Invite à une réunion au ministère de la Justice Frivao : le Coordonnateur Chançard Bolukola aux arrêts

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Un incident perturbant a eu lieu au ministère de la Justice à Kinshasa : Chançard Bolukola, le Coordonnateur du Fonds de réparation et d’indemnisation des victimes des activités illicites de l’Ouganda (FRIVAO), a été arrêté de manière inattendue alors qu’il discutait avec le vice-ministre de la Justice, Samuel Mbemba. D’après des informations concordantes, ce dernier aurait fait plusieurs tentatives pour exiger sa démission, ne pouvant pas le renvoyer légalement. Bolukola, qui avait répondu à l’invitation officielle de son supérieur, ne s’attendait manifestement pas à ce dénouement.

L’arrestation de Bolukola a eu lieu dans les couloirs du ministère, au rez-de-chaussée, en présence de ses avocats, qui étaient abasourdis. Selon leurs déclarations, le Coordonnateur du FRIVAO a été traité « comme un criminel » et a été amené au parquet de Kinshasa-Gombe où il a été retenu pendant plusieurs heures. Par la suite, il a subi plusieurs transferts : d’abord vers la Cour de cassation, puis à la CENAREF (Cellule nationale des renseignements financiers), où il a été entendu jusqu’à une heure du matin avant de retourner au bureau du parquet.

Ses avocats dénoncent une stratégie bien pensée mise en place par le vice-ministre Mbemba. Ils soulignent que leur client n’était sous aucun mandat d’arrêt ni convocation. « Ce qui est étonnant dans cette situation, c’est qu’alors que nous étions en pleine audition à la CENAREF, les personnes impliquées dans son arrestation ont commencé à partager des nouvelles de celle-ci. Nous avons pu identifier la source de cette manipulation », a révélé l’un des avocats.

Dans l’ombre, cette arrestation brutale serait dirigée par des motivations politiques visant à démanteler l’équipe actuelle du FRIVAO, jugée trop liée à Constant Mutamba, ancien ministre de la Justice actuellement poursuivi pour l’appropriation présumée de 19 millions USD destinés à la construction d’une prison à Kisangani. Certains analystes estiment que cette affaire reflète un règlement de comptes politique ayant pour but d’effacer les traces de Mutamba au ministère.

D’autre part, la trésorière du FRIVAO, ancienne journaliste et veuve du regretté Ernest Kiaviro, serait aussi dans le collimateur des autorités judiciaires. Des voix critiques commencent à s’élever pour dénoncer cette opération ciblée de déstabilisation. « Un plan politique est déjà en marche pour démettre le comité 100 % jeune instauré par Mutamba et rétablir l’ancienne équipe. Les nominations faites par Mutamba n’ont pas suivi la procédure prévue par la Cour internationale de justice », affirment plusieurs observateurs.

JPE

 

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