Gérard Madiata, une grande pointure de la musique congolaise

0
73

Gérard  Madiata, est un chanteur, auteur-compositeur et interprète congolais. Il est é le 18 mai 1940 à  Kinshasa (capitale de la RDC). Après ses études primaires à Saint Paul et à Sainte Anne, Madiata va traverser le fleuve Congo et atterrir à Brazzaville, où il va réussir son baccalauréat en 1956. Après ses études, le jeune bachelier rentre dans son pays où il est engagé comme secrétaire de direction à la Bralima. Par ailleurs, Gérard Madiata qui avait commencé à chanter très jeune dans la chorale chrétienne catholique, fait désormais preuve d’un talent qui lui permet d’être considéré comme une bon ténor. En 1956, cumulativement avec sa profession à la Bralima, il fait ses débuts en musique de danse. C’est dans l’orchestre Micra Jazz entre 1957/1958 où il a le privilège de chanter dans un groupe composé des musiciens doués comme les guitaristes Raymond Braink, Simon Lutumba, José Magnol, Tchade, etc. C’est toujours en 1958 et dans le Conga Jazz de Paul Ebengo Dewayon qu’il se révèle comme chanteur de belles mélodies. La célèbre chanson « Lucie Botaî » va le hisser à la tête des hit-parades de l’époque. Un passage éphémère dans l’OK Jazz de Franco Luambo Makiadi en 1959, notamment pour se produire en lever de rideau des concerts de ce groupe, lui permet d’affirmer ses cordes de métier. C’est sa carrière de virtuose qui le conduira à travers l’Afrque.  Peu de temps avant l’accession du Congo à l’indépendance, Madiata fait cavalier seul en fondant son propre orchestre, Kongo Jazz. Plus tard après, en 1960, il s’envola en Europe. C’est de là où il a créé son orchestre Bisengo. Il eut beaucoup de succès, car son point fort était d’interpréter les chants de beaucoup d’autres artistes européens. Par exemple : Charles Aznavour, Claude François, etc. Signalons également que lors de son séjour européen, il s’inscrivit à l’Académie Royale de Musique, en Belgique. Gérard Madiata chantait avec une facilité déconcertante dans plusieurs langues : le flamand, l’anglais, l’espagnol, le français, le lingala, le swahili, le tshiluba… Ce merveilleux chanteur avait le don d’imiter n’importe quel chanteur. Son club dénommé « Chez Baninga » à Bruxelles était tout le temps bondé d’européens et d’africains qui étaient fascinés par le timbre de sa voix perçante. Pendant son séjour européen, il va également avoir l’honneur de représenter Congo-Kinshasa dans plusieurs manifestations internationales, notamment au festival afro-cubain à La Havane (Cuba) et au premier festival mondial des arts nègres en 1966 à Dakar (Sénégal) pour ne citer que les plus importantes de ses représentations. L’interprétation dans le genre music-hall, des œuvres lyriques des grands chansonniers modernes lui assure une grande renommée internationale. Parallèlement, il s’inspire de thèmes populaires de son Congo natal et traduit avec poésie « le charme de son pays », comme dans « Mono Nguiedi », une œuvre célèbre ! Il réussit des mélodies d’une lignée élégante d’un sens très sûr de l’effet scénique, et l’emploi des timbres de goût. Gérard Madiata a joué de sa voix comme un instrument. Chanteur de charme et de spectacle, il a beaucoup inspiré Franklin Bukaka qui est d’ailleurs sorti de son école. Après une carrière fructueuse et bien remplie, Gérard Madiata se fixe à Kinshasa au cours de l’année 1968. Le talentueux chanteur revint au pays et donna des concerts à l’hôtel Regina, devenue exiguë, ses concerts étaient donnés dorénavant à son domicile, sur Usoke, dans la commune de Barumbu, où il recevait « Chez Baninga ». 

 25 ANS DÉJÀ DANS L’AU-DELÀ !

   Précisément, c’est le 27 juillet 1996  que Gérard Madiata avait rendu l’âme à la Clinique Ngaliema, des suites d’une longue maladie. Laquelle il  avait déjà eu à subir les effets et en vain à l’hôpital Saint Luc de Bruxelles (1982) et en Afrique du Sud (1996)Malgré l’intervention personnelle du président Mobutu. Madiata est décédé à l’âge de cinquante-six ans, il a laissé une veuve et huit enfants. L’artiste ne meurt jamais, dit-on. Lorsqu’on revoit les films de ses prestations, on se dit qu’il a fait la fierté et l’honneur de ce grand pays. Malheureusement, le pays ne lui rend pas cet honneur à titre posthume. Mais, pourquoi ne pas le faire ? Gérard Madiata est dans la lignée des baobabs de la musique congolaise. L’anniversaire de sa mort est toujours passé inaperçu. Et pourtant, sa famille biologique n’a cessé de multiplier des démarches pour une assistance financière, servant à la pose d’une pierre tombale, mais toutes ces interventions sont restées lettre morte. Et ce, en dépit des promesses du gouverneur de la ville, André Kimbuta Yango. Même le ministre provincial de la Culture et des Arts a été saisi. Mais le dossier est resté sans suite, a indiqué une source proche de la famille. Malgré tout, la famille n’a pas baissé les bras, elle a dû même confier les démarches entre les mains du président honoraire de l’Assemblée provinciale du Bas-Congo, Monsieur François Kimasi Mantuiku Basaula, vu sa notoriété. Mais, tout s’est terminé jusqu’ici  par des promesses non tenues. Et pourtant, la stature artistique de Gérard Madiata fut telle que ses œuvres devraient figurer dans un musée d’art et de culture. Ce qui est encourageant, ce qu’il n’est pas trop tard de le réaliser, car mieux vaut tard que jamais. Gérard Madiata a marqué le monde de la rumba congolaise et des variétés internationales d’une empreinte indélébile. Doté de l’oreille absolue, d’une intonation parfaite et d’une impressionnante tessiture s’étendant sur trois octaves. Il était incompatible à tous les chanteurs congolais de tous les temps. Toujours à son actif, une technique vocale étourdissante et une invention qui a fait l’admiration des grandes maisons de music-hall en Europe. Auprès de lui, la plupart des vedettes de la chanson congolaise sont apparues ternes et maladroites, mais c’est dans des contextes music-hall que Gérard Madiata a donné le meilleur de son swing et le plus sensuel de son art. Se frottant avec la même aisance au jazz et au rock, il entrera dans la légende comme le tout premier chanteur congolais de variétés internationales. Pour l’ensemble de sa carrière, Gérard Madiata a réalisé plusieurs disques 45 tours dans les années 1960, dont certains chez Polydor. L’occasion de se replonger dans ses plus grands tubes comme : « Congo twist », « Mono Nguiedi », « Je veux », « Jardin d’Amour », « Bonjour Ndjili » et « Umfua Nkenda » (1962), « Marie-Hélène », « Les Copains », « Madison for You », « My Darling » (1963), « La paix » et « Marsupilani » (1964), « Vive les trois Z » (1969).

Majoie kisalasala 

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici