RDC : La veille des élections et le possible « mercato politique »
Les élections de 2023 se profilent à l’horizon. Dans les partis et regroupements politiques, c’est déjà l’heure pour repenser à la reconfiguration. Faire une introspection approfondie pour décider avec qui faire équipe ou se désolidariser. Tout se calcule sur base du fameux principe de « poids politique »qui sert d’unité de mesure d’un parti ou regroupement politique.
Pour cette année, le parti au pouvoir peut compter sur quelques nouveaux alliés de taille notamment le regroupement AFDC-A cher au sénateur Bahati Lukwebo, qui composait avec Kabila en 2018. Aujourd’hui, l’AFDC-A est au pouvoir grâce à la politique de « transhumance » qui sert de changement de camp plus en fonction des intérêts politiques que de l’idéologie politique. Un autre personnage politique important susceptible de se retrouver dans l’équipe Tshisekedi, c’est aussi Jean-Pierre Bemba. Ce dernier se présente depuis sa reconversion à l’Union sacrée pour la Nation comme Jean Baptiste afin de préparer le chemin pour le Messie [ Tshisekedi, ndlr]. Alors que tous les indices laissaient présager un duo Bemba-Katumbi après leur rupture avec le tandem Fayulu, se disputant le monopole de la plateforme électorale Lamuka. Donc, il n’est pas à écarter une alliance entre le MLC et l’UDPS pour la bataille présidentielle prochaine.
Il faut noter que plusieurs autres politiciens, des poids politiques mouches et moyens s’apprêtent déjà à s’aligner derrière la candidature de Félix-Tshisekedi. Ils auront seulement à prouver leur capacité de mobiliser les électeurs en faveur de leur ticket. Motivé plus par les intérêts gastronomiques qu’idéologiques ou idéalistes. Sans oublier le principe politique congolais : « qui pèse moins, gagne moins ».
DES DEPARTS
Mais, il n’y a pas que des recrues, il y aussi des départs dont certains laissent un vide qui sera remarquable lors des élections de 2023. Jean-Marc Kabund, Franck Diongo, Delly Sessanga, etc, sont désormais des ex coéquipiers du parti au pouvoir.
S’agissant de Vital Kamhere qui vient de faire son retour politique après un long moment en dehors de l’aire de jeu, il faudra peut-être pour lui, un minimum de temps pour bien réfléchir à son avenir politique. Soit,, il peut continuer à cheminer avec son ancien partenaire, l’UDPS, soit négocier du côté de l’opposition. Certainement, son départ n’est aucunement souhaitable pour les pro-Tshisekedi qui se battent pour offrir un second mandat à l’actuel président.
OPPOSITION PRETE A SE LANCER
Du côté de l’opposition, les négociations sur le transfert politique sont en cours. Certaines bouches indiscrètes annoncent la formation d’un bloc entre Matata, Fayulu, Muzito et Denis Mukwege pour faire barrière à un second mandat de Tshisekedi.
En outre, les nouveaux opposants, Kabund, Diongo et Sessanga sont en train d’être jaugés avant d’être admis par leurs pairs. Car, dans le mercato politique congolais, il faut en avoir le cœur net avant qu’on ne se rallie à un véritable coéquipier, nonobstant son poids politique.
Plusieurs autres scénarios sur les alliances et séparations entre les formations politiques, les dédoublements des partis politiques, la création des nouvelles plateformes politiques ou électorales etc, sont encore possibles en ce peu de temps qui reste avant la compétition électorale de 2023.
Enock Nseka