Le gouvernement pourra-t-il s’en sortir sans l’aide extérieure ?
L’an 2023 sera le moment des grandes vérités sur les élections en République démocratique du Congo. Un second mandat pour l’actuel Président ou un nouveau visage à la présidence, ça c’est encore loin d’être prédit. La question qui mérite être posée aujourd’hui est celle de savoir si le gouvernement Sama pourra organiser les élections sans l’aide extérieure.
Denis Kadima, président de la Commission électorale nationale Indépendante, Ceni, s’était dans un passé récent, plaint du manque de financement extérieur pour le processus électoral en cours. Seul le gouvernement congolais qui finance les différentes charges de cette institution jusqu’à l’heure actuelle.
Lors d’une matinée scientifique tenue par la Ceni à l’Université de Kinshasa, le président de la Ceni avait évoqué des retards dans les activités à mener par son institution. Des retards qui sont entre autres dus à cause du non-respect du calendrier de financement par le gouvernement. « Même s’il y a des retards, nous essayons toujours de les combler en multipliant l’effort, en augmentant le nombre de gens », avait-il cependant rassuré à son auditoire.
En 2018, Joseph Kabila, encore président en fonction avait pris une décision surprenante de financer la totalité des élections avec l’argent du pays. Afin d’éviter « l’ingérence des occidentaux », tonnaient dans les médias ses proches collaborateurs, parmi lesquels certains continuent d’occuper des hautes fonctions dans le pays.
URGENCES
La RDC est un pays qui fait face à plusieurs urgences. La résurgence du M23 et d’autres groupes rebelles, délabrement des infrastructures publiques, le non-paiement des nouvelles unités…l’organisation des élections. Peut-être qu’il faudra consulter la théorie de l’échelle des valeurs pour savoir qu’elle urgence est plus urgente que l’autre.
Qu’à cela ne tienne, le président de la République avait promis, après son accession au pouvoir, de corriger les erreurs du régime passé notamment en organisant les élections dans un délai constitutionnel, cela de façon transparente, neutre et impartiale.
A cet effet, le gouvernement Sama appelé au respect du plan de décaissement mensuel, en vue de faciliter le déroulement des opérations électorales, affirme par le biais de son ministre des Finances, un financement à hauteur de 123 milliards CDF en faveur de la Ceni. Ce qui a d’ailleurs, en outre d’autres décaissements, accéléré les dépenses du mois d’Aout jusqu’à 626 milliards CDF en date du 11 août.
Espérant cette somme dotée à la Ceni permettra à cet organe d’accélérer les opérations, surtout celles relatives à la révision du fichier électoral, par l’enrôlement des électeurs. Mais aussi, à l’acquisition des nouveaux kits électoraux.
MACHINE A VOTER, UNE SOLUTION ?
Le processus électoral de 2018 n’avait pas seulement pour exclusivité, son financement total par le gouvernement, mais également l’innovation des outilsélectoraux. L’introduction de la plus controversée « machine à voter » dans le vote, avait permis aux organisateurs de vaincre la contrainte liée au temps connue avec le vote manuel (sans intervention d’un appareil électronique).
Aujourd’hui, le débat sur la fiabilité des machines à voter fait partie du passé. D’après les experts de la Centrale électorale, ce matériel électronique ne sert qu’à imprimer le bulletin de vote à format réduit et ne modifie pas la loi sur le mode de vote. Car, les résultats pris en compte sont ceux issus des bulletins déposés dans les urnes.
Cet outil technologique, réutilisable, présente également des avantages sur le plan économique. En se servant des anciennes machines à voter, pour celles en bonne fonction, le gouvernement pourra alors réduire ses dépenses et tenir les élections de 2023dans le délai constitutionnel et peut être sans l’aide de l’Occident.
Enock Nseka