Focus : Les violences sexistes dans les sphères politiques et administratives au centre d’une étude

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Une étude menée par le Mouvement Rien Sans les Femmes sur « les violences sexistes dans les sphères politiques et administratives : obstacles à la participation équitable des femmes aux sphères décisionnelles », dans le cadre du projet Tufaulu Pamoja (réussir ensemble), a été présentée le vendredi 9 mai 2025 à Kinshasa.

L’objectif de cette étude est d’identifier les différentes formes de violences basées sur le genre dans les sphères politiques et administratives en République Démocratique du Congo et d’analyser les causes de ces violences.

Selon le coordonnateur de cette étude, Eugène Ngabu Mvudi, consultant, neuf provinces ont été concernées par cette étude réalisée en 2023. Il s’agit de Kinshasa, du Sud-Kivu, du Nord-Kivu, du Kasaï-Oriental, de l’Ituri, du Tanganyika, de la Tshopo, du Haut-Katanga et de Lualaba.

« Les résultats de l’étude montrent que la majorité des enquêtés provenaient de la sphère administrative, soit 57,14 % contre 42,86 % pour la sphère politique. De plus, 44 % des répondants ayant participé à cette étude ont été directement victimes de violences sexistes ou de violences basées sur le genre », a précisé M. Ngabu lors de la présentation de ce rapport.

Au total, 78,5 % des femmes et 21,5 % des hommes ont répondu à un questionnaire.

Dans cette enquête, 44 % des répondants ont été directement victimes de violences sexistes ou de violences basées sur le genre dans les sphères politiques et administratives.

Concernant les violences sexistes subies par les femmes au sein de leurs structures, on note les violences verbales (41,5 %), psychologiques (24,4 %), physiques (8,9 %), économiques (6 %) et sexuelles (3 %).

Le rapport a démontré qu’une femme peut quitter un parti politique sans subir d’impact financier, mais tel n’est pas le cas pour celles qui évoluent dans l’administration. Pour ne pas tomber dans la précarité, ces dernières sont contraintes de subir les violences sexistes.

S’agissant des conséquences des violences sexistes dans les sphères politiques et administratives, on observe notamment la banalisation de la femme et de la jeune fille, l’abandon du travail, la détérioration du climat de travail, l’abus de pouvoir, ainsi que le clientélisme.

De plus, les répondants ont signalé que les préjugés et les clichés sexistes défavorables aux femmes, ainsi que l’ignorance des victimes, favorisent les violences sexistes dans les deux sphères concernées.

Prévenir ces violences
Certaines actions ont été proposées pour prévenir les violences sexistes dans ces milieux, telles que l’implication des hommes dans la masculinité positive, le travail sur l’autonomisation des femmes et l’identification des femmes ambitieuses pour les renforcer en capacités dans tous les domaines.

Recommandations
L’enquête a recommandé des réformes législatives, notamment l’adoption de nouvelles lois autonomes pour interdire et criminaliser la violence contre les femmes en politique, ainsi que des réformes institutionnelles pour concevoir et mettre en œuvre des politiques de prévention et d’élimination du sexisme, du harcèlement et de la violence à l’égard des femmes dans les sphères politiques et administratives.

De son côté, la chargée de programme du Réseau genre et Droits de la femme/Rien Sans les Femmes, Nathalie Yoka, a souligné la nécessité de faire participer les femmes et les jeunes filles sur un pied d’égalité avec les hommes aux instances de prise de décision.

Militant pour une représentation forte des femmes et des jeunes filles dans les instances de prise de décision, le Mouvement Rien Sans les Femmes a commandité cette étude grâce au financement de l’ambassade de Suède/CAFOD.

Notons que cette activité a connu la participation de membres des partis politiques, de jeunes, d’autorités administratives et de membres du Mouvement Rien Sans les Femmes.

TS

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