Malgré l’Accord de paix de Washington Kagame pense que la crise est encore loin d’être résolue

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En tout cas, les observateurs avertis ne seront pas surpris par la nième sortie médiatique à problèmes du président rwandais, Paul Kagame, quelques jours suivant la signature de l’Accord de paix entre son pays et la République démocratique, sous la médiation  des Etats-Unis d’Amérique.

D’après les dires du président rwandais, l’Accord de paix de Washington ne constitue qu’une partie du problème résolu, et qu’il serait très tôt de parler déjà d’un retour de la paix dans la sous-région. Paul Kagame remet en cause l’accord de paix de Washington, malgré des engagements pris par les deux parties, notamment de respecter l’intégrité territoriale de chacun, de mettre fin aux hostilités, de retirer les soldats rwandais du sol congolais, de privilégier la coopération économique régionale et bien d’autres.

Pour lui, le retour de la paix est conditionné essentiellement par deux choses : un dialogue entre le gouvernement congolais et les M23-AFC, sous la médiation du Qatar et la neutralisation des combattants Fdlr.

Dialogue entre RDC et M23-AFC

Premièrement, le président rwandais affirme que la crise en RDC est aussi politique, en plus de ses dimensions économique et sociale, et serait aussi politique. Donc, selon lui, les autorités congolaises doivent coute que coute négocier avec les rebelles du M23, dans le cadre du processus de Doha (Qatar). Sans scrupule, Paul Kagame se propose même d’accompagner les deux parties dans ces pourparlers, dans lesquels lui-même faisait partie en son commencement.

Ce n’est pas une première fois que le président rwandais sort cette proposition, lorsqu’il s’agit de réfléchir sur les pistes des solutions de la guerre d’agression que subit la RDC.  Pour ceux qui ont encore une bonne mémoire, le même subterfuge a été utilisé comme condition préalable avant la signature de l’Accord de paix de Luanda (Angola) par les autorités rwandaises. Est-ce simplement parce que Kagame est animé par le souci de voir la paix retourner en RDC et dans la sous-région ? La réponse est claire : Non, Kagame s’en fout éperdument de la vie des millions des Congolais.

Alors pourquoi Kagame met-il autant d’intérêt à vouloir amener le gouvernement congolais à résoudre son conflit avec les rebelles du M23 (supposés être des Congolais), et de quel droit se permet-il de s’ingérer dans les affaires internes du Congo ? Là encore, il faudra affirmer sans ambiguïté que le président rwandais se sert des Congolais véreux et naïfs pour mener à bout son dessein de balkanisation du Congo et du pillage de ses ressources minières.

En réalité, les M23-AFC ne sont rien d’autres qu’une caisse de résonance du pouvoir de Kigali pour satisfaire les intérêts rwandais en facilitant le pillage des ressources dans les provinces du  Nord-Kivu et Sud-Kivu. Sauf que, leur modus operandi ne coûte pas seulement des minerais au Congo, mais également des nombreuses vies qui périssent dans cette guerre d’agression.

Neutralisation des Fdlr

Deuxièmement, Paul Kagame insiste encore sur la neutralisation des combattants Fdlr qu’il recherche depuis près de trente ans au Congo, sans pouvoir trouver ne serait-ce qu’un. Ce qui est sûr, les Fdlr sont des « personnes fantômes » qui n’existent que dans l’imaginaire du président rwandais et dont il s’en sert de prétexte pour justifier la présence des milliers des soldats rwandais qui, sur le terrain, s’en prennent plutôt à des paisibles citoyens congolais.

Partons dans la logique suivant laquelle le gouvernement congolais devrait négocier avec ses compatriotes du M23-AFC qui ont pris des armes pour défendre leur communauté, soi-disant marginalisée, pourquoi Kagame ne chercherait-il pas à prêcher par l’exemple en commençant par organiser un dialogue avec ses compatriotes des Fdlr, afin de résoudre leur conflit interne, en lieu et place de crier à tout bout de chant à leur neutralisation ?

C’est là que l’on peut comprendre les intentions sournoises du président rwandais qui n’arrête pas de trouver des prétextes pour justifier le génocide que son armée est en train de créer en RDC.

Et, faut-il déjà rappeler que les autorités congolaises, pour balayer d’un revers de la main et une fois pour toute la thèse de l’existence des Fdlr au Congo, ont accepté –à travers l’accord de paix- de travailler ensemble avec la partie rwandaise pour rechercher et neutraliser ces Fdlr.

Elections de 2018

Comme il en a maintenant pris l’habitude, le président rwandais, qui ne rate plus l’occasion pour harceler son homologue congolais, a sorti de nouveau la chanson « trucage des élections de 2018 en RDC», pour tenter en vain d’expliquer les raisons de son agression contre le Congo.

Mais, de qui se moque-t-il ? Est-ce que Paul Kagame est bien placé pour donner à un autre président la leçon sur les élections démocratiques, lui qui s’est spécialisé dans le hold-up électoral et braquage des urnes ? On ignore même si de son vivant,  le peuple rwandais pourrait vivre une alternance à la tête de leur pays. On en croit pas moins.

Et pour démontrer noir sur blanc que les M23-AFC et le Rwanda dansent à la même chanson, ce discours a été tenu auparavant par le coordonnateur de ce mouvement rebelle qui sévit dans les provinces du Nord-Kivu et Sud-Kivu : un autre point de convergence entre Kigali et les M23-AFC.

Renforcer l’armée congolaise

« Si vis pacem, para bellum », traduit par (si tu veux la paix, prépare la guerre). Cette phrase utilisée par les Romains antiques ne doit jamais arrêter de résonner dans les oreilles des autorités congolaises. En dépit des victoires diplomatiques remportées et de l’accord de paix de Washington, le seul moyen pour maintenir longtemps la paix au Congo est de reformer l’armée : en quantité, qualité ainsi qu’en armements.

Car, dans les relations étatiques, de nos jours, ce sont des pays militairement puissants qui sont les plus respectés et attirent plus d’amis.

E.N

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