, à l’égard du chef de l’Etat, il est considéré désormais comme un pestiféré. C’est dans ce cadre que le président de l’Assemblée nationale, Christophe Mboso Nkodia Mpuanga, par le biais de son bureau, exige de la justice d’interpeller Kabund. En même temps, il ouvre une action disciplinaire à sa charge pour violation du devoir de réserve.
Dans un communiqué officiel du bureau de la chambre basse du Parlement, signé par Colette Tshomba, rapporteur adjointe, on peut lire notamment : « le bureau de l’Assemblée nationale désapprouve et condamne avec fermeté ces propos indignes d’un député national et constitutifs de l’infraction d’outrage au chef de l’Etat et devrait interpeller les autorités judiciaires compétentes ». Kabund ne sera pas sans doute la première autorité à en découdre surement et certainement avec la justice. Le pasteur Ngoy Mulunda, ancien président de la Ceni, a connu les rigueurs de la justice pour propos outrageants contre le président de la République et malveillants, incitateurs à la haine tribale. Il purge actuellement une peine de prison à Lubumbashi, contre le président de la République.
Kabund a tenu aussi des propos qualifiés de « contrevérités et des mensonges grossiers », allant même jusqu’à insinuer qu’un « plan de glissement de deux ans a été concocté » (dixit le communiqué du bureau de la chambre basse du Parlement affirmation, le communiqué répond que celui-ci « n’existe que dans la fantasmagorie » de Kabund.
Jean-Marc Kabund a oublié une sagesse ancienne et biblique : tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler. Chose encore plus grave dans son cas, c’est qu’il a violé le devoir de réserve auquel il est astreint en tant qu’ancien premier vice-président de l’Assemblée nationale et de président intérimaire de l’Udps (cfr articles 1,4,14,16 et 19 du décret-loi n 17/2002 du 3 octobre portant code de conduite de l’agent public de l’Etat).
La conclusion du communiqué ne laisse place à aucune équivoque sur le sort qui attend Kabund : « Ce comportement irresponsable propre à un pervers narcissique porte gravement atteinte au sens élevé du mandat représentatif et à la dignité des élus légitimes du peuple congolais. Compte tenu de la gravité de son comportement, le Bureau de l’Assemblée nationale ouvre, dès ce jour, une action disciplinaire à charge de l’honorable Jean-Marc Kabund ». En décidant l’ouverture d’une action disciplinaire à son encontre, quel est le but du bureau de l’Assemblée nationale ? C’est tout simplement le prélude à une levée de ses immunités parlementaires, avant que les juges ne se jettent sur lui. Kabund va apprendre à ses dépens qu’on n’outrage pas impunément un chef de l’Etat en fonction. Déjà, sur les réseaux sociaux, on voit une fourgonnette de la police de proximité à proximité de la résidence de Jean-Marc Kabund. Pour le sécuriser ou empêcher le « maitre-nageur » de traverser le fleuve Congo ?
Kalume Ben Atar