Plusieurs acteurs politiques affutent leurs armes pour les élections de 2023
L’année 2023 démarre sous l’effervescence du processus électoral. Actuellement, la Commission électorale nationale indépendante, CENI, dirigée par Dénis Kadima, poursuit ses opérations de la révision du fichier électoral (RFE) avec l’identification et l’enrôlement des électeurs dans dix 10 provinces prévues sur les 26 que compte la République démocratique du Congo.
Cependant, les opérations de la RFE font l’objet d’une forte contestation de la part de certains acteurs politiques qui dénoncent et reprochent à la CENI certaines failles techniques, notamment la mauvaise qualité des photos d’identification, ainsi que le manque de maitrise de la plupart d’opérateurs de saisie. Pourtant, disent les agents de la Ceni, et ils le jurent sur leur cœur, le calendrier électoral ne prévoit qu’un mois pour ces opérations. Ce qui fait que certains acteurs politiques pensent que le pouvoir en place prépare un glissement en faveur du président en place.
Par ailleurs, la ville de Kinshasa arbore des banderoles de ces mêmes politiciens avec des messages exhortant la population à s’enrôler. En outre, au niveau des états-majors de plusieurs partis politiques, c’est déjà l’heure pour plébisciter des potentiels candidats aux élections.
Ces politiciens sont dans la logique de « contester, oui ; mais il faut suivre le courant d’eau ». Cette attitude est explicitement justifiée par le processus électoral de 2018, qui avait connu une forte controverse autour de la machine à voter. Certains leaders de l’opposition, à l’époque, avaient appelé leurs adeptes à boycotter ces élections. Mais, l’approche de la persuasion de Corneille Nangaa avait fini par convaincre les plus sceptiques.
Pour l’actuel processus électoral, des nombreux leaders politiques ont compris l’enjeu, et se sont déjà lancés dans la bataille électorale, nonobstant des critiques autour des opérations de la RFE. C’est le moment d’asseoir les bases politiques, de communier de nouveau avec ses électeurs. Même ceux qui ont oublié leurs circonscriptions électorales, reviennent déjà dans leur fief pour s’attirer la sympathie des électeurs.
Toutes les stratégies sont bonnes pour gagner un siège au Parlement ou à la magistrature suprême. C’est aussi l’heure des alliances et désunions au sein des plateformes politiques. C’est dans des tels moments qu’on se rend compte qu’il n’y a pas d’amis dans la politique, plutôt des opportunistes. La bataille électorale est sans merci, donc il faut être stratégiquement doué et financièrement costaud pour espérer l’emporter sur son concurrent.
Les élections se gagnent maintenant, pendant le processus de la révision du fichier électoral. Car, celui qui convaincra plus de personnes à s’enrôler, plus il aura des chances de gagner les élections.
UNE EVALUATION POSITIVE POUR KADIMA
Pour sa part, Dénis Kadima fait une évaluation positive du déroulement d’opération d’identification et d’enrôlement des électeurs, une semaine après son lancement dans dix des vingt six provinces de la RDC. Ce, en dépit de quelques difficultés techniques et administratives y compris celles d’ordre sécuritaire que rencontre son institution.
A l’en croire, la CENI gère tous ces problèmes et pour le moment l’opération d’identification et d’enrôlement se stabilise. Dénis Kadima rassure que le taux d’ouverture des centres d’inscriptions augmente au fur et à mesure que les jours passent, avec comme résultats l’augmentation du nombre des personnes enrôlées.
S’agissant du respect du délai de cette opération, le président de la Centrale électorale affirme de tout faire pour respecter le délai d’un mois fixe pour l’aire opérationnelle numéro 1. « Nous faisons tout pour que le travail se fasse endéans ce délai là…les centres d’inscriptions où il y a eu des retards, récupéreront ces jours perdus ».
Enock Nseka