La persistance de l’insécurité dans la commune de Selembao, à Kinshasa, en République démocratique du Congo, a été attribuée à l’impunité des délinquants communément appelés « Kuluna », a déclarél’autorité de cette municipalité lors d’un entretien avec un reporter du Journal « Vraie Thématique »
« La plupart des délinquants appelés kuluna qui sont à la base de l’insécurité dans la commune de Selembao ne sont pratiquement pas inquiétés parce que quand ils sont interpellés et présentés devant le tribunal quelques temps après, ils sont relâchés pour raisons des preuves matériels insuffisantes », a déclaré le bourgmestre de Selembao, Matthias Womumu.
Et d’ajouter : « La population a été découragée dernièrement de voir le juge acquitter des inciviques que nous avons arrêté. C’était au cours d’une audience foraine que nous avons organisé dans la partie sud de Selembao. 4 des 6 kuluna jugés en procédure de flagrance ont été acquittés au grand étonnement d’une foule immense de la population qui était sur place. Deux autres ont été renvoyés au tribunal pour enfant parce que c’étaient des mineurs ».
Selon M. Womumu, la population a interprété le relâchement de ces « Kuluna » comme une prime à l’impunité. « Les kuluna ne subissent plus la rigueur de la loi. Voilà pourquoi ils continuent leur sale besogne », a-t-il dit, avant de marteler : « mais en tant qu’autorité nous n’allons pas baisser les bras. Nous continuons notre travail avec le concours de la police ».
Des scènes de bagarres entre gangs rivaux ont refait surface dans les rues de plusieurs quartiers de la commune de Selembao. « C’est pratiquement chaque jour, le jour comme la nuit, que des coups de sommation sont tirés par les éléments de la police pour dissuader ces jeunes délinquants qui profitent de leur rivalité pour piller et extorquer des biens des personnes croisées sur leur chemin », a expliqué M. Bertin Magata, chef de rue Luyeye, située au quartier Lubudi.
D’après les témoignages recueillis aux quartiers Inga, KitokiMosi et Ngafani, dans la même commune, plusieurs cas de déménagements dans ces coins s’expliquent par la résurgence de l’activisme des Kuluna. « Mon mari et moi avons décidé de quitter ce quartier à cause de l’insécurité. Il est difficile de circuler calmement sans rencontrer des gens qui vous ravissent le porte monnaies et téléphone. Nous cherchons une maison ailleurs», a confié Mme EugenieNginamawu, habitante du quartier Camping.
Le dernier conseil des ministres du gouvernement provincial de Kinshasa s’est penché sur la situation sécuritaire qui demeure préoccupante dans les communes de Mont-Ngafula, Kimbanseke, Kinsenso, Makala, Selembao et Maluku en proie à l’insécurité entretenue par le phénomène « Kuluna » et la milice Mobondo.
Bertrand Sadila/stagiaire
