Glissement des élections de 2023 ?

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Kadima : « le gouvernement sera l’un des responsables majeurs »

Le glissement des élections ? Kadima n’en sait rien. Il est même loin de connaître ce mot rébarbatif. Il s’en explique : «Le report des élections, ce qu’on appelle dans notre pays le glissement, n’est pas une option qui est sur notre table. Ça ne fait même pas partie de notre vocabulaire», déclare Denis Kadima, président de la commission électorale nationale indépendante (CENI), qui a réservé sa première interview de l’après sa prise de fonction intervenu en octobre dernier, à Top Congo fm.

«On aura les élections en 2023, mais que chacun fasse sa part», tient-il tout de suite à préciser.

Par ailleurs, si les élections ne se tiennent pas dans le délai constitutionnel, «le gouvernement sera l’un des responsables majeurs de ce retard», pointe Denis Kadima  qui, selon ses propres dires, n’a encore reçu,ne serait-ce qu’un seul centime pour lancer les opérations préélectorales. Lavage des mains à la Ponce Pilate.

Replique du Premier ministre : « Pour l’exercice 2022, la CENI nous a proposé un budget de 640 millions de dollars américains. Pour nous, elle devrait nous amener un budget réaliste», a-t-il souligné à une question de la presse.

Et de poursuivre, «nous discutons de la rationalisation des dépenses des élections, parce que c’est le quatrième cycle électoral dans notre pays. Ces discussions sont en train d’aboutir» ». Pour Sama Lukonde, il y a une provision de 100 millions de dollars disponibles depuis 2021. En 2022, le gouvernement a injecté 250 millions de dollars dans le cadre d’exécution de la loi de finances 2022. «Des discussions avec la CENI consistent à aplanir les divergences pour que nous ayons un budget réaliste et la confiance de tous dans ce processus électoral», a-t-il précisé.

Pour rappel, le cycle électoral de 2016-2019 a coûté à l’Etat environ 1 milliards de dollars. Un budget décrié par tous les acteurs engagés. Visiblement le chef du gouvernement voudrais que les choses changent, pour n’est pas Asphyxié les caisses de l’Etat.

Bémol du président de la Ceni : « Je ne peux pas ne pas avoir confiance au gouvernement de notre pays. Nous avons encore une vingtaine de mois devant nous ».

L’ancien directeur exécutif de l’institut électoral pour une démocratie durable en Afrique (Eisa) a également tenu à «lever tout» malentendu au sujet des contraintes évoquées lors de la publication de la feuille de route la CENI.

«Quand j’ai présenté les contraintes, elles ont été comprises comme des obstacles insurmontables», commence-t-il, «ce n’était pas dans ce sens que l’équipe (que je dirige) les a présentées. Mais par honnêteté intellectuelle, nous avons simplement reconnu qu’il y avait des risques», nuance l’expert électoral, et «on ne peut élaborer ce genre de projet sans faire une analyse des risques».

Plus de second tour présidentiel

C’est clair et net dans l’esprit de Kadima. Il n’y aura plus de présidentielle à deux tours. .

«Dans la mesure où nous avons fixé la présidentielle à tour unique pour le mois de décembre 2023, si on y  ajoute un 2ème tour, nous allons légèrement basculer au-delà de (cette période)», pointe le président de la Centrale électorale.

Négociations, oui mais…

Ce n’est pas pour rien que Kadima a usé ses culottes dans les bancs des élections électorales. Et qu’il sait que tout peut se négocier. Aussi, ouvre-t-il une fenêtre à toutes les éventualités. « Tout peut se négocier. Dans un pays, on ne change pas les lois  de façon unilatérale. Si la classe politique, évidemment avec la contribution de la société civile, pense qu’il faut impérativement un 2ème tour, ça sera à eux d’en discuter», énonce-t-il.

Quoiqu’il arrive, «un 2ème tour mettra une forte pression sur nous. Cela signifierait que nous devons tout avancer», prévient Denis Kadima.

Et d’’expliciter : « Il y a des aspects pour lesquels nous sommes déjà en retard. L’inscription des électeurs (par exemple), si vous regardez notre calendrier, vous verrez que nous devrions la commencer aussitôt arrivés en octobre (dernier) pour l’achever en juin 2023. Nous sommes donc déjà en retard, nous devons accélérer les choses», conclut-il.

Affichage des résultats par bureaux

Si le second tour de la présidentielle est presque définitivement de l’ordre de l’improbable, il en n’est pas de même de l’affichage des scores réalisés par les candidats. En effet, « nous allons, nécessairement, présenter les résultats bureau de vote par bureau de vote», annonce, sans détour,  Denis Kadima pour qu’»il y va de la traçabilité même des résultats. Nous avons l’intention de faire les choses du mieux possible», affirme-t-il.

Un VAR éléctoral ?

La technologie avance. Même en football, elle s’utilise désormais avec la technique du VAR. On  pu le constater lors de la coupe d’Afrique des nations. Et alors, que dire des élections présidentielles dans nos pays ? Aussi, Kadima, parlant de la  fameuse «machine à voter» qui avait cristallisé les débats lors du cycle électoral passé, laisse la main. « Son maintien ou pas relève de la loi électorale. Si le Parlement décide de changer le dispositif sur le vote électronique, nous allons nous y soumettre » accepte-t-il, bon joueur.

Mais vieux roublard dans les élections (cfr son curriculum vitae), Kadima ne se laisse pas facilement avoir : « nous faisons notre préparation en tenant compte du cadre juridique actuel,si une réforme intervient, nous  adapterons nos plans ».

Bien dit ou bien pensé. Il faut être Kadima pour répondre sans équivoque à cela.JP Djoko et ML DUK.

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