Une découverte macabre, après la disparition d’un garçon de dix ans. L’enfant retrouvé mort dans une valise : la mère mise en examen pour « homicide volontaire ». La femme dont le fils de dix ans a été retrouvé mort jeudi 27 janvier 2022, dans une valise à Ferrieres-en-Brie (Seine-et-Marne) a été interpellée vendredi 28 janvier et placée en garde à vue, a indiqué le parquet de Meaux. La jeune femme de 33 ans, qui était recherchée depuis mercredi soir à la suite du signalement de son compagnon, inquiet, a été interpellée à Choisy-le-Roi (Val-de-Marne), au domicile d’un membre de sa famille, a précisé le parquet, confirmant une information de LCI. Au cours des deux jours de garde à vue qui ont suivi son arrestation vendredi, la femme de 33 ans « ne s’est pas expliquée sur les faits qu’elle a éludés » et s’est montrée « évasive » sur ses agissements et son emploi du temps entre l’heure présumée du décès de l’enfant et après le décès de ce dernier , a déclaré dans un communiqué la procureure de Meaux, Laureline Peyrefitte. Les enquêteurs de la police judiciaire de Versailles ont toutefois réuni à ce jour contre elle « des indices graves et concordants de la commission du meurtre de son enfant », qui se serait produit mercredi 26 janvier dans la matinée, selon le parquet. D’après Le Parisien, la victime a été frappée à mort de plusieurs coups de couteau dans le domicile familial. La mère fragile psychologiquement « aurait ensuite transporté le cadavre de son fils dans une benne à ordures avant de revenir nettoyer sa maison et jeter divers objets ayant servi au nettoyage dans une poubelle du voisinage », déclare Madame Peyrefitte, procureure de la République. Inquiet de ne trouver personne le soir au domicile en rentrant du travail, le père de famille paniqué par la vue de quelques traces de sang, a immédiatement signalé la disparition de sa femme et de leur fils mercredi soir au commissariat local. La petite famille s’était installée quelques semaines auparavant dans la commune de Ferrieres-en-Brie, paisible bourgade résidentielle à l’Est de Paris, pour prendre ses quartiers dans un lotissement neuf de pavillons blancs à la peinture encore fraîche. En rentrant du travail mercredi soir, le mari de la suspecte, avait signalé la disparition de l’enfant vers 19 heures au commissariat de Lagny-sur-Marne. « Il y a des traces de sang au niveau de la chambre du garçon », a déclaré une source policière. Alertées par la présence de taches de sang à l’intérieur de la maison, les recherches ont commencé dans la soirée de mercredi. Les autorités ont aussitôt déclenché d’importantes opérations de recherches, auxquelles ont participé pompiers, policiers, brigades canines et fluviales, avec le soutien de drones. L’enquête pour homicide volontaire sur mineur de moins de quinze ans a été confiée à la brigade criminelle de la police judiciaire de Versailles. Ces investigations ont abouti jeudi matin, à la macabre découverte du corps de l’enfant à une centaine de mètres du domicile familial. Un chien de la brigade canine des sapeurs-pompiers s’est arrêté devant le conteneur et a trouvé la valise avec l’enfant à l’intérieur. Le garçon recroquevillé à l’intérieur d’une valise à roulettes, visage et cou tuméfiés, mais facile à reconnaître. L’autopsie montre qu’il a été « tué au moyen d’une arme blanche, type couteau », d’après le parquet. Selon les premières constatations, il aurait été frappé à mort de plusieurs coups. « Il présentait plusieurs lésions graves ». Le garçon a reçu de multiples coups mortels au niveau du coup et du thorax. Au départ, les recherches se sont intensifiées pour retrouver la trace de la mère en fuite. Les recherches étaient concentrées dans le secteur de Ferrieres-en-Brie, qui comporte des zones forestières et des plans d’eau. Peu après les faits, la mère de 33 ans, d’origine cambodgienne, a été vue dans le RER en fin de matinée du mercredi, ce qui a permis aux enquêteurs de remonter sa piste. La mère, suspectée d’être à l’origine de la mort de l’enfant, a été interpellée le lendemain matin chez sa sœur, à Choisy-le-Roi (Val-de-Marne), à une trentaine de kilomètres des lieux des faits. Elle avait en sa possession un couteau ensanglanté, qui doit encore être analysé. Selon une source proche du dossier, la mère de l’enfant vivait de manière « très recluse ». La femme ne « présente pas d’antécédents psychiatriques établis » et n’était pas médicamentée mais des proches ont fait état de « comportements parfois incohérents » et qu’elle aurait été conduite par eux auprès d’un médecin psychiatre à l’issue du confinement au printemps 2020, a rapporté Laureline Peyrefitte, la Procureure de la République de Meaux. La mère de l’enfant est partie du domicile familial sans prendre d’affaires avec elle. Le couple traversait une période difficile, liée à la séparation. Mais les deux parents vivaient toujours sous le même toit. D’après la maire du village, la famille s’est installée sur la commune à la fin de l’année 2021. L’information judiciaire devrait désormais se concentrer sur la personnalité de la femme ainsi que sur l’environnement familial pour tenter de comprendre les raisons de son geste. Une expertise psychiatrique approfondie devrait notamment être conduite.
Majoie Kisalasala