La Police prévoit des sanctions contre les transporteurs spéculateurs

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Le malheur des uns fait le bonheur des autres, dit-on. En effet, par ces temps de pénurie en carburant observé dans la capitale congolaise, les taximen (tous véhicules confondus) sont dans les rangs des rieurs, (les jouisseurs pour être plus exact) tandis que les usagers versent des larmes chaudes. Mais rira bien qui rira le dernier, ajoute un autre adage.

Ainsi, le Commissaire divisionnaire adjoint Sylvano Kasongo veut effacer ce rire goguenard de la bouche des taximen et le transférer chez les usagers des transports en commun. En effet, ulcéré par les pratiques de demi-terrain et l’augmentation unilatérale du prix de la course, il entend sévir contre ces mauvais citoyens qui n’ont pas de coeur et profitent de toute situation de précarité pour en faire à leur tête.

Dans un entretien accordé à Radio Okapi mercredi 7 septembre dernier, le numéro un provincial de la Police, a déversé tout son fiel contre les pratiquants du transport en commun. Tout en reconnaissant que Kinshasa connaît une pénurie de carburant – qui est pour les véhicules motorisés ce qu’est le sang pour le corps humain-, Sylvano Kasongo appelle les taximen à plus de civisme et d’humanité: « Il faut respecter le tarif. Pourquoi revenir à la mauvaise pratique de demi-terrain et contraindre les gens à débourser jusqu’à 20.000 FC par jour pour aller au travail et revenir à la maison? », avant de poser la question pertinente: « Cette personne-là (l’usager du transport en commun, ndlr) touche combien à la fin du mois? C’est de la méchanceté ».

Le Général Kasongo, connu pour son franc parler et sa rigueur dans l’exercice de ses fonctions, qualifie l’attitude des taximen, de vol qualifié méritant des sanctions.  » Qu’on ne vienne pas nous dire que l’arrestation de ces taximen serait une tracasserie policière. Au contraire, comment peut-on appeler quelqu’un qui augmente le prix par 3 ou 4, de façon unilatérale? Et qui pense que l’Etat n’existe pas? L’Etat existe bel et bien, vous serez arrêté, filmé et votre véhicule payera de lourdes amendes ».

Ces propos de Sylvano Kasongo tiennent lieu d’avertissement envers les taximen et les présidents de leurs associations (ACCO et autres). Il demande à ceux-ci de conscientiser leurs membres avant que l’irréparable n’arrive.

Les usagers des transports en commun attendent que Sylvano Kasongo passe de la parole aux actes. Tellement ils sont les victimes malheureuses du « motema mabe » des taximen et de leur manque de compassion. Ceux-ci oublient qu’ils vivent sur le même pied que 90% de la population kinoise qui a du mal à souder les deux bouts du mois, ainsi qu’à subvenir aux besoins primaires (soins de santé, scolarisation des enfants, nourriture quotidienne).

Kalume Ben Atar

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