Samedi 25 octobre 2025, Kinshasa a abrité la première table ronde nationale sur la lutte contre les cancers de la femme en République Démocratique du Congo.
Placée sous le thème : « Ensemble contre le cancer du sein, vers une stratégie nationale intégrée de prévention, de dépistage et de prise en charge », cette rencontre s’est inscrit dans une dynamique de lutte collective visant à relever les défis liés au diagnostic et au traitement, tout en renforçant la sensibilisation des communautés.
À l’issue des échanges entre professionnels de la santé, membres du gouvernement, partenaires techniques et financiers, ainsi que plusieurs organisations de la société civile, une déclaration commune a été adoptée : la “Déclaration de Kinshasa sur la lutte contre les cancers de la femme en RDC.”
Ce document appelle à une implication accrue de la communauté internationale, des organisations régionales, sous-régionales et nationales afin de soutenir les initiatives menées en matière de lutte contre le cancer.
Il invite les membres du gouvernement à inclure la prévention et la lutte contre le cancer dans leurs plans stratégiques pour une approche inclusive, multisectorielle et multidisciplinaire.
Aux professionnels de la santé, il recommande de prendre conscience de la dimension holistique de la prise en charge des cancers et de promouvoir la recherche en oncologie.
Il encourage également tous les acteurs locaux, provinciaux et communautaires à intensifier la sensibilisation et les activités préventives dans le cadre des soins de santé primaires.
Le texte demande en outre au ministre des Finances d’accorder une attention particulière aux dossiers relatifs à la lutte contre les cancers, notamment à l’élaboration de la politique nationale et du plan stratégique national de lutte contre le cancer 2026-2030, à la mise en place d’un système national de pharmacovigilance des anticancéreux, ainsi qu’à la demande d’achat des thérapies ciblées et innovantes, actuellement en attente d’ordonnancement.
Ces actions visent à doter la RDC d’un cadre réglementaire efficace et conforme aux standards internationaux pour l’organisation de la lutte contre le cancer et la prise en charge des patients.
Cette déclaration a été lue par le Professeur Dr Antoine Tshimpi.
De son côté, le ministre de la Santé publique, Hygiène et Prévention, le Dr Samuel Roger Kamba, a promis la mise en œuvre effective de cette déclaration.
« Je profite pour vous annoncer que nous allons introduire les soins du cancer dans notre paquet de soins de base. Cela signifie que nous allons également améliorer l’offre de soins », a-t-il déclaré.
Et d’ajouter :
« Nous allons également étendre les laboratoires d’anatomopathologie afin de permettre le diagnostic même dans les zones reculées, pour une prise en charge précoce de tous les cancers. »
Le ministre a par ailleurs annoncé la création de 60 000 relais communautaires dès l’an prochain, chargés de renforcer la sensibilisation à travers tout le pays.
« Ces relais auront pour mission principale de sensibiliser les communautés », a-t-il précisé.
L’adoption de la Déclaration de Kinshasa a suscité la satisfaction de plusieurs participants, notamment celle du Professeur Dr Bienvenu Lebwaze, directeur général du Centre national de lutte contre le cancer :
« C’est une grande avancée, l’expression d’une volonté ferme et interne d’implémenter des actions à travers tout le pays et dans les 519 zones de santé, afin que la lutte contre le cancer devienne réellement effective », a-t-il indiqué.
Enfin, il sied de noter qu’à l’issue de cette table ronde nationale, la Première Dame Denise Nyakeru Tshisekedi a été désignée Marraine Rose pour l’année 2025-2026.
Margarita-Rosa Ngoy