Du folklore au moment de l’opération d’enrôlement des électeurs

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Files d’électeurs dans un centre de vote à Matadi (Bas-Congo), lors du scrutin présidentiel et législatif du 28 novembre 2011. Radio Okapi

La bataille avant l’heure de la campagne électorale

Depuis le début de l’opération d’identification et d’enrôlement des électeurs, plusieurs prétendus candidats aux élections se livrent à une démonstration hors pair, au point où l’on se demande si c’est déjà le moment de la campagne électorale ou s’il faudra attendre. Mais, la réalité nous témoigne que personne ne veut économiser son énergie et attendre le moment propice.

C’est au son des fanfares et des chants des adeptes que ces prétendus candidats aux élections se présentent aux centres d’inscription de la Ceni pour obtenir leurs cartes d’électeurs. En dépit de controverses autour de cette opération, nul ne veut être observateur. Sur le long du boulevard Lumumba, ce sont des banderoles arborant des messages qui incitent la population à s’enrôler massivement pour les prochaines élections.

En outre, obtenir sa carte d’électeur devient un parcours de combattant. Ainsi à près de deux semaines de la fin de l’enrôlement,  si l’on s’en tient au calendrier électoral tel que publié par le président de la Centrale électorale, force sera de sa raviser. Devant les centres d’inscription, plusieurs requérants prennent d’assaut ces sites ; quitte à sacrifier leur  journée pour obtenir ce précieux document qui fait office présentement de carte d’identité à défaut de celle qu’on attend de l’ONIP (Office national d’identification de la population) depuis des lustres.

Mais, une question importante est celle-ci : la population s’enrôle-t-elle  vraiment pour remplir le devoir civique de vote ou tout simplement pour éviter de tomber dans le filet des policiers lors des patrouilles nocturnes, ou encore pour avoir la facilité de retirer son argent à la banque ou faire des déplacements entre provinces.

Une requérante, la vingtaine révolue, rencontrée devant un centre d’inscription de la commune de Kalamu, dans la ville de Kinshasa, raconte qu’après son arrestation, la nuit, par des policiers, qui lui ont exigée une caution de 20.000FC à défaut de présenter la nouvelle carte d’électeur,  s’est précipitée vers le centre d’inscription proche de son domicile pour se mettre en ordre avant de tomber sur une nouvelle embuscade.

Pour les potentiels candidats aux élections, c’est le moment de conforter l’électorat et de séduire des nouveaux électeurs aux prix de quelques billets au visage de perroquet. Et à l’allure où va ce processus électoral, la Ceni pourra enregistrer un nombre record des candidats à la course aux différents scrutins.

Beaucoup des Congolais ont compris que la politique est le domaine qui paie le mieux, plus que les entreprises. En un laps de temps record, l’on peut déjà devenir un bienfaiteur avec une grande fondation à  son propre nom, sans compter les voyages et la notoriété qui s’en suivent sans turbiner comme un robot.

2023, c’est l’année où l’on vivra toutes les scènes possibles avec les élections. Si lors de la campagne électorale du processus passé, on a vu des candidats à la législature nationale et provinciale nettoyer les installations sanitaires de leurs éventuels électeurs, que ne verrons-nous pas cette fois-ci…

Enock Nseka

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