Les plaintes contre les Sages femmes : les langues se délient !

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Assurer le suivi des femmes enceintes durant la grossesse demeure une obligation sacrée non seulement du médecin mais aussi et surtout de la sage-femme.

Pendant les neuf mois, les futures mères sont prises en charge dans l’optique d’assurer la surveillance de leurs grossesses et de veiller à ce que l’accouchement se déroule en toute sécurité.

Aussi noble et précieux que demeure ce métier de sage-femme, il est parfois et constamment teinté dans sa pratique au recours à des violences verbales, psychologiques et parfois physiques vis-à-vis des gestantes de la part des prestataires.

À ce sujet, notre rédaction a recueilli quelques plaintes de victimes de ces pratiques.

«C’est ma première grossesse mais j’ai dû changer à deux reprises de centre de santé à cause du comportement mesquin des sages-femmes que j’ai rencontrées. Nous avons déjà assez de stress en portant une grossesse et subir encore des violences verbales à chaque rendez-vous, c’est me tuer à petit feu. Et, poursuit-elle, j’espère bien que cette fois-ci je pourrais rencontrer des personnes animées de bonne foi » a déclaré Justine.

Quant à Espérance, mère de deux enfants, elle nous relate les violences à la fois verbales et psychologiques dont elle a été victime.

« C’est lors de ma deuxième grossesse que j’avais été plusieurs fois violentée par des sages-femmes. Après mon premier accouchement, je suis vite retombée enceinte; étant donné que j’avais accouché par césarienne, j’avais débuté les consultations le plus tôt possible. Je me présentais à l’hôpital avec mon bébé de 6 mois et j’avais une grossesse de 4 mois. Je suis devenue alors la rusée de ces mêmes personnes qui étaient censées m’apporter de l’aide. A moindres réclamations, elles me lancent : c’est nous qui t’avons demandé de tomber enceinte en ayant un autre nourrisson ? Ce mauvais traitement a aussi beaucoup affecté mon état psychologique», s’estelleconfiée.

Pour Faïda, qui fait part du climat convivial qui a régné entre elle et les sages-femmes qui l’ont suivie, Dénonce par ailleurs, les demandes abusives d’argent.

« Dans un premier temps, je n’ai connu aucun manque de respect verbal ou toute autre forme de violences avec les sages femmes. Elles étaient bien accueillantes et ponctuelles. Et d’ailleurs, je suis reconnaissante de bénéficier des conseils durant la période de la grossesse. C’est par la suite ou après l’accouchement qu’elles demandaient beaucoup trop d’argent, j’ai dû dépenser excessivement d’argent parfois pour des raisons non justifiées tandis que tout ce que j’ai payé comme frais supplémentaires devraient normalement être inclus dans ceux d’accouchement. Malheureusement, ces pratiques étaient faites en complicité avec certaines infirmières».

De plus, ajoute Faïda, les sages-femmes s’étaient transformées en des commerçantes et même des accessoires qu’on pouvait s’en procurer à vile prix, elles les offraient à des prix exorbitants.

Mauvais traitement, mauvais accueil, manque d’attention et de respect aux femmes enceintes, mauvais langage vis-à-vis d’elles sont les traits caractériels qui font que la sage-femme soit vilipendée dans l’exercice de son métier. À cet effet, une question se pose : Qu’est-ce qui pourrait justifier ces attitudes ?

Avec dix ans d’expérience, une-sage femme ayant requis l’anonymat nous répond quant à ce.

« Maîtriser la femme enceinte est le travail de la sage-femme. Les écarts de langage et mauvais traitement dont on nous reproche sont liés à deux causes: premièrement, certaines femmes enceintes présentent quelques symptômes de la psychose puerpérale qui les mettent parfois en conflit avec les femmes qui les suivent. En second lieu, nous avons constaté que certaines sages-femmes en âge avancé n’aiment pas se mettre à niveau et  plusieurs d’entre elles sont restées avec les anciennes théories. Loin de moi l’idée de cracher sur les anciennes théories, mais à l’heure actuelle la science évolue et il faudrait s’y adapter ».

Dans tous les cas, les futures mères ainsi que les sages femmes devront fournir des efforts pour travailler dans un climat de paix car l’objectif c’est d’assurer la sécurité du futur bébé et celle de la mère, a-t-elle exhorté.

« Il est vrai que les sages-femmes sont confrontées à des nombreuses difficultés, cependant rien ne peut justifier à l’ère actuelle  une mauvaise attitude de leur part », a déclaré madame Lydie Lukombo. A en croire le chef de service adjoint de salle d’accouchement à Mama Yemo, les sages-femmes sont tout le temps formées et celles qui persistent encore dans ces pratiques sont des profanes.

En parallèle,  Jenny Benzeni chef de service adjoint des sages femmes atteste que ces pratiques qui entravent à la personnalité de la sage-femme sont toutes prohibées au sein de leur institution. « Nous veillons personnellement pour que chaque prestataire de ce département travaille dans le respect de l’éthique et déontologie ».

« Il faut voir au-delà du sensationnel et puiser dans la bonne foi des sages-femmes qui militent nuit et jour pour assurer la sécurité de la mère et de son futur bébé. A toutes les sages-femmes, je recommande de redorer le blason du métier et de bannir toute insolence en l’endroit des patientes » a insisté Véro Madilu, chef de service adjoint de salle d’accouchement de cette même institution.

Margarita-Rosa Ngoy

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