Le terme déni de grossesse désigne le fait d’être enceinte sans en avoir conscience et sans s’en apercevoir.
À l’inverse de la grossesse nerveuse où une femme peut paraître enceinte sans l’être réellement, le déni de grossesse est dit “invisible”, car les signes de grossesse comme les nausées, la prise de poids, les tensions mammaires, le ventre qui s’arrondit sont soit totalement absents, soit peu présents chez certaines femmes, ou restent non interprétés. Les règles sont parfois maintenues pendant ce déni de grossesse. Les saignements peuvent être associés à des règles irrégulières.
Ainsi, on distingue le déni de grossesse partiel lorsqu’il est levé entre le premier trimestre et le terme de la grossesse, puis le déni de grossesse total où la femme enceinte apprend qu’elle est enceinte le jour de son accouchement.
Causes
Si la particularité du déni de grossesse est caractérisée par l’absence totale ou partielle des symptômes d’une grossesse, il est évident de poser une question : quelles sont les causes de ce phénomène ?
À ce sujet, le Dr Rolly Osomba, médecin au département de gynécologie à l’hôpital de référence de Kinkole a fait savoir qu’il s’agit d’une part de l’ambivalence du désir d’enfant, et des éventuels traumatismes passés ou actuels, des conflits psychiques non résolus d’autre part.
Diagnostic
Comme toute autre grossesse, le diagnostic d’un déni de grossesse se réalise sur la base des éléments cliniques, biologiques et radiologiques. Et même si le déni de grossesse rend la grossesse inapparente, cependant le test sera toujours positif avec un dosage du beta HCG et une probable aménorrhée, nous renseigne le Dr Patrick Anelia, médecin au département de radiologie et imagerie médicale aux cliniques universitaires de Kinshasa.
« Ainsi , la radiologie via l’échographie, vise à confirmer la présence d’un embryon ou d’un fœtus dans un sac gestationnel au sein d’une cavité utérine » renchérit-il.
Faut-il craindre les malformations fœtales ?
Pour ce cas précis, le Dr Rolly Osomba précise que le fœtus ne court aucun danger de malformations, sauf si la femme a été exposée à des médicaments avec effets tératogènes sans le savoir.
Pour sa part , le Dr Anelia a fait savoir que si les consultations prénatales ne sont pas suivies, il y a un risque, car l’hygiène de vie pendant la grossesse est très capitale.
Prise en charge
À ce jour, le déni de grossesse est un sujet encore sensible alors que cela peut arriver à n’importe quelle femme dans le monde. Par ailleurs , la prise de conscience peut être un réel choc.
À cet effet, pendant l’accouchement, cela peut-être un véritable traumatisme et peut avoir des répercussions psychologiques conséquentes, c’est pourquoi la femme est prise en charge par des psychologues, pédiatres , gynécologues, a dit le Dr Osomba.Margarita-Rosa Ngoy