La ville de Kinshasa, en particulier dans sa partie est, a connu la plus grande inondation de son histoire. Les quartiers Debonhomme, Limete-Salon et quartier 8 sont sous les eaux depuis la nuit du samedi 5 avril 2025. La rivière N’djili, ayant débordé avec force, a causé de graves dégâts matériels et des pertes en vies humaines.
Des maisons entières ont été inondées, laissant peu de chances aux victimes de récupérer leurs biens. Dans ce contexte, les femmes et les enfants demeurent les principales victimes. Certaines mères de famille et leurs enfants ont été sauvées de justesse par leurs voisins. C’est un véritable traumatisme pour ces femmes qui, dans la panique, ont dû fuir avec leur progéniture, souvent en portant deux enfants ou plus.
Ce type de catastrophe naturelle expose particulièrement les femmes et les enfants au risque de noyade, en raison de leur vulnérabilité, ainsi qu’à des risques d’infections.
C’est dans cette optique que la Coordinatrice nationale du Réseau des Femmes Leaders pour l’Accès à la Parole (RFLAF), Grâce Ngyke Kangundu, a appelé à une action urgente en faveur des femmes et des enfants sans abri, exposés à des conditions de vie précaires et à de multiples risques.
« Face à cette situation dramatique, le RFLAF appelle à la solidarité nationale et en particulier à un engagement renforcé du Ministère du Genre, Famille et Enfant », a-t-elle souligné dans un communiqué de presse.
Grâce Ngyke Kangundu a également plaidé pour une assistance humanitaire, notamment en mettant en place des dispositifs d’urgence pour l’accueil, ainsi que pour la prise en charge psychologique, sanitaire et sociale des femmes et enfants sinistrés.
Souvent, les inondations causent également des problèmes sanitaires qui nécessitent une prise en charge par le gouvernement. Le Ministre de la Santé publique, Hygiène et Prévoyance Sociale, Dr Samuel Roger Kamba, a assuré que cette question sera prise en charge.
« Nous avons pris toutes les dispositions nécessaires pour offrir les premiers soins aux sinistrés, et un dispositif sanitaire est déjà opérationnel sur le site », a-t-il déclaré le dimanche 6 avril lors de sa visite à l’Institut Lumumba, situé à la 17ème rue Limeté, où environ 100 ménages ont déjà été enregistrés sur le site d’accueil.
Dr Kamba a promis un déploiement rapide des secours, en particulier pour les femmes et enfants encore coincés dans leurs maisons.
Le manque d’eau complique la situation
Déjà fragilisées par cet événement tragique, les femmes doivent parcourir de longues distances pour se procurer de l’eau, car elles n’ont plus d’accès à l’eau potable.
Le spectacle est désolant dans les quartiers touchés par les inondations, qui font face à une pénurie d’eau potable. Beaucoup d’entre elles ne savent plus à qui s’en remettre devant une telle situation. Elles ne sont pas seulement épuisées moralement, mais aussi physiquement.
Dans une capitale où le secteur informel est largement tenu par des femmes, les victimes des inondations ne peuvent plus vaquer à leurs activités commerciales, ce qui représente une perte énorme pour la survie de leurs ménages.
Cela constitue une véritable épreuve et un coup dur pour l’autonomisation de la femme congolaise, déjà confrontée à la pauvreté. Avec ces inondations, ce poids supplémentaire ne fait qu’aggraver les nombreux défis qu’elle doit surmonter, qu’ils soient climatiques, économiques ou sanitaires.
TS
