L’endométriose, un calvaire pour les femmes affectées

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Endometriosis disease anatomy concept as a female infertility condition as a uterus avaries and fallopian tubes with tissue growth with 3D illustration elements.

L’endométriose est une maladie gynécologique qui touche les femmes en âge de procréer. Les tissus endométrials se développent en dehors de l’utérus et migrent vers d’autres organes.

Le développement de ces tissus sur ces organes donne naissance à des lésions, des adhérences ou des kystes appelés endométriomes.

Méconnue de la population et souvent peu diagnostiquée, l’endométriose est une maladie qui altère la qualité de vie des femmes atteintes.

Quelles sont les causes ? Quel diagnostic posé ? Quelles sont les méthodes de prise en charge thérapeutiques ? Le Dr Jules Odimba Mpoy, gynécologue obstétricien aux cliniques universitaires de Kinshasa s’est exprimé dans cet échange accordé au desk santé du journal Vraie Thématique.

CAUSES

Avant de parler des causes, il sied de préciser qu’à ce jour, il existe plusieurs formes d’endométriose. Voilà pourquoi l’on parle des endométrioses, a dit le gynécologue.

Globalement, on distingue deux formes selon la localisation de la maladie. D’une part, nous avons l’endométriose interne appelée couramment l’adénomyose et d’autre part, l’endométriose externe où l’on constate que les tissus endométrials vont se greffer en dehors des muscles de l’utérus.

Concernant les causes, poursuit-il, il n’existe pas encore les réponses à cette question de façon précise ; voilà pourquoi l’on considère l’endométriose comme une maladie des hypothèses. Celles-ci  expliquent la survenue de cette maladie entre autres la menstruation rétrograde.

« On observe chez certaines femmes l’écoulement des règles par la voie ascendante en lieu et place de la voie génitale » a-t-il expliqué.

A côté, il y a des facteurs de risques, notamment la mauvaise alimentation, les abus contraceptifs, les facteurs immunologiques ainsi que les facteurs génétiques.

« L’endométriose n’est pas une maladie héréditaire, car elle ne se transmet pas suivant les règles de l’hérédité » a martelé le gynécologue.

LES SYMPTOMES

L’endométriose est une maladie complexe qui peut se présenter sous plusieurs formes selon la nature de la femme et la localisation des tissus endométrials.

Par ailleurs, ajoute le Dr Odimba, on retient deux formes de symptômes à savoir : la douleur qui est le signe clinique le plus souvent diagnostiqué et qui est caractérisée par la dysménorrhée, la dyspareunie, la dyschésie, les douleurs pelviennes chroniques et la mixtion des douleurs.

À côté, il y a l’infertilité.

Dans des formes rares, d’autres symptômes peuvent se manifester lors d’une endométriose suivant sa localisation notamment les convulsions, l’hémoptysie, les troubles urinaires caractérisés par la présence du sang dans les urines.

A la question de savoir si toutes les douleurs sont révélatrices d’une endométriose, le gynécologue obstétricien a fait savoir que toute dysménorrhée ne se rapporte pas à l’endométriose et que tous les signes précités ne sont pas systématiques.

« Les douleurs et autres symptômes ne sont pas systématiques. Car, on peut avoir une endométriose sévère, mais avec une forme asymptomatique ».

À cet effet, lorsque les douleurs deviennent chroniques, il est important de consulter un médecin qui va établir le bilan sur base des examens appropriés, a-t-il martelé.

DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT

Le diagnostic de l’endométriose est l’un des plus difficiles en médecine, a dit le spécialiste.

Le diagnostic de l’endométriose repose sur les examens cliniques approfondis sur base des symptômes, puis interviennent les examens de l’imagerie médicale, notamment l’échographie, particulièrement l’échographie endovaginale.

Le recours à l’imagerie par résonance magnétique IRM permet de diagnostiquer les formes d’endométriose profondes.

Le traitement de l’endométriose est un traitement personnalisé adapté au tableau clinique que présente chaque femme atteinte de l’endométriose, a fait savoir le Dr Odimba.

Dans la foulée, précise-t-il, nous faisons recours à un traitement hormonal et/ou des molécules pour mettre la patiente en ménopause artificielle.

La chirurgie, quant à elle, a une place importe dans la prise en charge de l’endométriose pour des femmes avec des douleurs invalidantes.

Certaines techniques complémentaires sont recommandées aux femmes atteintes notamment la psychothérapie, la kinésithérapie, la phytothérapie, le yoga et les cures thermales.

PEUT-ON GUERIR DE L’ENDOMETRIOSE ?

Le traitement de l’endométriose n’est pas étiologique, ceci revient à dire que l’on ne guérit pas de l’endométriose, affirme le gynécologue.

Et de poursuivre, la prise en charge de cette maladie consiste à diminuer les douleurs chroniques et invalidantes que ressentent les patientes, à améliorer leur qualité de vie et à limiter l’évolution de la maladie.

Par contre, elle ne tue pas d’emblée, le décès peut subvenir en cas des complications.

GROSSESSE ET INFERTILITE

De nombreuses études démontrent que jusqu’à 40 ou 50% des femmes avec infertilité seraient touchées par l’endométriose, atteste le spécialiste.

Malgré le problème d’infertilité observé auprès de plusieurs victimes, rajoute-t-il, une femme atteinte d’endométriose peut tomber enceinte de façon naturelle.

Par ailleurs, la technique de la fécondation in vitro « FIV » est proposée à celles dont l’endométriose compromet la fertilité a-t-il souligné.

RECOMMANDATIONS

L’endométriose devient à ce jour un véritable problème de santé publique ; l’impact négatif est énorme au sein des communautés, dans la vie personnelle, voire professionnelle des femmes souffrant de l’endométriose.

Aux femmes atteintes, nous disons de ne pas se résilier, il est important de se soumettre à un médecin pour un suivi permanent.

Ainsi, nous demandons à l’Etat de s’impliquer dans la prise en charge de l’endométriose, d’appuyer les chercheurs dans ledit domaine et d’accompagner les ONG qui militent pour la cause, a recommandé le Dr Jules Odimba Mpoy, gynécologue obstétricien aux cliniques universitaires de Kinshasa.

Margarita-Rosa Ngoy

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