Jeannot Bombenga Wewando, l’un des monuments vivants de la musique congolaise

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Jeannot Bombenga Wewando, alias Jeannot Lolango, c’est un chanteur, auteur-compositeur arrangeur et producteur. Jeannot Bombenga, l’un des pères géniteurs de la musique congolaise. Il fait partie des monuments vivants de la République Démocratique du Congo. Il est né le 25 août 1934 à Wenga, à l’époque du Congo Belge (actuelle République Démocratique du Congo). Il démarre sa carrière musicale à l’âge de 23 ans. Jeannot Bombenga fut un ancien batelier comme son prédécesseur Wendo Kolosoy. Il a connu Joseph Kabasele « Grand Kallé » dans un bateau qui allait vers Kisangani, il prit son courage en deux mains pour se présenter et lui  démontrer son talent de chanteur. Son père était pasteur et comme il était chantre à l’église dans son enfance, il se sentait prêt à embrasser une carrière musicale. Plus tard, en 1958, Kabasele Grand Kallé l’invite à travailler avec lui puisqu’il était convaincu de son talent.  Joseph Kabasele profitait de son don de parolier. Effectivement au départ Jeannot Bombenga lui donnait ses chansons, mais se sentant abusé, il claqua la porte de l’African Jazz. En 1959, il décide avec l’encouragement de son entourage de créer l’orchestre Vox-Africa avec Franklin Boukaka, venu de Brazzaville (République Populaire du Congo). Malheureusement le succès ne lui sourit pas. Il profita, lors de la deuxième scission de l’orchestre African Jazz, avec le départ de Nico Kassanda, Roger Izeidi et Pascal Tabu Rochereau, en 1963, pour refaire son entrée dans African Jazz, l’orchestre de la Rumba et de Cha-Cha-Cha de Joseph Kabasele « Grand Kallé ». Il popularise auprès du grand public « le Mongo », une des dialectes congolaises peu utilisée dans la rumba congolaise, contrairement au Lingala qui est l’une des langues nationales de la République Démocratique du Congo. Quelques années plus tard, désabusé, Jeannot Bombenga fausse compagnie à son mentor Joseph Kabasele pour voler de ses propres ailes, en ressuscitant son orchestre emblématique Vox Africa. Son départ entraîna la fin d’African Jazz. C’est ainsi que cette formation recevra en son sein de nombreux artistes de talent, dont Sam Mangwana (1967), Ntesa Daliens (1967-1968), Marcel Loko Masengo Djeskain (1967-1970), Antoine Nedule Monswet Papa Noël (1967-1968), ou encore Seyo Souza dit Souzy Kasseya (1968-1973). Plein d’ardeur et de motivation, Vox Africa remportera au mois d’août 1967, le deuxième prix du Concours National de la Chanson, dédié à la Conférence de l’OUA (Organisation de l’Unité Africaine) qui s’est tenue la même année à Kinshasa (République Démocratique du Congo). Le patron de l’orchestre Vox Africa a composé plusieurs chansons qui avaient récolté du succès vers la fin des années 60, telles que « Julie ya ba Julie », « M.J », « Ebale ya Congo », « Congo Nouveau, Afrique Nouvelle », « Léa », « Mado » et « Lolango », la liste est tellement longue qu’on ne peut pas tout citer. Jeannot Bombenga va faire booster considérablement la rumba congolaise en y injectant du rock et en revisitant des classiques de la musique congolaise. Comme bon nombre de groupes musicaux des années 1960. Entre 1960 et 1970, la vie de la formation Vox Africa a été très mouvementée. Deux fois Bombenga est allé prêter main forte à African Jazz et deux fois que Noël Nedule dit Papa Noël est venu renforcer Vox Africa en cas de difficultés. Et de fois lorsque Jeannot Bombenga était absent, c’est Damoiseau qui le remplaçait ou encore Souzy Kaseya qui prenait le bâton du commandement. Vox Africa non plus n’échappera pas aux démons de la division dans les années 1970. Après le départ de plusieurs membres de son groupe, surtout celui de Souzy Kaseya pour l’étranger, dégoûté Bombenga vend ses instruments. Il évoluera avec Kwamy Munsi dans l’orchestre Afrisa International de Rochereau Tabu avant de relever encore Vox Africa de ses cendres.  On l’appelle le phénix de la musique congolaise parce que sa notoriété et sa longévité dans la chanson ont été confirmées. Le 26 août 2019, le lendemain de ses 85 ans, Jeannot Bombenga annonce sa retraite et décide de ranger le micro définitivement après 62 ans d’une carrière très riche. C’est à cause de son état de santé et surtout le poids de l’âge qui ne lui permettent plus de se tenir debout devant le public. « J’ai fait mon temps dans la musique. Cet art noble a fait de moi une icône dans mon pays. J’ai écrit et chanté des très belles chansons qui sont des références dans le répertoire de la rumba congolaise. Dieu m’a fait grâce de vivre jusqu’à cet âge. L’heure a sonné pour moi de laisser également la place aux enfants, aux jeunes de continuer ce travail-là où nous nous sommes arrêtés », a confié l’un des vétérans de la musique congolaise à la presse. Mais malgré son poids d’âge, Jeannot Bombenga, aujourd’hui âgé de 87 ans, est toujours en forme et continue à conseiller les jeunes musiciens congolais de faire de la bonne musique, de respecter la bienséance et d’éviter toutes sortes de pacte avec le diable qui ne se soldera que par l’échec. Jeannot Bomenga est certainement l’un des plus grands compositeurs de la musique congolaise et  l’un des meilleurs  chanteurs que notre musique n’a jamais connu. Il nous a fait écouter un Grand art qui demeurera toujours parmi nous. Aujourd’hui nous voulons lui rendre hommage de son vivant afin de réveiller les souvenirs de mélomanes de ce monument de la musique congolaise.

Majoie kisalasala

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