En signant un cessez-le-feu avec la RdC

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Kagame passe aux aveux devant Lorenzo et la communauté internationale

Avec quelle casquette Paul Kagame, président du Rwanda est-il allé signer un accord de cessez-le-feu avec le président congolais, Félix Antoine Tshisekedi sous la médiation du président angolais João Lorenzo ? Plusieurs observateurs nationaux comme internationaux se posent des questions sur la présence du président rwandais au mini-sommet tripartite d’Angola.

Alors que normalement on s’attendait à un tête-à-tête entre Tshisekedi et le chef du mouvement terroriste M23 sous la médiation de Lorenzo, à la grande surprise de tous les Congolais et même de la communauté internationale c’est Paul Kagame qui se pointe en chair et en os.

Un acte jugé ni plus ni moins comme un « aveu indirect» de l’appui du Rwanda aux rebelles du M23. Pourtant, le surnommé « Poutine africain » n’a jamais cessé de clamer son innocence face aux prétendues « accusations mensongères » à l’endroit du Rwanda. A voir l’armement sophistiqué utilisé par le M23 ainsi que la représentation de celui-ci par Paul Kagame, on peut sans équivoque affirmer que le Rwanda combat la RdC, point barre.

Cette affirmation reste véridique, à moins que le président rwandais explique en quelle qualité il est allé signer un accord de cessez-le-feu avec un pays qu’il prétend ne pas combattre. Un aveu de Kagame qui doit être pris au sérieux par la communauté internationale qui, jusqu’à l’heure, brille par son silence.

Autrement dit, les condamnations doivent bel et bien fuser de la part de la communauté internationale à l’égard du Rwanda. Et surtout que tout est clarifié dorénavant, on espère que le pays des mille collines subira une pluie de sanctions qui vont pousser son président à rappeler ses militaires camouflés en M23.

Solution ou diversion?

Jusque-là plus d’un Congolais se demande si vraiment le mini-sommet tripartite d’Angola, mettant ensemble les présidents Lorenzo, Tshisekedi et Kagame, aurait vraiment servi à quelque chose.  Pendant qu’un accord de cessez-le-feu a été signé entre les deux pays voisins, RDC et Rwanda, les accrochages entre les Forces armées de la RDC et les rebelles M23/RDF poursuivent leur chemin dans le village Kanyabusoro (Nord-Kivu).

Il a fallu simplement 24 heures après la rencontre en Angola, pour que la RdC et le Rwanda reviennent à leur position d’avant, celle d’adversaires.  Alors que la presse angolaise annonçait déjà un retrait illico des positions occupées par le M23 dans l’Est de la RDC, c’est plutôt le contraire qui s’est vécu le mercredi 7 juillet dernier au Nord-Kivu.

Des sources locales ont renseigné que des échanges des tirs, entre les FARdC et le M23/RDF ont été signalés à environ 18 kilomètres du camp militaire de Rumangabo dans le groupement Kisigari. 

D’autre part, à Rwanguba dans le groupement de Jomba, ces assaillants, M23/RDF, avaient attaqué les positions de l’armée congolaise pour tenter une entrée de force à Rutshuru centre. Ceux-ci ont été refoulés de justesse par les FARDC, complètent ces mêmes sources.

Par ailleurs, la population locale, qui était encore présente dans le lieu, s’est vu obligée de se diriger vers Kalengera, Biruma et Rumangabo afin de se mettre à l’abri de ces affrontements. 

Une stratégie de l’ennemi

Au cours d’une conférence de presse conjointe avec le ministre de Communication et médias, Christophe Lutundula, Vice-premier ministre, ministre des Affaires étrangères,  est revenu sur la reprise des combats entre les FARDC et le M23 au lendemain  du mini-sommet d’Angola.

Le patron de la diplomatie congolaise voit derrière cette attaque un agenda caché de l’ennemi Rwanda. Christophe Lutundula a affirmé : « On veut maintenir le pays dans la situation d’ingouvernabilité, en infusant dans le sang congolais l’instabilité, en mettant dans nos têtes un complexe, et on veut créer des espaces de libre exploitation ».

Le ministre des Affaires étrangères qualifie l’ennemi « d’une grenouille qui veut se faire aussi grosse que le bœuf ». Pour le diplomate congolais, cette reprise des combats entre les deux parties est une technique du Rwanda (ndlr), visant à ne pas donner du temps à la RdC à s’organiser afin de continuer à l’exploiter. Au moment où la presse angolaise annonce une prochaine rencontre ce mardi 12 juillet à Luanda, il sied de savoir si l’accord sur le cessez-le-feu ne profitait pas à l’ennemi, qui poursuit son dessein machiavélique en RDC.

Enock Nseka

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