Malgré la table rase entre la Cenco et le régime Tshisekedi

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L’église catholique quitte le navire Confessions religieuses 

Les derniers spectacles qui se sont déroulés au sein de la plate-forme des confessions religieuses laissaient présager un avenir pas radieux pour cet organe chargé de désigner le président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni). Ce lundi 29 novembre 2021, le secrétaire général et porte-parole de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco), Abbé Donatien Nshole a annoncé le retrait de l’église catholique dans la plate-forme de confessions religieuses.

Cette décision émane des suites des divergences observées au sein de ladite plateforme lors du choix du successeur de Corneille Nangaa. La désignation contestée  de Denis Kadima portée par les six autres confessions religieuses comme nouveau patron de la Ceni, est à la base de la désolidarisation des prélats catholiques de cette sous-composante de la société civile.

« Avec la désignation des animateurs de la Ceni, les évêques se sont rendus compte de la grande divergence de doctrines et de perception des valeurs éthiques avec certaines confessions religieuses. C’est pourquoi ils ont décidé de suspendre la participation de l’église catholique dans la plateforme de Confessions religieuses », a martelé Abbé Donatien Nshole.

C’est aux lendemains de la rencontre entre le président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi et les évêques catholiques, vendredi 26 novembre dernier que cette décision tombe. Au cœur de leurs échanges, c’était l’accompagnement du processus électoral qui profile à l’horizon.« Cette rencontre fructueuse permet d’unir les forces sociales pour accompagner le processus électoral que tous veulent transparent, juste et efficace », avait rapporté leservice de presse de la Présidence.

Ce, après leur rendez-vous de réconciliation avec la délégation du gouvernement conduit par le Premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde, avec à sa suite le président de l’Assemblée nationale, celui du Sénat et le conseiller spécial du Chef de l’Etat dans la résidence du cardinal Fridolin Ambongo. A l’issue duquel, l’Archevêque de Kinshasa, satisfait, avait précisé le motif de leurs échanges dont « clarifier les choses et repartir sur des bases nouvelles ».

Début d’une nouvelle approche politico-pastorale

Le retrait de l’Eglise catholique dans la plateforme de confessions religieuses ne signifie pas pourtant qu’elle a pris ses distances avec la gestion de la chose publique. Loin de là, il s’agit plutôt d’une nouvelle approche politico-pastorale optée par les pères de l’église. Celle de participer indirectement dans l’amélioration du vécu quotidien du peuple congolais.

Monseigneur Marcel Utembi, président de la Cenco, l’avait fait savoir devant la presse au sortir de leur rencontre avec le président de la République. A l’en croire, il est impérieux de tous s’unir, aller de l’avant pour l’intérêt de la nation. Et de poursuivre qu’il est temps pour être réaliste, mener des réflexions pour fédérer, mutualiser les forces afin d’assurer le bien-être du peuple congolais.

A cet effet, un mémorandum avait été remis à main propre à Félix Tshisekedi, chef de l’Etat ce même vendredi 26 novembre. Ce document reprend quelques recommandations formulées autour de la Ceni, l’état de siège et l’enseignement en RDC.

Dans le même cadre, le secrétaire général et porte-parole de la Cenco, Abbé Donatien Nshole a fait savoir à la presse les quelques orientations dites « pastorales » formulées par les évêques catholiques au chef de l’Etat pour des élections crédibles. Celles-ci mettent l’accent sur la réforme électorale consensuelle, la dépolitisation de la Ceni et le renforcement de son indépendance.

«Les évêques s’engagent à accompagner le processus par des orientations pastorales. Ils ne se sont pas contentés seulement de déplorer, mais ils ont fait des propositions concrètes. La proposition la plus importante qu’ils ont faite au Chef de l’Etat c’est les réformes consensuelles de la loi électorale. Pour ça, ils demandent l’ouverture de toutes les parties prenantes pour qu’on arrive à un mécanisme qui rassure toutes les parties. Si dans le cadre de ces réformes consensuelles souhaitées par la CENCO, les gens sont rassurés, avec ou sans Kadima les problèmes seraient résolus », a indiqué  Abbé Donatien Nshole.

Avant de compléter : «Ils ont insisté sur la dépolitisation et le renforcement de l’indépendance des membres du bureau de la Ceni ainsi que la désignation des personnes apolitiques dans l’administration de cette dernière…».

Avec cette nouvelle approche pastorale de l’église catholique en rapport avec la gestion du pays par des autorités politiques, on espèreà une amélioration nette des différents secteurs de vie en RDC.

Enock Nseka

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